LIBAN-SUD - Sévices contre les détenus à Khyam Deux femmes et quatre enfants expulsés de Chebaa

Les miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) dans la «zone de sécurité» ont expulsé hier, de la localité de Chebaa, deux femmes, Khadijé Saab et Fadia Abboud Zahra, ainsi que les quatre enfants de Khadijé. Les deux femmes, qui visitaient régulièrement leurs familles à Chebaa, étaient arrivées dans le village deux jours plus tôt. Elles ont été expulsées hier matin en direction de Kfartibnit, avec interdiction formelle de retour. Parallèlement, les localités de Nakoura, Beit-Lif, Tayr-Harfa, Jbine, Aïta el-Chaab et Adeïssé ont fait l’objet d’une vaste opération de descentes et de perquisitions, menées par deux miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS), Akram Alyane et Riad Rahal. Plusieurs habitants ont été arrêtés à la suite de ces interrogatoires. Des voyageurs venus de la zone de sécurité ont indiqué, par ailleurs, qu’un responsable de l’ALS, Taleb Siblini, a imposé de strictes mesures de sécurité au passage de Hamra, empêchant ainsi les déplacements de nombreux habitants de la région. Les mêmes sources ont ajouté que de graves divisions se sont manifestées dernièrement dans les rangs de l’ALS, et que des descentes au domicile de miliciens loyaux au général Antoine Lahd ont été effectuées par des miliciens relevant du commandement de Akl Hachem. Craignant pour sa vie, ce dernier, responsable du secteur ouest de la bande frontalière occupée, a pris la fuite en direction de Chypre, à bord d’une embarcation légère mouillant à Nakoura. Toujours selon des voyageurs, la frontière entre Israël et le Liban demeure fermée depuis près d’une semaine face aux travailleurs libanais se rendant en Israël, à de rares exceptions près. Plainte aux Nations unies Notons que le Liban a déposé une plainte à Genève et auprès des Nations unies pour protester contre les mauvais traitements infligés par les soldats israéliens à cinq Libanais détenus dans la prison de Khyam. Les cinq détenus avaient entamé une grève de la faim à l’occasion de la «journée des détenus dans les prisons israéliennes». Les deux plaintes, respectivement adressées à Genève et à New York, insistent sur la nécessité de libérer les 170 Libanais emprisonnés sans procès dans les geôles israéliennes. Israël dément le vol de terre arable Sur un autre plan, des témoins oculaires ont assuré que les camions israéliens poursuivent le vol de la terre arable dans la zone de sécurité, surtout dans la plaine de Majidiyé, et la transportent à l’intérieur des frontières israéliennes. Cependant, Israël a catégoriquement démenti hier des informations selon lesquelles ses ressortissants auraient récemment transporté par camions de la terre arable volée au Liban-Sud.