IRAN Les étudiants désabusés

Des étudiants iraniens, dont le mouvement pour des réformes a été brutalement réprimé par le régime islamique, en voulaient hier au président Mohammad Khatami qui, selon eux, ne leur a fait que des promesses creuses. «Je ne peux pas le croire», dit un étudiant désillusionné, après que l’imposante manifestation des conservateurs mercredi dans les rues de Téhéran eut mis fin aux espoirs des jeunes iraniens que M. Khatami pourrait réaliser leurs aspirations à un changement en Iran. «Maintenant, nous réalisons qu’il est tout juste un mollah comme les autres», lance, désabusé, un autre étudiant, reflétant la déception des jeunes après la brutale répression de leurs six jours de manifestations, lancées le 8 juillet initialement pour protester contre la fermeture d’un journal réformateur. Entre-temps, le régime iranien s’est employé jeudi à présenter une façade unie. L’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, qui reste l’un des hommes les plus influents du pays, a qualifié jeudi les six jours de troubles de «complot tout à fait sérieux qui nous a donné de grandes leçons». «Il est temps que les deux factions (conservateurs et réformateurs) mettent fin à leurs querelles», estimait pour sa part le journal Jomhouri-Islami, proche des intégristes. Fait notable, de nombreux journaux insistaient sur le fait que le soutien au régime manifesté mercredi dans la rue n’était pas seulement en faveur du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, mais aussi au président Khatami.