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Actualités - CHRONOLOGIE

DÉBAT BUDGÉTAIRE - Plaidoyers de deux loyalistes Khatib et Chammas à la rescousse de Hoss

Les réquisitoires parlementaires des dernières 48 heures ont été contrés hier après-midi par un véritable plaidoyer du député Zaher Khatib en faveur du Cabinet Hoss. M. Khatib s’est plaint de «la mauvaise foi» qui a entaché les interventions des membres de la nouvelle opposition. «J’aurais souhaité que le débat se limite au budget. Il s’est malheureusement transformé en débat politique», a-t-il déclaré. Et le député de réfuter point par point les principales critiques formulées notamment par les partisans de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. «Parce qu’un officier du deuxième bureau s’est enquis du nom des intervenants lors d’une conférence, on a crié à la dictature. Où voit-on donc une répression des libertés publiques alors qu’une des premières décisions prises par l’actuel gouvernement fut d’autoriser les manifestations ?», s’est-il demandé. M. Khatib a en outre accusé la nouvelle opposition d’accabler le Cabinet Hoss de tous les maux de la République. «Tous les problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés sont-ils donc nés en l’espace de six mois ?», s’est-il interrogé, en insistant sur «le lourd héritage» légué par l’équipe ministérielle précédente. Les détracteurs du gouvernement accusent celui-ci de nuire à l’entente nationale. M. Khatib estime qu’en brandissant ce slogan sous prétexte de faire front à l’ennemi israélien, on tente de mettre fin aux poursuites judiciaires. Quant à l’immunité parlementaire que plus d’un député opposant a évoquée lors de son intervention, M. Khatib rappelle qu’il ne s’agit pas de la confondre avec l’immunité ministérielle. Répondant aux critiques concernant le fameux communiqué de la «source ministérielle», M. Khatib a rappelé que ce procédé était une tradition dans tous les pays du monde et qu’il ne constituait pas une atteinte à la démocratie. En revanche, le député a souligné la nécessité de mener une enquête sur le contenu du communiqué et sur les accusations dont l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri a fait l’objet. En tout état de cause, il n’est pas question, pour lui, de clore le dossier. L’opposition, rappelle-t-on, reproche notamment au gouvernement d’avoir outrageusement augmenté les impôts sur le revenu des détenteurs de capitaux, ce qui ne manquerait pas, selon elle, de ralentir le flux des investissements dans le pays. Les partisans de l’ancien Premier ministre estiment en outre qu’une majoration de l’impôt prélevé sur les professions libérales porterait un coup à la classe moyenne. «Par élimination et suivant cette logique, à qui peut-on encore imposer de nouvelles taxes sinon encore et toujours aux catégories les plus démunies de la population ? Il est écrit qu’elles seront toujours les seuls à payer», a déclaré M. Khatib. Celui-ci s’est en outre référé aux analyses de divers experts économiques pour insister sur les aspects positifs du projet de budget. Fustigeant le slogan du paradis fiscal dont il a accusé le gouvernement Hariri d’en avoir été le chantre dans le cadre d’une politique économique ultralibérale, le député Khatib a estimé que le Cabinet Hoss s’était engagé «modestement» sur une voie totalement opposée. D’autre part, M. Khatib a souligné la nécessité d’adopter une politique économique tenant compte du conflit avec Israël. Il a enfin clôturé son intervention en exhortant le gouvernement à poursuivre «sans aucune hésitation» son mouvement de réformes sur tous les plans. Le signe de croix de Chammas Farouche partisan de l’équipe au pouvoir, le député Jamil Chammas a rendu un vibrant hommage à son chef Sélim Hoss qui a assisté à toutes les interventions parlementaires, contrairement à son prédécesseur Rafic Hariri. Entamant son discours par un signe de croix, M. Chammas a toutefois critiqué la gestion de certains ministères, en particulier celui de l’Intérieur, où règnent, selon lui, «l’anarchie et la corruption». S’attaquant implicitement mais clairement au ministre des Municipalités, Michel Murr, M. Chammas a indiqué que «des milliers de projets ont été soumis au ministère par la municipalité de Beyrouth sans jamais obtenir de réponse positive ou négative, contrairement à la fédération des municipalités du Metn-Nord». Et pour cause : «Les décisions concernant cette région sont prises a priori par le ministre en personne…». M. Chammas a invité tous les membres du Cabinet Hoss à prendre des mesures radicales en vue d’éliminer de l’administration tous les fonctionnaires qui ont profité de leur pouvoir pour «s’enrichir», notamment au sein du ministère du Travail. Il s’est en outre déchaîné contre les «conseillers» engagés à des salaires exorbitants du temps de M. Hariri, la plupart d’entre eux «souvent incompétents» étant payés, selon lui, de 6 à 7 000 dollars par mois. En conclusion, M. Chammas a estimé que l’une des principales réalisations de l’équipe Hoss est d’avoir fait au pays une économie d’un milliard de dollars dans son projet de budget. L’opposition « objective » Parmi les huit orateurs qui se sont succédé hier après-midi, deux députés indépendants se sont distingués par leur objectivité, en l’occurrence, MM. Saleh Kheir et Camille Ziadé. Le premier a ainsi encouragé le gouvernement à persister dans l’ouverture des dossiers suspects, reconnaissant aussi que l’héritage laissé par le Cabinet précédent est effectivement lourd. Il a toutefois préconisé un surcroît de mesures d’austérité en demandant par exemple aux ministres de limiter au maximum leurs déplacements à l’étranger. Dès le début de son intervention, M. Ziadé s’est également félicité de la «transparence», de «l’austérité» et de «l’orientation de la politique fiscale» du gouvernement. Mais il a déploré que l’austérité englobe aussi les secteurs productifs. Mettant en doute la capacité du Cabinet à se conformer à ses prévisions budgétaires, M. Ziadé a en outre estimé que l’opération de réforme administrative avait «complètement échoué et porté atteinte au prestige de l’État». D’autre part, le député du Kesrouan a critiqué la prédominance de l’élément technicien au sein du gouvernement, «le mépris de la classe politique» étant, selon lui, un danger qu’il convient d’éviter. Se défendant enfin de vouloir prendre le parti d’une faction politique en particulier, M. Ziadé a lancé un appel au dialogue entre les différentes fractions. Sont également intervenus pour reprendre plus ou moins les mêmes arguments développés durant ces deux derniers jours par leurs collègues d’un même bloc parlementaire (Hariri ou Hezbollah), les députés Nazih Mansour, Ahmed Fatfat, Hussein Yatim et Mohammed Kabbara.
Les réquisitoires parlementaires des dernières 48 heures ont été contrés hier après-midi par un véritable plaidoyer du député Zaher Khatib en faveur du Cabinet Hoss. M. Khatib s’est plaint de «la mauvaise foi» qui a entaché les interventions des membres de la nouvelle opposition. «J’aurais souhaité que le débat se limite au budget. Il s’est malheureusement transformé en...