DIPLOMATIE Les relations Liban-Hollande: beaucoup de pain sur la planche

Le nouvel ambassadeur du Liban en Hollande Michel Khoury, qui rejoint demain son poste, devra être l’homme de multiples fonctions. Les défis qui l’attendent sont aussi bien culturels, économiques, commerciaux, diplomatiques que politiques. En petit nombre, la communauté libanaise en Hollande (2 000 résidents environ) n’en est pas moins importante par sa composition et comprend des membres de professions libérales en grand nombre. L’une des premières tâches de M. Khoury sera de stimuler un mouvement touristique dormant, dont le recul a commencé avec les années de guerre. Un regain d’intérêt touristique pour les trésors culturels archéologiques et religieux au Liban est parfaitement cohérent avec le fait que la KLM effectue une escale quotidienne à Beyrouth. Des circuits touristiques commençant par Beyrouth, et finissant en Israël, en passant par la Jordanie, sont à l’étude, révèle-t-on de source diplomatique. Sur le plan commercial, le nouvel ambassadeur a pour mission d’introduire un minimum d’équilibre dans des échanges qui sont au grand désavantage du Liban (126 millions de dollars d’importations de Hollande, contre 16 millions d’exportations, en 1998). Des accords portant sur l’abolition de la double imposition et la protection des investissements, sont à l’étude. Les sociétés hollandaises sont encouragées à investir au Liban dans les domaines de l’environnement et de l’énergie, ainsi que dans celui du nettoyage et de l’exploitation de la bande côtière. Trois grandes banques hollandaises ont par ailleurs des antennes au Liban. Sur le plan politique, M. Khoury devra s’attaquer, dès son arrivée, aux dossiers épineux de nombreux Palestiniens venus de tous les pays arabes demander le droit d’asile en Hollande. Dans la plupart des cas, les permis de séjour de ces Palestiniens ont expiré et n’ont pas été renouvelés. Dans quelques cas, ils sont entrés illégalement en Hollande par la frontière allemande, après s’être vus refuser le droit d’asile en Allemagne. Porteurs de passeports libanais, la Hollande souhaite les refouler, tandis que le Liban refuse de reconnaître comme sien un problème qui revêt une dimension régionale, et insiste sur le fait que les passeports libanais pourraient avoir été falsifiés. À l’agenda de M. Khoury, sont également inscrites des questions culturelles et juridiques, puisque La Haye est le siège de la Cour internationale de justice, ainsi que de l’Organisation de lutte contre la prolifération des armes nucléaires, dont le président est un Brésilien d’origine libanaise, Joe Boustany.