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Actualités - INTERVIEWS

VIE POLITIQUE - La réforme administrative reprendrait après le vote du budget Hoss n'exclut pas le départ de son équipe avant les législatives

Le président du Conseil, M. Sélim Hoss, n’a pas exclu le départ de son gouvernement avant les prochaines élections législatives prévues en été de l’an 2000, précisant qu’il préférait que l’équipe ministérielle appelée à superviser le scrutin «ne soit pas présente sur l’arène électorale». Invité de l’émission du “Salon du samedi” diffusée sur les ondes de La Voix du Liban, M. Hoss a déclaré que «le gouvernement qui doit superviser les élections ne devrait pas y participer». «Le président et les membres du Conseil des ministres ne doivent pas figurer sur la scène électorale pour garantir un maximum d’objectivité et pour éviter les critiques», a-t-il dit. Son gouvernement sera-t-il chargé de superviser le scrutin ? «Nous ne pouvons pas poser la question en ces termes, a répondu M. Hoss. Le gouvernement reste en place tant qu’il jouit de la confiance du Parlement. Et la Chambre peut retirer sa confiance dans un mois ou dans deux semaines». Le président du Conseil a une nouvelle fois déclaré que la loi électorale doit être prête «au moins un an avant les élections, pour permettre aux candidats de mener leur campagne et aux autorités de préparer les listes électorales». M. Hoss n’a pas donné de précision sur la nature de la prochaine loi électorale. Il s’est uniquement prononcé en faveur du maintien de l’unité de Beyrouth qui, «en tant que capitale, doit constituer un modèle de convivialité». «Nous avons accordé un délai aux forces politiques à l’intérieur lors du Parlement afin qu’elles formulent leurs propositions, a-t-il dit. Je peux vous assurer qu’il n y a pas deux Libanais qui soient d’accord sur un seul projet. Pour ma part, je suis partisan d’une loi électorale prévoyant que 10% des députés seraient élus sur des bases non confessionnelles dans une circonscription unique, les autres devant être désignés dans des circonscriptions réduites. Avec le temps, on augmenterait le nombre de parlementaires élus selon des critères non confessionnels. Cela est mon opinion personnelle. Mais en tant que chef du gouvernement, je me dois d’écouter tous les autres points de vue afin d’élaborer la meilleure formule de compromis dans la période actuelle». M. Hoss a d’autre part assuré que la réforme administrative sera remise sur les rails après le vote du budget par la Chambre. «Cette réforme sera globale, a-t-il dit. Nous demanderons des comptes aux fonctionnaires non seulement pour des questions concernant la mauvaise gestion financière mais aussi pour leur manque d’efficacité». Concernant le budget, M. Hoss a assuré qu’il n’y avait aucun accord conclu avec le Parlement comme cela était le cas «lors du système de la troïka». «La Chambre a le droit d’examiner le budget sans aucune entrave, a-t-il indiqué. Nous examinerons toutes les remarques qui seraient formulées par les députés. Le débat doit prendre son cours normal et il n’y a aucun accord. Le seul point qui fasse l’objet d’un consensus est la nécessité de prendre comme arbitre les pratiques démocratiques». Certains affirment que les prévisions budgétaires ne sont pas exactes, ce qui entraînera un déficit plus important que prévu. A cela, M. Hoss répond : «Il pourrait effectivement y avoir certaines différences dans les chiffres au niveau aussi bien des recettes que des dépenses. Jamais en tout cas les prévisions n’ont été exactes. Nous avons cependant les moyens pour parer à tout déséquilibre. Il y a deux sources de recettes qui n’ont pas été prises en compte dans le projet de loi de finances : les négociations visant à améliorer au profit de l’État les contrats signés avec les sociétés de téléphonie mobile et la régularisation des infractions sur le domaine maritime public. Les recettes que nous pouvons prévoir de ces deux sources sont susceptibles de combler tout déséquilibre dans les prévisions». L’agression israélienne M. Hoss s’est longuement étendu sur la dernière agression israélienne contre l’infrastructure libanaise. «Israël voulait probablement réaliser plusieurs objectifs à travers cette attaque, a-t-il indiqué. Il voulait d’abord tenter de dissocier les volets libanais et syrien et amener le Liban à négocier séparément. Il voulait peut-être torpiller l’arrangement d’avril. Peut-être encore que l’État hébreu espérait modifier la teneur de cet arrangement (…). Il y a enfin un autre objectif : semer la discorde entre la Résistance et le peuple». Quoi qu’il en soit, Israël a une nouvelle fois échoué, selon le chef du gouvernement. «Dans leur longue confrontation avec l’État hébreu, les Arabes ont enregistré deux succès. Lors de l’intifada (dans les territoires palestiniens occupés) et avec la Résistance libanaise», a-t-il dit. M. Hoss a démenti avoir évoqué avec le secrétaire d’État adjoint américain Martin Indyck l’arrêt des actions de la résistance comme condition de la suspension de l’offensive aérienne israélienne. «Ces rumeurs visent à semer la discorde entre la Résistance et le peuple, a-t-il précisé. Je ne suis pas entré directement en contact avec M. Indyck. Mon interlocuteur était l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth». Le Premier ministre a réaffirmé qu’il n’était pas question pour le Liban de conclure des arrangements de sécurité avec Israël. Réitérant le soutien total du gouvernement aux actions de la Résistance, M. Hoss a souligné que le Liban restait attaché à l’arrangement d’avril, de même que la France et les États-Unis, coprésidents du comité de surveillance. Sur un autre plan, M. Hoss a mis l’accent sur la nécessité de défendre la liberté d’expression au Liban, lors d’une rencontre avec les membres du Conseil national de l’audiovisuel (CNA) qu’il a reçus samedi. Le chef du gouvernement a déclaré que «la liberté est sacrée au Liban et il n’est pas question de l’étouffer à l’occasion d’une éventuelle réorganisation du paysage audiovisuel».
Le président du Conseil, M. Sélim Hoss, n’a pas exclu le départ de son gouvernement avant les prochaines élections législatives prévues en été de l’an 2000, précisant qu’il préférait que l’équipe ministérielle appelée à superviser le scrutin «ne soit pas présente sur l’arène électorale». Invité de l’émission du “Salon du samedi” diffusée sur les ondes de La...