Actualités - CHRONOLOGIE
SCIENCE - Doutes sur l'homosexualité héréditaire À la recherche du gène X
le 26 avril 1999 à 00h00
Des chercheurs canadiens ont semé le doute sur l’idée de l’existence d’un «gène homosexuel» en déclarant qu’ils avaient été incapables de trouver un lien génétique parmi des frères homosexuels. En 1993, le Dr Dean Hamer et ses collègues de l’Institut national de recherche contre le cancer avaient provoqué un scandale mondial en déclarant avoir trouvé des preuves qu’il existait des gènes homosexuels chez les hommes. Hamer et ses collègues ont émis leur hypothèse après avoir étudié 40 paires de chromosomes de frères homosexuels et découvert que 33 d’entre eux avaient la même séquence de codes génétiques sur leurs chromosomes X. Mais dans une étude publiée il y a quelques jours dans la revue Science, George Rice et ses collègues de l’Université Western Ontario à London (Ontario) ont jeté le doute sur la découverte de leurs confrères américains. Les chercheurs canadiens, qui ont étudié davantage de paires de chromosomes de frères homosexuels, ont dit n’avoir trouvé aucune preuve que ces derniers partageaient des types de mutation génétique commune. «Ces résultats ne soutiennent pas l’idée qu’il existerait un gène X indiquant une homosexualité masculine latente», a écrit l’équipe de Rice dans un rapport. «Mais, ont-ils ajouté, la recherche devrait se poursuivre pour trouver d’éventuelles causes génétiques d’homosexualité». 52 paires de chromosomes Les hommes possèdent, en plus de leurs 22 paires de chromosomes jumelés, un chromosome X et chromosome Y. Les femmes ont deux chromosomes X. Les hommes héritent des chromosomes X de leurs mères, et n’ayant qu’une copie de ces chromosomes, ils sont très vulnérables aux déformations génétiques comme le daltonisme. L’équipe de Dean Hamer avait remarqué une tendance à l’homosexualité dans les gènes féminins: les hommes dont les mères avaient des frères homosexuels avaient elles-mêmes des tendances homosexuelles. Ils ont donc cherché un domaine où le chromosome X pourrait être présent. Étudiant 52 paires de chromosomes de frères homosexuels au Canada, Price et son équipe ont observé tout particulièrement le gêne Xq28. Comparant leurs gênes aux échantillons prélevés sur 33 autres paires de frères testés pour la sclérose en plaques, ils n’ont trouvé aucune variation particulière du gène qui pourrait différencier les homosexuels de ceux qui ne le sont pas. «La raison pour laquelle nos résultats sont si contradictoires avec ceux de l’étude originale de Hamer n’est pas claire», ont-ils écrit. Selon eux, il est possible qu’il y ait un autre «gène homosexuel», car ils se sont seulement attachés à un gène pour leur étude. Mais l’équipe de Rice a également déclaré que si l’homosexualité était héréditaire, il serait possible que ce trait ait disparu, les homosexuels étant moins enclins à avoir des enfants et, par conséquent, à transmettre leurs traits héréditaires.
Des chercheurs canadiens ont semé le doute sur l’idée de l’existence d’un «gène homosexuel» en déclarant qu’ils avaient été incapables de trouver un lien génétique parmi des frères homosexuels. En 1993, le Dr Dean Hamer et ses collègues de l’Institut national de recherche contre le cancer avaient provoqué un scandale mondial en déclarant avoir trouvé des preuves qu’il...
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