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Actualités - ANALYSE

Les Balkans , un test pour la crédibilité US au P.-O.

Quel rapport peuvent avoir la guerre du Kosovo et la crise du Moyen-Orient ? C’est la question à laquelle tente de répondre, fort d’une longue expérience diplomatique dans plusieurs pays américains et européens, cet ambassadeur du Liban. De l’issue du conflit dans les Balkans dépend, en partie, la crédibilité des États-Unis et leur capacité à imposer leur point de vue dans la crise régionale, estime-t-il. L’enjeu sera rendu encore plus délicat si le Premier ministre israélien actuel est reconduit dans ses fonctions à l’issue des législatives du 17 mai, et si le président américain Bill Clinton demeure aux commandes . L’affaiblissement de ce dernier et du Parti démocrate aux États-Unis, ainsi que celui de l’ Otan même, est également un des enjeux du conflit. Selon le diplomate, l’amiral Brent Scowcroft, ancien conseiller à la sécurité nationale de M. George Bush, est favorable à une entrée rapide des troupes terrestres de l’ Otan au Kosovo, ce qui serait de nature à empêcher l’extension du conflit à d’autres pays voisins. Pour Scowcroft, l’Alliance atlantique a commis une erreur en comptant sur ses seules forces aériennes pour faire plier Milosevic, alors même qu’il n’existe pas de précédent ou une guerre a été gagnée de cette manière. Même l’objectif principal, l’arrêt du nettoyage ethnique, n’a pas été atteint, souligne Scowcroft. Bien au contraire. Prenant prétexte des frappes, ce nettoyage a été intensifié, et la seule solution pour l’Otan et pour la cohésion de ses membres, réside aujourd’hui dans une opération terrestre déterminante, qui réglerait rapidement le problème du Kosovo. Pour le diplomate libanais cité, l’opinion locale doit suivre de près le conflit du Kosovo, pour anticiper ce qui se produit au Moyen-Orient. Selon lui, ni l’Europe, ni les États-Unis ne seront en mesure de suivre de près le processus de paix régional si le conflit du Kosovo se prolonge. Inversement, toute solution à brève échéance au Kosovo ne pourrait qu’avoir des répercussions sur les conflits régionaux, la crise israélo-arabe, l’imbroglio irakien et le cas d’ l’Iran en particulier. Sortis victorieux du conflit dans les Balkans, les États-Unis seraient auréolés d’une nouvelle autorité pour intervenir ailleurs dans le monde et imposer leurs points de vue dans les crises régionales. L’Administration américaine pourrait même être tentée, pour peu que les résultats des législatives israéliennes soient favorables, à intervenir pour accélérer le processus régional . Ce serait là un atout formidable pour les démocrates, à la prochaine présidentielle US. Toutefois, pour d’autres sources, une réélection de Netanyahu compliquerait les choses, en particulier en ce qui concerne le retrait du Golan, même si la crise du Kosovo est réglée à brève échéance. Le Premier ministre israélien, fidèle à lui-même, ferait traîner les choses en longueur, au point que ce sont les prochaines élections américaines qu’il faudra attendre, pour voir comment le vent va tourner. Les faucons du type Netanyahu, en Israël, préfèrent de loin perdre 40 ou 50 soldats sur leur frontière nord, dans des confrontations avec la résistance libanaise, que d’accepter une paix imposée ou la normalisation qu’il escompte et les garanties de sécurité, ne seraient pas acquis, fait valoir la source citée. De ce discours, il ressort que l’observateur doit désormais fixer ses yeux aussi bien sur les résultats des élections législatives en Israël, que sur la durée de la guerre au Kosovo.
Quel rapport peuvent avoir la guerre du Kosovo et la crise du Moyen-Orient ? C’est la question à laquelle tente de répondre, fort d’une longue expérience diplomatique dans plusieurs pays américains et européens, cet ambassadeur du Liban. De l’issue du conflit dans les Balkans dépend, en partie, la crédibilité des États-Unis et leur capacité à imposer leur point de vue...