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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Tourisme - Le Liban a-t-il retrouvé sa place dans les circuits ? Débat animé entre le président du syndicat des hôteliers et le représentant de l'Etat

Le point fort du salon professionnel Horeca & Co est sans nul doute le forum annuel pour l’hôtellerie et la restauration qui réunit des conférenciers libanais et internationaux. La séance inaugurale d’hier, a donné lieu, après un exposé du président de l’Union interarabe pour l’hôtellerie et le tourisme, Osman Aïdi, sur le tourisme arabe en l’an 2000, à un débat animé entre le président du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, et le directeur général du ministère du Tourisme, Mohammad el-Khatib. MM. Achkar et Khatib n’ont pas été du même avis en ce qui concerne les efforts à déployer pour dynamiser le tourisme. Nouvelles législations Réaliste, M. Achkar a affirmé que les efforts déployés par les autorités se sont révélés insuffisants pour replacer le Liban sur la carte touristique internationale. Il n’en fallait pas plus pour inciter M. Khatib à improviser un discours et répondre par des chiffres «aux propos injustes de certains intervenants». M. Achkar s’en est pris quelque peu aux autorités en réclamant davantage de leur part des efforts pour promouvoir le secteur touristique au Liban. Il a estimé que quels que soient les efforts que pourrait entreprendre le secteur privé sur ce plan, il est incapable à lui seul de s’acquitter de cette mission. Selon lui, la décision de réintégrer le Liban sur la carte touristique internationale est une décision qui revient au gouvernement. «Cette décision doit être une décision politique, économique et financière. Le gouvernement se doit donc de soutenir le ministère du Tourisme en lui donnant les moyens financiers et l’appui moral et humain nécessaire pour être en mesure de faire la promotion du Liban à l’étranger». Malgré toute l’action entreprise à ce niveau, le Liban n’est toujours pas sur la carte touristique internationale. Abordant le volet du tourisme interrégional, M. Achkar a appelé les responsables, dans l’intérêt du Liban, à le développer en accordant des facilités de déplacement aux ressortissants arabes. Dans ce prolongement, il a évoqué la difficulté pour certains Arabes d’obtenir des visas d’entrée au Liban et dans d’autres cas la lenteur dans les formalités. M. Achkar a réclamé l’approbation de nouvelles législations susceptibles de faciliter, dans l’avenir, les investissements dans ce secteur. «Ces investissements devraient être étudiés de sorte qu’ils se développent d’une manière proportionnelle à la croissance des touristes dans le pays. D’où la nécessité de créer une banque de données qui serait la source des chiffres indispensables pour toute étude de faisabilité et étude de marché», a-t-il dit. Selon le président du syndicat des hôteliers, l’investisseur est surpris, une fois sur le marché, des prix affichés et de la concurrence déloyale et illégale. M. Ackhar a dénoncé par ailleurs le rôle négatif que jouent la presse étrangère et les médias audiovisuels au niveau de la promotion de l’image du Liban dans le monde. «Ils ne rapportent pratiquement que les événements qui ont lieu au Liban-Sud», a-t-il dit. S’adressant aux propriétaires d’hôtel, M. Achkar a affirmé que la concurrence n’a pas lieu seulement au niveau des prix mais elle doit se faire au niveau de la qualité du service fourni au client. «La réduction des prix ne peut et ne doit jamais se faire au détriment de la qualité du service», a-t-il fait valoir. À travers Horeca & Co, une rénovation des équipements hôteliers est possible dans les meilleures conditions, et il est indispensable que celle-ci s’accompagne d’une amélioration des services. Selon lui, la compétitivité du Liban au niveau des prix dans le monde arabe est limitée. Au Liban, a-t-il souligné, le coût de fonctionnement est élevé tout comme celui du terrain alors que la main-d’œuvre y est la plus chère dans la région. 71 000 touristes séoudiens en 1998 Demandant à prendre la parole pour faire «quelques commentaires indispensables après l’intervention de certains participants au forum», le directeur général du ministère du Tourisme Mohammad el-Khatib a affirmé que la défaillance de l’action que le ministère du Tourisme est censé entreprendre pour promouvoir l’image du Liban à l’étranger est due au manque de crédits affectés à cette mission. «Mais il est injuste de dire que le Liban n’a pas été réintégré à la carte touristique internationale», s’est-il empressé de souligner. Selon lui, les chiffres sont là pour le démontrer. Les visiteurs sont passés de zéro en 1990 à 645 000 en 1998. «Une progression sensible dans les chiffres qu’on ne peut ignorer», fait-il valoir. Les ressortissants arabes représentent 40 % de ce nombre. 245 000 Arabes sont entrés au Liban en 1998 dont 71 000 Séoudiens, ce qui démontre que le Liban est redevenu une destination touristique pour le monde arabe. 37 % des visiteurs du Liban l’an dernier ont été des Européens. «Une trentaine de tours opérateurs en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie et en France ont inscrit le Liban sur les tours qu’ils commercialisent dans leur pays», a souligné M. Khatib. Il a affirmé que des délégations de tours opérateurs et de journalistes spécialisés sont régulièrement accueillis par le ministères du Tourisme pour faire mieux connaître le Liban à l’étranger. Hier encore, a-t-il fait valoir, un groupe de journalistes allemands étaient les hôtes du ministère du Tourisme. La présence de ce groupe est d’autant plus importante que les Allemands représentent la proportion la plus élevée d’amateurs de tourisme de pays éloignés. Pour ce qui est des facilités de déplacement des ressortissants arabes, M. Khatib a affirmé qu’en coordination avec le directeur général de la Sûreté générale, il a été possible d’octroyer aux Arabes des visas d’entrée d’une durée de six mois et pour de multiples entrées et pour les non Arabes des visas de trois mois avec plusieurs entrées. En ce qui concerne les prix, M. Khatib a exhorté les acteurs du secteur hôtelier, dans l’intérêt du Liban, à afficher les prix appliqués effectivement et qui sont bien loin des prix rendus publics. Devenant de plus en plus agressif dans son discours, M. Khatib a estimé que «le tourisme n’est pas une industrie dans le sens classique du terme. C’est tout simplement du tourisme. Si des exemptions fiscales et des traitements privilégiés sont réclamés de la part des responsables syndicaux, ils devraient être consentis par le pouvoir non pas parce que le tourisme est une industrie mais du fait que ce secteur représentait avant la guerre le cinquième du PIB et qu’il constitue l’un des fondements de l’économie nationale».
Le point fort du salon professionnel Horeca & Co est sans nul doute le forum annuel pour l’hôtellerie et la restauration qui réunit des conférenciers libanais et internationaux. La séance inaugurale d’hier, a donné lieu, après un exposé du président de l’Union interarabe pour l’hôtellerie et le tourisme, Osman Aïdi, sur le tourisme arabe en l’an 2000, à un débat...