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Actualités - CHRONOLOGIE

Méfiance après les conclusions du comité de surveillance

En dépit de la mise au point officielle, mardi, le communiqué du comité international de surveillance, appelant à des «contacts directs» entre le Liban et Israël pour régler l’affaire d’Arnoun, continue de susciter une forte méfiance dans les milieux politiques libanais. Il est vrai que le gouvernement a catégoriquement réaffirmé son opposition à tout contact ou négociation avec Israël, mais nombreux sont ceux qui voient dans le communiqué un piège tendu par les Israéliens et s’étonnent du fait que la délégation libanaise ait accepté la formule adoptée dans le texte. Les commentaires relatifs aux conclusions du comité de surveillance avaient hier ceci en commun : ils exprimaient une double crainte. Celle d’une modification de la mission de groupe issu des arrangements d’avril 1996 –qui avaient mis fin à l’opération israélienne meurtrière, Raisins de la Colère – et celle de voir le Liban entraîné dans des négociations sur les arrangements de sécurité avec Israël. Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, ainsi que «les forces et les courants libanais» ont vivement dénoncé la condamnation par le comité de surveillance des attentats à l’explosif contres les forces israéliennes et l’ALS, dans le périmètre d’Arnoun. Pour eux, Israël «exploite encore une fois des attaques de la résistance pour entraîner le Liban sur la voie de négociations portant sur des arrangements bilatéraux de sécurité», ont-ils estimé. Boueiz : Une réoccupation infondée «En resserrant l’étau autour d’Arnoun, l’ennemi israélien cherche à modifier les arrangements d’avril de manière à renforcer sa propre position et à limiter la liberté d’action de la Résistance», ont estimé «les forces et les courants libanais» dans un communiqué. Pour M. Farès Boueiz, ancien ministre des Affaires étrangères, il ne fait aucun doute que l’État hébreu essaie d’entraîner le Liban sur la voie de négociations. Pour lui, la réoccupation d’Arnoun est «parfaitement infondée». Dans une interview à une radio locale, l’ancien chef de la diplomatie a souligné qu’Israël «s’efforce depuis toujours de pousser le Liban à s’engager sur la voie de pourparlers bilatéraux dans le principal but de torpiller la mission du comité de surveillance et le mécanisme d’application de la 425». M. Boueiz a considéré que le problème posé par la réoccupation d’Arnoun ne peut être réglé que dans le cadre du comité de surveillance, «à condition qu’il n’y ait aucune altération de son rôle». Pour lui, l’ambiguïté de la formule adoptée dans le communiqué du comité «peut paver la voie à un amendement du rôle de ce groupe international ou à un débat sur ce sujet». L’ancien ministre a en outre jugé que «la gravité de la situation à Arnoun et les tentatives d’isoler le Liban doivent pousser le gouvernement à déposer une plainte devant le Conseil de sécurité de l’Onu». Celui-ci doit être «associé à ce qui se passe au Liban-Sud du fait même que la partie occupée s’est élargie depuis que les Israéliens ont rattaché Arnoun à la bande frontalière», selon M. Boueiz. Par ailleurs, réuni sous la présidence de M. Walid Joumblatt, le Parti socialiste progressiste a dénoncé l’occupation du village. Dans son communiqué publié à l’issue de la réunion, le PSP a en outre critiqué toutes les tentatives visant à «modifier la teneur des arrangements d’avril». Il a estimé que toute entreprise de ce genre serait «dans l’intérêt de l’ennemi israélien». Le communiqué a déploré d’autre part «le manque de clarté de la vision du gouvernement à l’égard des dangers» qu’impliquerait toute modification des arrangements.
En dépit de la mise au point officielle, mardi, le communiqué du comité international de surveillance, appelant à des «contacts directs» entre le Liban et Israël pour régler l’affaire d’Arnoun, continue de susciter une forte méfiance dans les milieux politiques libanais. Il est vrai que le gouvernement a catégoriquement réaffirmé son opposition à tout contact ou...