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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Lahoud et Hoss réaffirment leur rejet de tout retrait conditionné Arnoun : le Quai d'Orsay prêt à une médiation (photos)

Au lendemain de la réunion du comité international de surveillance, qui a invité le Liban et Israël à privilégier «les canaux bilatéraux» pour régler l’affaire d’Arnoun, la France et les États-Unis se sont empressés de se déclarer prêts à intervenir. Le Quai d’Orsay s’est dit «enthousiaste» pour une médiation devant déboucher sur une normalisation dans la localité, pendant que l’ambassadeur américain, M. David Satterfield, se déclarait en faveur des recommandations du comité de surveillance. C’est l’ambassadeur de France, M. Daniel Jouanneau qui a communiqué aux dirigeants libanais la position du Quai d’Orsay. Côté américain, l’ambassadeur des États-Unis, a réaffirmé «l’engagement» de l’Administration Clinton à œuvrer pour maintenir le calme dans la partie méridionale du pays. Le diplomate, qui répondait aux questions de la presse, a indiqué que le débat qui doit s’engager autour d’un règlement de l’affaire d’Arnoun, doit s’inspirer des délibérations qui ont eu lieu à Naqoura, où le comité de surveillance tient ses réunions. Ce dernier s’était déclaré incompétent pour donner suite à la plainte libanaise concernant la réoccupation du village et avait invité le Liban et Israël à régler l’affaire «par le biais de contacts bilatéraux». Beyrouth, qui rejette le principe même de contacts directs ou indirects avec l’État hébreu, a pris soin de préciser mardi que les contacts qui seraient entrepris par la France et les États-Unis (membres du comité de surveillance, aux côtés du Liban, d’Israël et de la Syrie) auront lieu dans le cadre de cet organisme. M. Jouanneau pour sa part a pris contact au téléphone avec le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, avant d’être reçu au palais de Baabda par le président Émile Lahoud. MM. Lahoud et Hoss ont commenté à cette occasion devant le diplomate français les conclusions du comité de surveillance. Le droit à la résistance Le chef de l’État et le Premier ministre ont tous deux réaffirmé la position du Liban, qui rejette toutes négociations sur des arrangements de sécurité avec Israël. Pour eux, l’État hébreu doit desserrer son emprise sur Arnoun sans poser de conditions préalables. Dans ce cadre, M. Lahoud a particulièrement insisté sur le fait que «l’armée libanaise ne peut pas jouer le rôle de policier pour le compte des forces d’occupation» et que l’État «tient à chaque pouce de la terre d’Arnoun et du Liban-Sud». Le président de la République a aussi réaffirmé le droit «légitime du Liban à la résistance». Les conclusions du comité de surveillance ont été aussi au centre de l’entretien hebdomadaire du chef de l’État avec le président de la Chambre, M. Nabih Berry, qu’il a reçu en fin d’après-midi. À son retour, place de l’Étoile, M. Berry a lui aussi dissipé tout quiproquo concernant le communiqué du comité de surveillance, qui avait provoqué un vif émoi mardi dans les milieux politiques libanais. L’appel à «un règlement par le biais de contacts directs» avait été à Beyrouth comme une invitation à entreprendre des négociations avec l’État hébreu, avant que le gouvernement ne publie une mise au point dans laquelle il expliquait que ces contacts doivent être menés par la France et les États-Unis, dans le cadre du comité de surveillance. Aux députés qui redoutaient une modification la mission de ce comité, M. Berry a déclaré que la mise au point gouvernementale est suffisante pour dissiper tout malentendu. «Le texte du communiqué était peut-être ambigu, mais l’intention de ceux qui l’ont rédigé n’était pas mauvaise», leur a-t-il encore dit. Selon M. Berry, Israël cherche à vider Arnoun de ses habitants. Le chef du Législatif a noté que près de 40 personnes seulement sont restées au village. Il a considéré que c’est à des fins électorales que les Israéliens ont rattaché Arnoun à la bande frontalière, estimant que «les choses pourraient se clarifier davantage après les élections israéliennes, le 17 mai prochain». Parallèlement, de sources proches du comité de surveillance, on s’est félicité de l’initiative française, ajoutant que Paris n’a pas perdu tout espoir de régler l’affaire d’Arnoun. Les mêmes sources ont insisté sur le fait que le comité de surveillance «n’a pas non plus fermé la porte à une possibilité de solution en proposant un règlement par le biais de contacts bilatéraux».
Au lendemain de la réunion du comité international de surveillance, qui a invité le Liban et Israël à privilégier «les canaux bilatéraux» pour régler l’affaire d’Arnoun, la France et les États-Unis se sont empressés de se déclarer prêts à intervenir. Le Quai d’Orsay s’est dit «enthousiaste» pour une médiation devant déboucher sur une normalisation dans la localité,...