Akram attend de pied ferme l'offensive terrestre

Accusé de crimes de guerre en Bosnie, de nettoyage ethnique contre les albanophones, recherché par le tribunal international de La Haye, Jelko Raznakovic, dit Arkan, se trouve à Belgrade et assure qu’il n’a «jamais mis les pieds au Kosovo depuis le début de la guerre», le 24 mars dernier. L’Orient-Le Jour a rencontré celui dont le surnom, qui signifie tornade, inspire autant de terreur. L’homme a un visage serein. Il est courtois et affable et se déplace entouré de plusieurs gardes de corps. Arkan n’envisage en aucun cas la capitulation de la Yougoslavie. «Nous préférons vivre un jour comme des lions plutôt que 100 ans comme des agneaux», dit-il pour expliquer le refus de Belgrade de céder aux exigences de l’Otan au Kosovo. Raznakovic, qui préside le Parti de l’unification serbe et qui commande une unité spéciale appelée les Tigres, dément les informations sur des massacres commis au Kosovo par les troupes serbes. «Il ne faut pas croire tout ce que dit l’Otan, c’est de la propagande de guerre», affirme-t-il, ajoutant qu’il attend «de pied ferme l’offensive terrestre» des Alliés qui pourrait être déclenchée, dit-il, «d’ici un mois». Selon lui, la solution au problème du Kosovo ne peut être que politique. Autonomie culturelle et politique élargie pour les albanophones de la province, mais pas question d’une sécession ou de la présence de troupes étrangères. «Nous sommes prêts à combattre 50 ans s’il le faut, mais nous n’accepterons jamais l’occupation de notre pays», déclare-t-il en indiquant que la Yougoslavie n’a pas encore montré ce dont elle est capable.