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Actualités - ANALYSE

C'est Saïdi qui défendra le budget devant l'Assemblée

Pour le moment, les dirigeants, qui n’aiment pas trop se donner mal à la tête, renoncent à traiter concrètement le problème du portefeuille des Finances que l’indisposition du titulaire, M. Georges Corm, rend vacant. C’est son collègue de l’Économie M. Nasser Saïdi qui aura le redoutable honneur de défendre le projet de budget devant l’Assemblée. Plus exactement de répondre aux critiques ou aux questions des parlementaires, le plaidoyer de fond devant être prononcé en final, comme le veut la tradition, par le chef du gouvernement en personne, après du reste un exposé de synthèse du ministre concerné. Pour en revenir à la question de la composition du Cabinet, que modifie l’absence de M. Corm, pragmatiques, les dirigeants indiquent que la défense du budget et du plan quinquennal devant les députés leur suffit. Mais, bien entendu, les cercles politiques, où les ministrables grouillent, se montrent très émoustillés par les perspectives qu’offre le départ du ministre des Finances. Et l’attitude des rapaces est plutôt choquante, dans la mesure où la retraite de M. Corm, qui souffre d’hypertension, est causée par des ennuis de santé qu’on espère sans gravité. Lors d’un récent passage à Paris il y a un mois, l’intéressé avait indiqué à des amis qu’il souhaitait se retirer du gouvernement une fois le projet de budget terminé. Il précisait que la préparation de ce document ainsi que du plan quinquennal, véritable travail de titan, l’avait épuisé. Il ajoutait que son état de santé ne lui permettrait pas d’affronter la Chambre, ni en commissions ni en séance, et que cette mission devrait incomber aux autres membres du gouvernement secondés par le directeur général du ministère. Appétences Répétons-le, le retrait de M. Corm a stimulé les appétences des ministrables mais aussi des partis. Dont bon nombre saisissent l’occasion pour soutenir qu’il faut tout simplement remplacer le présent Cabinet, à nette coloration technocratique, par un gouvernement politique où eux-mêmes seraient enfin représentés. On sait en effet que la formation actuelle exclut les partis en tant que tels. Ces derniers trouvent un certain appui du côté du président de l’Assemblée nationale M. Nabih Berry qui estime que s’il faut changer un ministre, et tant qu’à y faire, il vaudrait mieux repenser toute la question ministérielle. Mais de source informée, on confirme que les hautes autorités ne sont pas disposées à jouer au petit jeu des chaises musicales et du remaniement ministériel. Le chef de l’État, le président Émile Lahoud a ainsi demandé lors du dernier Conseil des ministres, ajoute cette personnalité, que le dossier soit mis au congélateur, qu’on cesse de rêver d’un quelconque changement sur le plan gouvernemental. Et de préciser que le président Lahoud a prié M. Corm, qui lui avait parlé avant la réunion de son intention de démissionner, de patienter. Cela pour ne pas donner lieu à des interprétations négatives au moment où le budget allait se discuter devant la Chambre. Le ministre a donc reçu le conseil, toujours selon la même source, d’attendre que la loi de finances soit votée avant d’officialiser son départ. Des loyalistes ajoutent de leur côté que le pouvoir est quand même un peu soulagé que M. Corm se mette de lui-même hors-jeu. Car il serait considéré, à cause de ses positions et de ses ouvrages d’avant son entrée au gouvernement, très critiqués par les contestataires du pouvoir, comme le maillon faible de l’équipe par rapport aux attaques de l’opposition. Ces fidèles du pouvoir soulignent que Damas, consulté, a répondu qu’il soutient absolument les options du régime et qu’il attend de toutes les parties une parfaite coopération avec le pouvoir. De son côté, le président du Conseil M. Sélim Hoss pense, indiquent ses proches, que la succession de M. Corm ne doit être discutée qu’après le vote du budget.
Pour le moment, les dirigeants, qui n’aiment pas trop se donner mal à la tête, renoncent à traiter concrètement le problème du portefeuille des Finances que l’indisposition du titulaire, M. Georges Corm, rend vacant. C’est son collègue de l’Économie M. Nasser Saïdi qui aura le redoutable honneur de défendre le projet de budget devant l’Assemblée. Plus exactement de...