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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Congrès - La capitale accueille le Forum culturel arabe Beyrouth à travers les siècles : un berceau de civilisations (photo)

Sur le thème “Beyrouth carrefour des civilisations”, le sixième congrès du «Forum culturel arabe» a tenu sa séance inaugurale hier à l’hôtel Marriott en présence de MM. Mohamed Youssef Beydoun, ministre de la Culture, Saad Ajami, ministre de l’Information du Koweït, Nasreddine Assad, ancien ministre de l’Enseignement supérieur en Jordanie, actuellement conservateur des Archives islamiques du royaume, Victor Billeh, directeur régional de l’Unesco, Assaad Diab, recteur de l’UL, Ali Akala Aarsan, président de l’Union des écrivains arabes, mais aussi d’un grand nombre de spécialistes et d’hommes de lettres libanais, jordaniens, syriens, égyptiens, irakiens et iraniens. Le congrès porte sur le rôle de Beyrouth, «mère des lois», «pionnier de Renaissance et creuset de cultures», mais aussi «capitale de la presse arabe» et «lieu de rencontre des religions». Au programme également, le régime économique libéral du pays. L’“interaction des cultures au Liban depuis la nuit des temps” a été le thème de la première séance de travail. Le directeur du musée de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), Mme Leila Badr, a mis l’accent sur les dernières découvertes archéologiques dans le centre-ville (Tell ancien) qui témoignent de la continuité historique de Beyrouth depuis 2 400 avant JC. La plus ancienne implantation est Byblos (âge de la pierre, époque néolithique). Mais au troisième millénaire avant Jésus-Christ, sont apparues tout au long du littoral des cités-États portuaires entourées de murailles, ponctuées de temples et composées de groupes d’habitations. D’après les inscriptions pharaoniques retrouvées en Égypte, cette puissance antique régnait alors sur la région. D’étroites relations commerciales et culturelles sont entretenues entre les cités cananéennes et l’empire égyptien. Elles remonteraient au IIIe millénaire. Par ailleurs, des inscriptions gravées sur des tablettes d’argile en caractères cunéïformes ont été mises au jour à Tell el-Amarna. Datées de 1900, elles représentent un réel intérêt documentaire sur les villes cananéennes : Byblos, Sidon, Tyr, Kamed el-Loz et Beyrouth. Mais c’est surtout entre 1200 et 900 avant JC que les cités vont atteindre leur apogée. Les peuples de la mer vont intensifier leurs relations commerciales avec l’Égypte, Chypre et Mycènes (Péloponnèse). Mme Badr indique aussi qu’une inscription en deux langues phénicienne et hittite (karatepe) a été même découverte en Anatolie. Toutefois, «les 9e, 8e et 7e siècles avant JC sont l’âge d’or de la civilisation phénicienne», souligne le directeur du musée de l’AUB. Beyrouth, ville portes ouvertes Prenant à son tour la parole, M. Hassan Hallak, professeur d’histoire à l’Université libanaise et auteur de plusieurs ouvrages, a planché sur le développement démographique de la ville de Beyrouth dans l’histoire contemporaine. Il devait rappeler qu’en 1772, la wilayat comptait 6 000 habitants. Ils seront 46 000 en 1860. Cent vingt mille en 1912. Les statistiques établies par le mandat français dénombrent 140 000 habitants en 1922. Deux cent vingt mille en 1932. Trois cent mille en 1950. «Avec l’immigration arménienne, la nakba palestinienne en 1948 et les événements de Jordanie en 1970, la capitale va voir croître et se multiplier ses habitants», souligne l’intervenant. Ils seront 450 000 en 1965. Quatre cent soixante-quinze mille en 1970. Un million et demi en 1990. Et suite au décret de naturalisation (92-96), on compte deux millions en 1997. «Malgré la guerre, la ville est restée le centre de toutes les activités économiques, sociales et culturelles. Elle continue, sans frein, à prendre un essor propre à faire honneur à son passé», a conclu M. Hallak. Dans l’après-midi, une séance de travail s’est tenue à l’Université libanaise (Unesco). M. Youssef Mroué, président de l’Union des écrivains arabes au Canada, a parlé du “Beyrouth, pionnier de la Renaissance et creuset de cultures”. Le conférencier a rappelé que dès le début du 19e siècle, les Libanais ont participé à l’essor intellectuel arabe et à la renaissance des lettres et des idées nouvelles. Il devait également citer le Liban comme promoteur en matière de presse (Hadikat el-akhbar en 1858) ; d’imprimerie (Mar Kozhaya) ; d’universités (l’AUB, fondée en 1866, puis l’USJ, en 1874), etc. «Centre de la pensée libre du monde arabe, Beyrouth a été aussi la muse des plus grands poètes», a ajouté M. Mroué. Aujourd’hui jeudi, le forum poursuivra ses travaux à l’AUB, où seront débattus deux thèmes : “Beyrouth, capitale de la presse”, (10 heures) ; et “Le régime économique libéral” (11h15 ), séance qui sera présidée par le ministre Nasser Saïdi. Dans l’après-midi, l’Université Saint-Joseph accueillera les congressistes qui plancheront sur “Beyrouth, mère des lois” (à 16 heures) et “Beyrouth, lieu de rencontre des religions” (17h15). Cette séance mettra côte à côte le patriarche Hazim et l’Iranien l’ayatollah Mohammed Ali Tasskhiri.
Sur le thème “Beyrouth carrefour des civilisations”, le sixième congrès du «Forum culturel arabe» a tenu sa séance inaugurale hier à l’hôtel Marriott en présence de MM. Mohamed Youssef Beydoun, ministre de la Culture, Saad Ajami, ministre de l’Information du Koweït, Nasreddine Assad, ancien ministre de l’Enseignement supérieur en Jordanie, actuellement conservateur des...