Meeting - Plus de dix mille personnes à la fête de la fédération des municipalités du Metn Murr : Lahoud tient ses promesses (photo)

Fête populaire pour célébrer un an du mandat du président Émile Lahoud ou ouverture en grande pompe de la campagne électorale, qu’importe le prétexte. Hier, à la nouvelle marina de Dbayé, il s’agissait surtout de montrer qu’entre le ministre de l’Intérieur Michel Murr et le chef de l’État les liens sont bien plus que politiques. Considéré par les uns comme l’épine du nouveau régime qui a fait du changement son principal slogan, M. Murr est apparu hier plus puissant que jamais, entouré de plusieurs ministres et députés, mais aussi de son fils Élias et de sa bru, la fille du président Lahoud, ainsi que du fils de ce dernier Émile junior et du frère du chef de l’État, le magistrat Nasri Lahoud. Un cachet familial donc, mais le message va bien au-delà, car c’est aussi le ministre Murr qui a dressé le bilan de la première année du régime, mettant l’accent sur les réalisations et sur ce qui reste à faire, tout en égratignant au passage l’opposition «metniote». La présidente de la fédération des municipalités du Metn, Myrna Murr (qui est à l’origine de cette fête), avait tout prévu pour qu’elle soit parfaite, mais elle avait oublié la pluie. Les dizaines de milliers de personnes, du Metn, mais aussi du Kesrouan et de Jbeil ( à en juger par les banderoles portées) ont donc dû patauger dans la boue et affronter le vent violent venant de la mer pour atteindre enfin l’espace couvert où se déroulait le meeting. Cela donnait des scènes un peu cocasses de dames sortant droit de chez le coiffeur, se lamentant sur le résultat de leurs efforts, des jeunes gens glissant sur l’asphalte neuf et mouillé, des vieux appuyés sur des cannes s’interpellant comme s’ils étaient au village, sur fond évident de sonneries de portables... Il a fallu plusieurs appels au micro pour que la foule accepte de se calmer, même si de nombreuses personnes n’ont pas trouvé de sièges libres. Sans doute émue d’avoir à s’adresser à une assistance aussi nombreuse, Myrna Murr a commencé par accueillir les présents avant de rappeler ce que les municipalités attendent du régime : qu’il les aide à réaliser un programme de développement qui couvrirait tous les domaines, de l’infrastructure à l’enseignement gratuit, en passant par la création d’une bibliothèque nationale. Le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Me Chaker Abousleiman, a dressé un rapide bilan de la première année du mandat Lahoud, rappelant que ce dernier a réduit la distance entre lui et le peuple, se mettant à l’écoute des problèmes des Libanais, allégeant le protocole et déclenchant une vaste campagne de lutte contre la corruption. Vint ensuite le tour du ministre Murr accueilli par un tonnerre d’applaudissements et des vivats. Mais dès qu’il a prononcé le nom du président, la foule s’est totalement déchaînée, brandissant portraits et banderoles et coupant la parole à l’orateur. M. Murr a dressé ainsi le bilan de la première année Lahoud, précisant que ce n’est pas tous les jours que les Libanais auront la chance d’avoir un tel président. «Je vous appelle donc à resserrer les rangs autour de lui, surtout dans cette étape délicate que traversent actuellement le Liban et la région». Il a ensuite déclaré que «lorsque le président promet, il tient parole». M. Murr n’a pas fait de grandes révélations, se contentant de rappeler le processus de changement déclenché par le chef de l’État, au niveau de la réforme administrative, de la lutte contre la corruption et de l’indépendance de la justice. Sur le plan de la loi électorale, il a rappelé que le président tient à ce qu’elle soit équitable afin qu’aucune partie ne se sente lésée, mais, selon lui, rien n’a encore été décidé. Murr a évoqué les liens étroits entre le Liban et la Syrie, soulignant le fait que l’établissement de relations profondes entre les deux pays fait partie des convictions et de la stratégie du président Lahoud. M. Murr a été particulièrement applaudi lorsqu’il a parlé de ses détracteurs pour dire qu’il ne répondra pas à leurs accusations, afin de ne pas gâcher une telle fête. Effectivement, il a très vite cédé la tribune à la chanson et aux feux d’artifices, pour bien montrer que, selon lui, l’avenir s’annonce plein de lumière.