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Actualités - ANALYSE

Un message présidentiel dans le droit-fil du discours d'investiture

Un an après, dans les cercles politiques locaux comme dans les chancelleries, on constate que le président Émile Lahoud s’en tient fermement aux principes directeurs de son discours d’investiture. Tout en précisant, dans son message à l’occasion de l’Indépendance, certaines positions et certaines perspectives. Sur le plan intérieur, le chef de l’État invite toutes les composantes du pays à assumer ensemble la responsabilité du relèvement. Il refuse d’accabler telle ou telle partie, considérant que le recul est imputable à une dérive collective partagée. Pour les professionnels locaux, il ne fait aucun doute que le président Lahoud veut favoriser le dialogue, notamment entre le gouvernement et l’opposition, pour que les Libanais puissent par leur union mieux affronter les vicissitudes de temps incertains. Il souligne ensuite sa détermination à réaliser l’État de droit et des institutions, indiquant qu’il faut débattre des problèmes en toute franchise et bien les cerner par un inventaire précis. Le président Lahoud maintient le cap sur le changement promis, en répétant qu’il ne peut se faire que par le biais des institutions constitutionnelles. Il met l’accent sur les obstacles que le pouvoir rencontre, notamment à cause des difficultés économiques laissées sans traitement par le passé, à cause de paris extérieurs sur des développements de paix qui n’ont pas eu lieu. Le gouvernement s’est donc attelé à la tâche pour amorcer le redressement économique, en base d’une transparence de chiffres vis-à-vis de l’opinion qui en est tenue informée et ne baigne plus dans l’ignorance comme naguère. Un effort qui selon les loyalistes devrait se traduire dans les six premiers mois de l’an prochain par un afflux d’investisseurs, le pays mettant à profit par ailleurs les lignes de crédit accordées par l’étranger et gardées gelées par les précédents gouvernements. Dans ce cadre, et toujours au titre de la transparence, les contrats seront délivrés par suite d’adjudications et non plus de gré à gré. C’est le système que le ministre des Finances M. Georges Corm tient à faire adopter, malgré les réticences des hommes d’affaires. Sur le plan régional, le chef de l’État, tout en souhaitant la reprise du processus de paix, a répété que le retrait israélien, qui a suscité tant de conseils donnés par des parties étrangères aux Libanais, vise à donner satisfaction à Israël aux dépens du Liban qui se verrait infliger des conditions déterminées. Ce qu’il rejette catégoriquement. Le président Lahoud a donc réitéré l’appui total de l’État à la Résistance, son refus d’accorder des garanties suite à n’importe quel retrait qui se ferait en dehors d’un accord de paix englobant la Syrie comme le Liban et impliquant donc la restitution du Golan comme du Sud et de la Békaa-Ouest. Le président a une nouvelle fois mis l’accent sur le droit de retour des réfugiés palestiniens, qui doit être inclus dans un tel accord et qui signifie bien évidemment le refus de toute implantation. Le chef de l’État n’a pas manqué de fustiger, à propos des Palestiniens qui cherchent à s’infiltrer sur le terrain, «les armes qui tentent de s’affubler une légitimité alors qu’elles appartiennent à ceux qui se sont réconciliés avec Israël à nos dépens, ignorant les sacrifices du Liban et des Libanais, comme aux dépens du peuple palestinien lui-même, ignorant le droit de retour. Ces armes, qui veulent semer la discorde, doivent être remises à l’État ou à d’autres résistants». Le président Lahoud a donc tranché en ce qui concerne les camps palestiniens du Sud, maintenant contrôlés par les arafatistes : les armes qui s’y trouvent ne sont pas destinées, comme le soutiennent leurs détenteurs, à résister à un ennemi qui n’est plus celui d’Arafat, mais à provoquer des histoires. On aura surtout retenu dans le discours du président Lahoud une réponse négative implicite aux pressions occidentales visant à porter l’État à neutraliser la Résistance en cas de retrait israélien unilatéral.
Un an après, dans les cercles politiques locaux comme dans les chancelleries, on constate que le président Émile Lahoud s’en tient fermement aux principes directeurs de son discours d’investiture. Tout en précisant, dans son message à l’occasion de l’Indépendance, certaines positions et certaines perspectives. Sur le plan intérieur, le chef de l’État invite toutes les...