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Actualités - ANALYSE

Analyses divergentes des dirigeants locaux

Les dirigeants, Exécutif et Législatif confondus, appellent de leurs vœux l’unité nationale autour du Sud. Mais ne donnent pas vraiment l’exemple, dans ce sens que leurs vues sur la question sont loin d’être convergentes. Plus exactement, leurs analyses concernant ce retrait israélien qui est presque un fait acquis, comme le souligne le président Berry, ne concordent pas du tout. – Certains, se basant sur les toutes récentes déclarations d’ouverture de Damas, escomptent une rapide reprise des négociations impliquant un arrangement sur le retrait qui, dès lors, n’aurait pas de suites fâcheuses. Selon ces optimistes , «les États-Unis, que l’histoire du Kosovo et les déboires des Russes dans le Caucase confortent dans leur statut de maîtres du monde, ne permettront aucun dérapage, aucune entrave au processus de paix sur le terrain ou dans le domaine diplomatique. Tous les protagonistes doivent au plus vite démontrer leur volonté d’aller de l’avant vers un règlement global. Normalement, les travaillistes israéliens, que Clinton a remis en selle par son appui manifeste aux dernières élections, doivent lui faciliter la tâche et lui rendre la pareille. En lui permettant de poser au faiseur de paix auProche-Orient, ils lui donneraient un atout important pour la campagne qu’il mène en faveur d’Al Gore. De plus, les Israéliens se méfient des républicains américains, adversaires de Clinton, car ils en veulent toujours à George Bush le père d’avoir, à travers les principes de la conférence de Madrid, soutenu les droits arabes. À l’époque, le chef de la Maison-Blanche avait forcé la main à Shamir pour le traîner à Madrid en lui coupant une ligne de crédits de l’ordre de dix milliards de dollars destinée à acheter du matériel pour l’armée israélienne. Les Israéliens, toutes tendances réunies, continuent à considérer qu’ils ont été victimes de pressions abusives de la part de Bush et l’électorat juif américain est appelé à voter démocrate. Dans notre région, cela signifie que Barak va donner à Clinton ce qu’il veut. Et ce que veut ce dernier, c’est un arrangement rapide. D’où la probabilité d’un retrait israélien du Sud sans grand problème, au début de l’été prochain». – Mais d’autres responsables libanais se montrent beaucoup plus pessimistes. «Tout indique déjà, soulignent-ils, que Barak a opté pour un retrait unilatéral du Sud, c’est-à-dire sans accord préalable avec nous et avec la Syrie. Les Américains ne font aucun forcing pour la reprise des négociations et ils ont même passé la main aux Français qui, de leur côté et de leur propre aveu, n’ont pas pu obtenir un déblocage de la situation diplomatique. Nous ne savons pas comment les choses vont se passer et il n’y a pas encore de plan libanais pour assumer la période de l’après-retrait. La seule décision prise est d’ordre préventif : comme à Jezzine, on ne déploiera pas l’armée, pour éviter un conflit avec la Résistance. Cette dernière a en effet annoncé clairement son intention de poursuivre son action en cas de retrait unilatéral, au moins jusqu’à la libération du Golan. De plus il y a un risque, déjà apparu sur le terrain, que les fondamentalistes palestiniens, ou d’autres encore, entrent à leur tour dans la danse. Nous ne pouvons pas empêcher de telles options si les Syriens les appuient. Et nous nous demandons dès à présent quelle serait alors l’étendue des représailles israéliennes. Les Occidentaux pourraient-ils interdire à Barak de mettre à exécution ses menaces de frapper lourdement l’infrastructure libanaise, de détruire notre économie, nos ponts, nos routes, nos réseaux électriques, téléphoniques et hydrauliques ? Pourraient-ils de même prévenir des raids israéliens dirigés contre les forces syriennes cantonnées au Liban, ce qui pourrait entraîner une nouvelle guerre régionale ?» .
Les dirigeants, Exécutif et Législatif confondus, appellent de leurs vœux l’unité nationale autour du Sud. Mais ne donnent pas vraiment l’exemple, dans ce sens que leurs vues sur la question sont loin d’être convergentes. Plus exactement, leurs analyses concernant ce retrait israélien qui est presque un fait acquis, comme le souligne le président Berry, ne concordent pas...