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Actualités - CHRONOLOGIE

Négociations de paix - Le gouvernement prêt à toutes les éventualités Lahoud met en garde contre toute précipitation(photos)

«Gare à la précipitation». Telle est la mise en garde que lance le président de la République Émile Lahoud à tous ceux qui ont hâte de voir le Liban se joindre au processus des pourparlers de paix. Le chef de l’État s’est exprimé à ce sujet lors de la dernière réunion de l’année qu’a tenue hier le Conseil des ministres sous son égide. Selon lui, «l’affaire est cruciale et nécessite un examen approfondi. De fait, les résultats de ces négociations vont déterminer l’avenir du Liban et de la région pour de nombreuses années», a-t-il affirmé. Le général Lahoud a souligné dans ce cadre l’importance du rôle actuel de Damas. «En sondant les intentions (d’Israël), la Syrie sœur permet ainsi au Liban de se joindre aux pourparlers dans un climat plus serein», a précisé le président de la République. Au début de la réunion, le général Lahoud et le Premier ministre Sélim Hoss n’ont pas manqué d’adresser leurs meilleurs vœux aux Libanais à l’occasion des fêtes chrétiennes et musulmanes de fin d’année. «La concomitance de ces événements constitue l’une des particularités du Liban car les religions y sont perçues comme des valeurs spirituelles et morales qui unissent et qui ne divisent pas malgré la diversité des confessions», a déclaré le chef de l’État. De son côté, le président du Conseil a souhaité à l’occasion de la nouvelle année la fin de l’occupation israélienne, le rétablissement de la paix et de la prospérité au Liban. Et d’espérer que le pays saura accompagner les progrès de l’ère qui s’annonce «tout en préservant ses valeurs culturelles, sociales et humaines auxquelles il reste foncièrement attaché». D’autre part, le Conseil des ministres s’est penché sur les intempéries qui ont ravagé cette semaine la France. Il a décidé de charger le ministre des Affaires sociales Michel Moussa de contacter l’ambassadeur de France à Beyrouth Daniel Jouanneau pour lui proposer notamment l’aide du gouvernement libanais «dans la mesure de ses moyens». La crise de Télé-Liban Au cours de la réunion, le ministre de l’Information Anouar el-Khalil a pris la parole pour rendre compte à ses collègues des derniers développements au sein de la chaîne de télévision officielle. M. El-Khalil a souligné l’impact négatif de la campagne menée contre lui et contre le conseil d’administration de Télé-Liban sur «la confiance des annonceurs». Le ministre a précisé dans ce cadre que le conseil d’administration avait élaboré un cahier de charges qui a été soumis aux agences de publicité et qu’une agence a été finalement sélectionnée (deux jours avant l’expiration du contrat de cette année). M. El-Khalil, qui, rappelle-t-on, est aussi le porte-parole du gouvernement, a indiqué à l’issue de la réunion, que le Conseil des ministres avait approuvé ces démarches «tout en renouvelant sa confiance totale en la personne du ministre de l’Information». L’identité des négociateurs Après avoir donné lecture du communiqué officiel du Conseil des ministres, M. El-Khalil a été interrogé par les journalistes qui lui ont notamment demandé des précisions quant à l’identité des membres de la délégation qui entreprendra les pourparlers avec Israël. Il a déclaré : «D’innombrables pronostics ont été publiés par la presse à ce sujet. Or, les propos du président de la République sont très clairs : il est encore prématuré d’en parler et les noms des membres de la délégation seront annoncés, le moment venu». Et M. El-Khalil de préciser : «Nous ne sommes pas pressés. Nous attendrons voir si les pourparlers syro-israéliens seront effectivement sérieux de sorte que si Liban envoie à son tour une délégation aux États-Unis, nous saurions parfaitement si la Syrie a pu obtenir satisfaction quant à ses revendications». Ce qui est sûr toutefois, c’est que le vice-Premier ministre Michel Murr présidera la délégation et entreprendra les négociations pour tout ce qui a trait aux dossiers politiques, a encore indiqué M. El-Khalil. Par ailleurs, interrogé sur le débat concernant l’abaissement de l’âge du vote à 18 ans, le porte-parole du gouvernement a répondu : «Je souhaite personnellement qu’une telle initiative soit prise. Mais en définitive, une telle décision est du ressort du gouvernement et de l’Assemblée nationale». Quoiqu’il en soit, cette question n’a pas été discutée en Conseil des ministres et, «à mon avis, rien ne sera décidé à ce propos en 2000», a-t-il dit. Prié enfin de commenter les déclarations israéliennes concernant un éventuel retrait du Liban-Sud en février, M. El-Khalil a réitéré les constantes auxquelles le Liban demeure attaché, en l’occurrence : «Le caractère indissociable des volets syrien et libanais, la détermination à obtenir l’application de la résolution 425 et l’appui à la Résistance armée et civile au Sud et dans la Békaa-Ouest». Et de conclure : «Tout ce qui se dit concernant l’éventualité d’un retrait ne doit guère influer sur l’état d’esprit des Libanais. En effet, ces propos visent à jeter de la poudre aux yeux. De toute manière, le gouvernement est prêt à faire face à toutes les éventualités», a-t-il ajouté. Parmi les principales résolutions prises hier en Conseil des ministres : un projet de loi revêtu du caractère d’urgence autorisant le gouvernement à adjuger la réhabilitation et l’exploitation de l’aéroport René Moawad à Kleiat ; un projet de décret concernant le transfert de crédits du budget du ministère des Travaux publics au Conseil d’exécution des travaux de développement (chargé des travaux de restauration de l’infrastructure dans la ville de Tripoli).
«Gare à la précipitation». Telle est la mise en garde que lance le président de la République Émile Lahoud à tous ceux qui ont hâte de voir le Liban se joindre au processus des pourparlers de paix. Le chef de l’État s’est exprimé à ce sujet lors de la dernière réunion de l’année qu’a tenue hier le Conseil des ministres sous son égide. Selon lui, «l’affaire...