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Actualités - ANALYSE

Israël veut utiliser les détenus et les lahdistes comme monnaie d'échange

L’attention commence à se porter à Beyrouth sur la reprise des pourparlers avec les Israéliens, qui devrait intervenir vers la mi-janvier, si tout marche comme prévu sur le plan des négociations déjà entamées par la Syrie. Les embûches, on le sait, sont de taille. Mais Washington, épaulé par d’autres capitales occidentales ou arabes, dont Paris et Le Caire, s’emploie à lever ces obstacles l’un après l’autre. Localement, on court toujours après Godot, c’est-à-dire après la composition de la délégation qui devra négocier avec l’ennemi. On sait en effet qu’en de pareilles occasions, les Libanais ont la bonne habitude orientale de tenir bazar ouvert et d’adjuger les places disponibles selon des critères assez obscurs d’influence politique sous-jacente. C’est à qui parviendra à placer sur la liste son homme de confiance. Pour leur part, les techniciens, indifférents à ce remue-ménage folklorique, mettent à jour les dossiers à plaider dont la pile a considérablement augmenté en hauteur depuis l’arrêt du processus en 1996. On sait en effet qu’auparavant, la ligne à suivre était unique et simple : s’en tenir à la 425, en exiger sans relâche l’application et ne rien demander d’autre. Sous l’inspiration des décideurs, la position libanaise a beaucoup évolué. Elle prend en compte désormais de nombreux facteurs adjacents comme l’association Sud-Golan, l’adoption du Hezbollah en tant que nucleus de la Résistance, le partage des eaux et le cas des réfugiés palestiniens qu’on voudrait renvoyer dare-dare dans leur contrée d’origine. Pour tout dire, la 425 se dilue dans la 242 et le Liban se fond dans la masse régionale. C’est dans cette optique donc que les dossiers ont été préparés pour être soumis à l’examen des autorités politiques du pays avant d’être remis aux futurs négociateurs. Ceci étant, un politicien fait remarquer que «dans des négociations, les dossiers ne sont qu’un point de repère. L’essentiel, c’est de savoir dépister et déjouer ces pièges que les Israéliens savent si bien tendre. Ce ne sera pas toujours facile car généralement ils bénéficient de la compréhension, pour ne pas dire de la complicité, des Américains». Un ministre en convient volontiers et cite, «parmi les éléments que Tel-Aviv a toujours essayé d’exploiter, le sort de la milice de Lahd. Maintenant que le règlement semble se rapprocher, les Israéliens font monter la pression sur ce plan. Amorçant un chantage aussi classique que cynique, ils laissent entendre que s’ils n’obtiennent pas d’assurances par rapport au devenir des lahdistes, ils ne relâcheront pas les Libanais qu’ils détiennent dans leurs geôles. Ils font savoir qu’ils veulent aussi être fixés pour de bon sur le sort du pilote israélien Ron Arad, disparu il y a des lustres. Ils exigent également des indications précises sur trois de leurs soldats dont ils ont perdu toute trace il y a quelque temps dans la Békaa-Ouest. Selon les informations que nous transmettent des diplomates occidentaux, les Israéliens ont l’intention de déclarer qu’ils retiendront en otages les Libanais qu’ils détiennent actuellement jusqu’à obtenir satisfaction au sujet des lahdistes et des militaires disparus». En ce qui concerne les lahdistes, le Liban répète qu’Israël n’a rien à y voir et qu’ils seront déférés devant la justice de leur pays, comme l’ont été les miliciens qui se sont livrés à Jezzine. Le projet d’amnistie présenté jadis par le Hezbollah, pour précipiter l’effritement de l’ALS, est maintenant enterré. Et parallèlement, les responsables font la sourde oreille aux revendications des gens de Jezzine. Dont on a de plus fait, comme on sait, une dépendance électorale de la lointaine Nabatyeh...
L’attention commence à se porter à Beyrouth sur la reprise des pourparlers avec les Israéliens, qui devrait intervenir vers la mi-janvier, si tout marche comme prévu sur le plan des négociations déjà entamées par la Syrie. Les embûches, on le sait, sont de taille. Mais Washington, épaulé par d’autres capitales occidentales ou arabes, dont Paris et Le Caire, s’emploie...