Royaume-Uni Londres efface 3 milliards de dollars de dettes du tiers-monde

La Grande-Bretagne va effacer à 100 % la dette des pays les plus pauvres, a annoncé hier le ministre des Finances Gordon Brown en détaillant un programme d’allègements représentant au total cinq milliards de livres (huit milliards d’euros, autant de dollars). «Nous allons éliminer le fardeau de toutes les dettes bilatérales contractées envers nous par les pays les plus pauvres concernés par l’HIPC» (Heavily Indebted Poor Countries, Initiative internationale sur l’allègement de la dette des pays pauvres), a-t-il dit à la presse. Il a annoncé que son pays allait consacrer, en plus des engagements déjà pris aux côtés de la communauté internationale, 640 millions de livres (1,024 milliard d’euros) supplémentaires sur les vingt prochaines années pour annuler à 100 % la dette des pays les plus pauvres. La dette en jeu représente 1,9 milliard de livres (3,04 milliards d’euros). Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale avaient avalisé fin septembre à Washington une refonte de l’HIPC pour réduire de 90 % la dette de 41 pays les plus pauvres et les plus endettés mais Londres a décidé d’aller jusqu’à 100 %, selon des responsables du Trésor. M. Brown a appelé les autres pays du G7, qui avaient décidé une révision de l’HIPC lors de leur sommet de Cologne en juin, à imiter la Grande-Bretagne. «En 1999, les pays les plus riches du monde ont enfin accepté leurs obligations vis-à-vis des pays les plus pauvres», a déclaré M. Brown. «Depuis trop longtemps, ces pays ont été entravés par une dette insoutenable, je veux qu’ils entrent dans le nouveau millénaire libérés de ces chaînes et capables d’investir pour le bien de leur peuple, dans la santé et l’éducation». M. Brown détaillait la participation britannique aux projets internationaux, dont les grandes lignes avaient été annoncées vendredi. La France et l’Italie ont également publié les détails de leur participation, qui représente pour la France sept milliards d’euros et pour l’Italie 1,5 milliard d’euros. Le président américain Bill Clinton avait proposé en octobre d’annuler toute la dette des pays les plus pauvres vis-à-vis de son pays mais s’est heurté à l’opposition du Congrès.