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Actualités - CHRONOLOGIE

Bourse - Assurer une plus grande liquidité L'Association des banques propose d'unifier les actions bancaires

L’Association des banques a préparé une proposition de loi destinée à unifier le statut juridique des actions des banques libanaises afin de permettre aux porteurs d’actions classées A et B de les négocier aussi facilement que celles classées C. L’objectif est de rendre le marché plus liquide, ce qui, espère l’Association, revalorisera les cours des titres bancaires. Si le projet vise à rendre les actions plus attractives, il veille également à maintenir intact le contrôle exercé par la Banque du Liban sur l’identité des actionnaires. La BDL conserverait donc son droit de veto sur la prise de contrôle d’une banque par des tiers, en particulier les étrangers. Pour l’instant toute transaction concernant les actions A et B est soumise à l’accord préalable de la BDL. Les actions A sont réservées aux Libanais tandis que les B sont accessibles à tous. Seule la cotation des actions C est libre. L’autorisation préalable de la BDL n’est pas requise pour la vente de ces titres, que ce soit à des Libanais ou à des étrangers, dans la limite d’un plafond de 5 %. Au-delà, tout acquéreur est obligé de se faire connaître et d’obtenir l’aval de l’autorité de tutelle. L’idée du projet est de généraliser ce statut à toutes les actions qui resteraient nominatives. Les investisseurs étrangers pourraient ainsi acquérir librement des actions bancaires, sans pour autant prendre le contrôle d’une banque libanaise sans l’autorisation des pouvoirs publics. C’est le maintien de ce verrou qui explique l’accueil a priori positif de la Banque centrale. «Nous ne sommes pas opposés à ce projet», explique Pierre Kanaan, directeur du département juridique de la BDL. La proposition vise surtout à relancer le marché où la chute des cours des actions bancaires a été amplifiée par leur segmentation en trois catégories. «Les actions A et B sont moins liquides que les C, du fait de l’autorisation préalable sur les transactions», explique Jean Riachi, président de Financial Funds Advisors. «Dans le monde entier, la décote dans ces cas-là est toujours de 20 à 40 %. C’est ce qui se passe au Liban». Risque d’offre excédentaire Le problème est que l’unification des titres ne garantit pas leur revalorisation. «L’amélioration de la liquidité est une bonne chose», poursuit M. Riachi, «mais le risque est aussi d’augmenter l’offre de titres, ce qui aurait un impact négatif sur les cours». Ainsi, au lieu que les actions A et B ne remontent au niveau des C, on observerait une chute générale des cours. Pour Michel Aramouni, responsable des marchés de capitaux à la Banque Audi, si «les fondements du projet sont bons, le calendrier est mauvais, car le marché libanais traverse une phase de déprime, renforcée par les crises asiatique et russe. Il y a donc un risque de chute des cours, avec des pertes importantes au niveau de la valeur boursière des banques». Le vrai problème réside dans le manque de profondeur du marché, dit-il. «Vingt mille dollars peuvent avoir un impact considérable sur les cours, étant donné la faiblesse de la valeur des transactions quotidiennes à la Bourse de Beyrouth. Et le marché manque de capitaux, notamment à long terme. Par exemple, les fonds détenus par la Caisse nationale de sécurité sociale et les assureurs vie ne sont pas investis en Bourse. Et nous manquons de fonds de pension. Depuis 1997, les investisseurs institutionnels étrangers se sont retirés progressivement de la place, ce qui a tiré les cours à la baisse». Il cite aussi le manque de professionnalisme de certains intervenants. «Nous manquons d’investisseurs institutionnels nationaux, qui attirent les capitaux et gèrent des portefeuilles importants selon une politique préétablie. Leur présence aiderait beaucoup à relancer la Bourse de Beyrouth». À court terme, la proposition de loi risque donc d’entraîner les cours à la baisse. Mais une reprise dans le pays, ou de meilleures perspectives régionales, pourraient favoriser un regain d’intérêt pour la Bourse de Beyrouth. À long terme, la liquidité retrouvée des actions jouerait alors en faveur d’une remontée des cours.
L’Association des banques a préparé une proposition de loi destinée à unifier le statut juridique des actions des banques libanaises afin de permettre aux porteurs d’actions classées A et B de les négocier aussi facilement que celles classées C. L’objectif est de rendre le marché plus liquide, ce qui, espère l’Association, revalorisera les cours des titres bancaires. ...