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Actualités - CHRONOLOGIE

Processus de paix - Un ministre titulaire exclusivement des AE pourrait être nommé Beyrouth intraitable sur les conditions d'un accord de paix

Le Liban officiel aura cette semaine les yeux braqués sur Washington où les pourparlers entre Israéliens et Syriens reprendront à partir de mercredi. Les autorités attendent avec impatience les résultats de cette première rencontre entre le Premier ministre israélien, M. Ehud Barak, et le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, dans la mesure où elle leur permettra de se faire une idée des intentions israéliennes et d’évaluer la possibilité de renouer le dialogue avec Israël. Beyrouth est donc dans l’expectative, mais il s’est quand même préparé à une éventuelle reprise des pourparlers avec l’État hébreu. De sources politiques, on précise que le Liban n’a pas, jusqu’à présent, sérieusement songé à la composition de la délégation qui le représentera aux négociations avec Israël, au cas où elles reprendraient. Beyrouth ne peut pas en effet s’attaquer à ce dossier tant qu’il n’a pas été invité à la table des négociations et qu’il ignore à quel niveau, politique, militaire ou diplomatique, Israël sera représenté aux pourparlers, ajoute-t-on de mêmes sources. Il n’en demeure pas moins que les autorités, qui ont déjà préparé leurs dossiers en prévision d’un redémarrage du dialogue avec l’État hébreu, n’auront aucun mal à désigner le groupe qui engagera le dialogue avec les représentants de l’État hébreu. Des personnalités sont en effet pressenties pour diriger ou pour faire partie de la délégation libanaise, au cas où les pourparlers auraient lieu au niveau militaire ou diplomatique. Mais le problème se posera si les négociations reprennent au niveau des ministres des Affaires étrangères des deux pays. À ce moment-là, il faudra sérieusement songer à nommer un ministre titulaire exclusivement des Affaires étrangères, note-t-on de mêmes sources. Jusqu’aujourd’hui, ce poste est détenu, comme on le sait, par le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, qui ne pourra pas s’occuper simultanément des affaires internes et diriger les pourparlers avec Israël. Les multilatérales Pour l’heure, les officiels libanais semblent surtout intéressés par la nature du dialogue qui s’engagera à Washington. Les propos selon lesquels 80 % des questions en suspens sur le volet israélo-syrien ont été réglés les intriguent au plus haut point, selon la même source. Et pour cause : jusqu’en 1996 – c’est-à-dire avant que le dialogue ne soit rompu entre les Syriens et les Israéliens – les Libanais et les Syriens ont lié leur participation aux négociations multilatérales à la réalisation d’un progrès au niveau des pourparlers bilatéraux. Le fait que 80 % des questions litigieuses aient pu être résolues est-il considéré comme étant un progrès justifiant une démarrage simultané des négociations bilatérales et multilatérales ? Les résultats de la réunion de Washington doit pouvoir donner une réponse à cette question. Quoi qu’il en soit, le Liban n’est pas près de renoncer aux conditions qu’il pose pour conclure un accord de paix avec Israël et qui constituent les constantes de la politique qu’il suit dans le cadre du processus de paix, selon les mêmes sources. Quelles que soient les bases sur lesquelles les négociations reprendront entre Beyrouth et Tel-Aviv, le Liban ne renoncera pas à son appel à un retrait israélien inconditionnel des parties occupées du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest et concomitant avec un repli du Golan jusqu’aux frontières de 1967, insiste-t-on de mêmes sources. Les terres grignotées par Israël Mais même si l’État hébreu s’engage à se retirer du Liban et du Golan, conformément aux conditions susmentionnées, Beyrouth n’est pas non plus près de conclure un accord de paix avec Israël. Il souhaite en effet que Tel-Aviv s’engage au préalable à indemniser le Liban pour les dégâts occasionnés par ses agressions aériennes, maritimes et terrestres contre le Liban, qu’il libère tous les détenus libanais dans ses prisons et qu’il restitue au pays les terrains qu’il avait grignotés, à savoir les secteurs dits des fermes de Chebaa et des sept villages. Ces conditions font partie, rappelle-t-on, du texte de la recommandation que le Parlement a récemment adoptée et qui doit être distribuée à toutes les chancelleries libanaises. Des sources diplomatiques occidentales ont toutefois mis en garde le Liban contre toute tentative de soulever avec Israël la question du tracé des frontières établi en 1923 et reconnu internationalement. De l’avis de ces sources, l’ouverture de ce dossier et la tentative d’en modifier le tracé en rattachant de nouveau les sept villages au Liban est dangereuse, dans la mesure où elles encourageront Israël à réclamer la modification des frontières dans d’autres régions, pour des considérations qui lui sont propres. Ces sources ont insisté sur le fait que les frontières du Liban sont «fixes et confirmées internationalement». Elles sont reconnues par la communauté internationale «dont Israël fait partie», fait-on valoir de mêmes sources.
Le Liban officiel aura cette semaine les yeux braqués sur Washington où les pourparlers entre Israéliens et Syriens reprendront à partir de mercredi. Les autorités attendent avec impatience les résultats de cette première rencontre entre le Premier ministre israélien, M. Ehud Barak, et le chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, dans la mesure où elle leur...