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Actualités - REPORTAGES

Musique - En duo avec le guitariste Manuel Galvin Monsieur Milteau joue les blues (photo)

Jean-Jacques Milteau, virtuose français de l’harmonica, et Manuel Galvin, son complice guitariste, ont fait salle comble, mercredi soir, à l’Assembly Hall. Pendant près d’une heure et demie, ils ont interprété avec humour et brio des airs plus ou moins connus, de la musette parisienne au blues de Louisiane, en passant par le rock and roll et les rythmes celtiques. Jean-Jacques Milteau est «tombé dans le blues tout petit, comme Astérix dans la potion magique». Dans les années 60, quand le rock and roll est né et que sont apparus ses grands interprètes, comme Bob Dylan, les Rolling Stones ou Jimmi Hendrix, il découvre dans les bacs de disques un nom qui changera sa vie : Sonny Boy Williamson, l’impressionnant harmoniciste noir qui venait de disparaître. «À cette époque, se souvient-il, je venais de me faire voler ma guitare. Je n’étais pas très heureux ! j’ai alors acheté mon premier harmonica, un Hohner diatonique que j’ai payé 8,50 francs (1,5 $)». C’est le début d’une grande histoire d’amour avec le blues, qui n’a jamais été altérée par la découverte d’autres horizons musicaux : «On est façonné par le début de sa vie», dit-il dans un sourire. Un grand timide très demandé Très vite, il s’impose dans le milieu musical français et, en 1977, il part en tournée avec Eddy Mitchell. Il accompagne Yves Montand, Jean-Jacques Goldman, Renaud, Barbara, Francis Cabrel, mais aussi Annie Cordy ou Enrico Macias. Ce n’est pas difficile, tous les grands de la chanson française ont demandé ses services. Jusqu’au jour où, en 1992, Michel Jonasz lui confie la première partie de son concert. Face à 300 000 personnes, Jean-Jacques Milteau doit assurer : «L’harmonica est un petit instrument. Dès la troisième rangée, on ne voit plus très bien ce qui se passe sur scène. Il faut un peu exagérer les mouvements». Ce grand timide, pour qui il n’est «pas facile de se déboutonner», envisage son passage sur scène «comme un spectacle». À l’Assembly Hall, les spectateurs-auditeurs ont été servis. Entre chaque morceau, chanté ou non, les deux compères plaçaient des plaisanteries typiquement françaises, qui n’ont épargné ni la culture américaine (en pleine AUB, c’était osé, mais le public avait manifestement les idées larges et l’envie de passer un bon moment), ni le corps militaire, ni les dictateurs, ni même les Irlandais. Cet humour, bon enfant tout de même, était souvent relayé par des moments émouvants : une ballade composée pour ses enfants, «qui fait réaliser combien le temps passe vite», un air un peu mélancolique, «parce que la musique fait la guerre à la solitude», les souvenirs du jeune Milteau, gosse du sud de Paris qui entendait, en «musardant dans les rues», des musiciens jouer des airs de musette. L’harmoniciste est aussi un grand voyageur, et ses vagabondages, il les souffle dans son petit instrument chromé : Soweto, en souvenir de «Nelson», un étonnant Saint Louis Blues, où l’harmonica imite le bruit d’un train (il reprend d’ailleurs le thème avec All Aboard, «en voiture», durant le rappel), et même un morceau «commencé avant de venir au Liban et à terminer de retour en France». Jean-Jacques Milteau, sensible aux compositions orientales et celtiques, aime dire qu’il représente «une musique fragile, face à une musique longtemps conçue sur la puissance». Son instrument, dont il affirme qu’«il ne peut être prétentieux», lui ressemble, tout comme la musique qu’il joue et qui l’habite : «rude et authentique». • Jean-Jacques Milteau et Manuel Galvin seront en concert ce soir, 21h, au Mtayleb Country Club (réservation aux 04/419630-3), et demain, samedi 11, au restaurant Tilal Ksara de Zahlé (réservation au 08/821293).
Jean-Jacques Milteau, virtuose français de l’harmonica, et Manuel Galvin, son complice guitariste, ont fait salle comble, mercredi soir, à l’Assembly Hall. Pendant près d’une heure et demie, ils ont interprété avec humour et brio des airs plus ou moins connus, de la musette parisienne au blues de Louisiane, en passant par le rock and roll et les rythmes celtiques. Jean-Jacques Milteau...