Chine Report du procès des principaux dirigeants du Falungong

Le procès des principaux dirigeants de la secte interdite Falungong qui devait avoir lieu hier dans le plus grand secret devant un tribunal de Pékin a été reporté, a-t-on appris de sources concordantes. «Le procès de Li Chang, Wang Zhiwen, Yao Jie et Ji Liewu devait avoir lieu vendredi mais il a été reporté à la demande du Parquet qui a estimé qu’il fallait une enquête supplémentaire», a indiqué un porte-parole de la cour intermédiaire numéro un de Pékin. Ce procès, le plus important intenté à des dirigeants de la secte, dont Li Chang et Wang Zhiwen, qui passent pour être les bras droits du gourou de la secte Li Hongzhi, devait en principe se tenir dans le plus grand secret, selon une association de défense des droits de l’homme basée à Hong Kong. Mais selon une adepte du Falungong, la secte aurait eu vent du procès et décidé d’oganiser une manifestation devant la cour intermédiaire numéro un de Pékin. «Plus de 300 adeptes étaient rassemblés devant le tribunal ce matin, mais ils nous ont dit que le procès n’aurait pas lieu aujourd’hui avant de forcer beaucoup d’entre nous à monter à bord d’un bus». Selon la presse officielle chinoise, les quatre dirigeants du Falungong ont été inculpés pour divers crimes dont la divulgation de secrets d’État liés à la répression lancée contre la secte d’inspiration bouddhiste, interdite le 22 juillet dernier. Trois d’entre eux au moins sont des anciens cadres du régime, en particulier Li Chang, 59 ans, un ancien responsable du ministère de la Sécurité publique, qui aurait transmis des informations de première main sur la répression lancée contre la secte, et Wang Zhiwen, un ancien cadre du ministère des Chemins de fer. Yao Jie, 42, était quant à elle directrice d’un bureau d’une société immobilière de Pékin, tandis que Ji Liewu, 36 ans, aurait été directeur d’une société chinoise basée à Hong Kong, selon le Centre d’information pour les droits de l’homme et le mouvement démocratique en Chine, basé à Hong Kong. Ils risquent des peines pouvant aller jusqu’à la détention à perpétuité. Le grand premier procès intenté à la secte, qui affirme avoir 80 millions d’adhérents en Chine (2 millions selon les autorités) et qui prône la pratique d’exercices de méditation pour éloigner les maladies, s’était déroulé à la mi-novembre à Haikou. Il avait abouti à la condamnation à des peines exemplaires allant de 2 à 12 ans de prison de quatre responsables locaux de la secte. D’autres procès se sont déroulés depuis, mais ont été suspendus sans verdict.