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Actualités - CHRONOLOGIE

Moscou fustige le cynisme de l'Otan

Moscou a fustigé hier le «cynisme» des Occidentaux après des critiques de l’Otan contre son opération en Tchétchénie, rappelant que cette question est une affaire strictement «intérieure» à la Russie. Les ministres de la Défense de l’Otan se sont déclarés «profondément préoccupés» par la situation en Tchétchénie, lors d’une réunion ministérielle au siège de l’Alliance atlantique à Bruxelles. «Reconnaissant l’intégrité territoriale de la Russie et son droit à se protéger contre le terrorisme, nous l’invitons instamment à faire preuve de la plus grande modération, à mettre un terme au recours disproportionné à la force aveugle qui constitue une source de profondes souffrances pour la population civile», ont-ils souligné. Ces propos ont piqué au vif le gouvernement russe. «On a l’impression que l’Otan a décidé d’essayer pour de bon l’uniforme de “gendarme du monde”, et de se mêler de ce qui ne regarde pas l’Alliance», a riposté le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué. «Un tel amour de la paix apparaît pour le moins cynique de la part de ceux qui ont mené tout récemment une agression armée contre la Yougoslavie souveraine, qui ont lancé des milliers et des milliers de tonnes de bombes sur des installations civiles de Yougoslavie, tuant et estropiant des populations civiles innocentes», a contre-attaqué le ministère russe. Une nouvelle fois Moscou a rappelé que l’opération «antiterroriste» qu’elle mène dans la république indépendantiste de Tchétchénie est une affaire interne. «Le problème de la Tchétchénie est une affaire intérieure à la Russie». «Nous allons le régler nous-mêmes, sans médiateurs. Personne n’a l’intention de mener quelques négociations que ce soient avec les terroristes et les bandits», a ajouté le ministère. Depuis le début de l’opération en Tchétchénie, Moscou s’efforce de contrer toute «ingérence» étrangère. Au sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), les 18 et 19 novembre à Istanbul, le président Boris Eltsine avait fait une déclaration remarquée en déniant aux Occidentaux «le droit» de critiquer la Russie sur la Tchétchénie. Lundi dernier, Moscou a refusé la médiation du président en exercice de l’OSCE, Knut Vollebaek, venu en mission à Moscou à la suite de ce sommet, tout en laissant ouverte la possibilité qu’il effectue une stricte mission «humanitaire» dans le Caucase du Nord. Mais face aux atermoiements russes, les ministres de la Défense de l’Otan sont revenus à la charge, demandant à Moscou de «faciliter l’acheminement des secours humanitaires vers ceux qui en ont besoin et de collaborer avec les organisations internationales». Déjà jeudi, les États-Unis avaient demandé aux Russes d’autoriser rapidement une mission de l’OSCE à se rendre en Tchétchénie. Hier, le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a exprimé son désaccord sur une éventuelle rencontre entre M. Vollebaek et le président tchétchène indépendantiste Aslan Maskhadov, indiquant que «cela ne contribuera pas à un retour à la normale de la situation» dans la région.
Moscou a fustigé hier le «cynisme» des Occidentaux après des critiques de l’Otan contre son opération en Tchétchénie, rappelant que cette question est une affaire strictement «intérieure» à la Russie. Les ministres de la Défense de l’Otan se sont déclarés «profondément préoccupés» par la situation en Tchétchénie, lors d’une réunion ministérielle au siège de...