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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Algérie - Les responsables d'entreprises se penchent sur la coopération économique entre Paris et Alger Les investisseurs français entre promesses et risques

Les candidats français à l’investissement en Algérie ont marqué leur intérêt et leurs craintes concernant l’évolution économique et politique de ce pays, à l’occasion d’un séminaire à Paris qui a réuni des responsables d’entreprises algériennes et françaises. «Il y a encore autant de risques que de promesses», a indiqué sous couvert de l’anonymat un des participants à ce séminaire du Centre français du commerce extérieur (CFCE). «Les règles du jeu sont loin d’être établies», a-t-il ajouté, en reconnaissant que des «places sont à prendre» face à la concurrence italienne et espagnole notamment, et que les problèmes de sécurité se posent avec beaucoup moins d’acuité qu’auparavant. Pour Isabelle Mauffrais-Shalaby, conseillère sur le Maghreb et le Proche et Moyen-Orient à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), les relations entre les deux pays sont «à un tournant historique». Elle a fait état des «espoirs», mais aussi des «hésitations et parfois de l’angoisse» des candidats français à l’investissement. Quarante projets de partenariats entre petites et moyennes entreprises algériennes et françaises sont en cours de montage pour un total de 400 millions de francs (61 M. d’euros), a-t-elle indiqué. Des opérateurs algériens sont venus témoigner des évolutions en cours vers une économie de marché et des retards accumulés. Ils ont estimé que les investissements directs étrangers seront indispensables à la remise en état de l’appareil productif qui s’est considérablement délabré au cours des dix dernières années. Les entreprises publiques, colonne vertébrale de l’industrie nationale, ont été assainies financièrement, au prix d’un lourd endettement interne de l’État, mais leur privatisation tarde à venir, ont souligné Malik Rabrab, directeur général de Cevital, et Abdelouahab Ziani, président du groupe Ziani et vice-président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA, patronat). Ils ont mis en avant la lourdeur de la fiscalité et des procédures administratives. L’assainissement financier des entreprises publiques a coûté quelque 2,5 milliards de dollars à l’État depuis 1991, a indiqué Olivier Louis, chef de la mission économique et financière française en Algérie. Il s’est traduit par la dissolution de plus de 900 entreprises locales de taille moyenne et de quelques entreprises nationales, ainsi que par le licenciement de 320 000 salariés. Des appels d’offres pour la privatisation de 89 entreprises nationales ont été lancés ces derniers mois, mais entre 30 et 40 dossiers seulement seraient en voie d’être bouclés. Les soumissionnaires sont algériens, à l’exception d’un français et d’un américain. Pour Jean-Daniel Gardère, directeur général du CFCE, il faudrait un taux de croissance annuel de 7 %, contre 4 % actuellement, pour amorcer la décrue du chômage évalué à 30 % de la population active. Claude Raymond, directeur adjoint du département Maghreb-Méditerranée de l’Agence française de développement (AFD), a rappelé que, depuis un an, la coopération financière a repris entre les deux pays après plusieurs années de gel.
Les candidats français à l’investissement en Algérie ont marqué leur intérêt et leurs craintes concernant l’évolution économique et politique de ce pays, à l’occasion d’un séminaire à Paris qui a réuni des responsables d’entreprises algériennes et françaises. «Il y a encore autant de risques que de promesses», a indiqué sous couvert de l’anonymat un des participants...