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Actualités - REPORTAGES

Météo - Jusqu'en 1975, il existait au Liban 187 centres Informatique et satellites pour dire le temps qu'il fera (photos)

Quel temps fera-t-il demain? Pourrons-nous aller skier ou nager? De nos jours, l’observation météorologique occupe une place importante dans notre existence, alors qu’auparavant elle n’était indispensable qu’à l’aviation et à l’agriculture, mais là, les dictons populaires se chargeaient de dire aux paysans à quel moment rentrer les foins et à quelle date il fallait semer … Au Liban, comment a commencé l’histoire du centre météorologique et combien de stations existe-t-il? Ceux qui travaillent aux centres sont-ils tous qualifiés ? Dernière question : À quel point peut-on se fier aux hommes qui , à défaut de «faire la pluie et le beau temps», se chargent de nous les annoncer … parfois d’une manière plutôt imprécise? «C’est au début des années dix, sur l’initiative du père Bonaventure Berloty de la compagnie de Jésus, que la section spécialisée de l’observatoire de Ksara (car la direction du service météorologique libanais et syrien était confiée, en ce temps-là, au directeur de ce centre) met en place un réseau météorologique moderne au Liban. Après avoir été déserté durant la Première Guerre mondiale, l’observatoire centre son activité, à partir de 1920, sur le développement de la météorologie et de la climatologie, sous l’impulsion du nouveau directeur, le père Charles Combier». (La Météorologie 8e série – numéro spécial –avril 1995). Le service météorologique libanais a vu le jour officiellement le 4 juillet 1921. À partir de cette date, des stations climatologiques répondant aux normes internationales sont installées, les prévisions devenant une nécessité avec l’essor de l’aviation. À l’époque, l’observation était régie par une organisation météorologique internationale privée (OMI), à laquelle devait succéder l’Organisation mondiale de météorologie (OMM), qui regroupe actuellement les représentants des pays membres de l’Onu. Le Liban a amélioré son réseau en installant dans différentes régions du pays des stations dont le nombre avait atteint, à la veille d’avril 1975, cent quatre-vingt-sept centres qui avaient dû cesser toute activité en raison de la guerre, laissant une quantité importante d’informations. Celles-ci servent encore, en réalité, de référence indispensable pour les études météorologiques libanaises et de base de données sans pareille en matière de comparaisons scientifiques si l’on veut comprendre certains changements climatologiques pouvant affecter le pays. Le principal centre libanais de météorologie a toujours été situé à l’aéroport de Beyrouth, même au moment où celui-ci se trouvait encore à Bir-Hassan. Ce n’est que deux ans après la construction de ce qui est devenu de nos jours l’AIB que le centre y a été installé et c’est alors seulement qu’il est devenu à 100 % libanais. L’actuel centre climatologique compte 51 techniciens, dont sept ingénieurs en météorologie licenciés de l’École nationale de France grâce à des bourses de l’État français. Deux autres experts se trouvent actuellement en France aux frais de l’État libanais après avoir passé un examen préparé par le Conseil de la Fonction publique. Quinze autres personnes ont suivi des sessions de six à neuf mois aux frais de l’État au Safety Center sous la direction du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et ont effectué trois mois de stage au centre avant d’être cadrés. Les techniciens recrutés doivent être titulaires d’un baccalauréat. Les équipements du centre proviennent tous de France, conformément à un protocole signé entre le Conseil du développement et de la reconstruction et Paris.. Le fonctionnement du centre La grande diversité dans le climat du pays nécessite – surtout de nos jours,alors que le Liban émerge d’une guerre particulièrement dévastatrice, à tous les niveaux – l’installation de nombreuses stations et la reconstruction du réseau pour pouvoir disposer d’informations qui constitueront les données de base nécessaires aux projets de développement. Déjà, il existe au Liban plusieurs stations : deux à Beyrouth (au Golf Club et à l’aéroport), ainsi qu’à Tripoli, aux Cèdres, à Dahr el-Beidar, à Marjeyoun, à Rayak, à Tyr, à Haouch el-Omara et à Tal el-Amara. La communication entre ces différentes stations a repris à partir de 1992. La station de Marjeyoun n’est plus opérationnelle, se trouvant dans la zone occupée par Israël. Aussi, celle de Tyr a-t-elle été équipée pour assurer la relève dans la région du Liban-Sud. Le centre a élaboré un projet détaillé qui prend en compte tous les travaux d’observation météorologique à effectuer, en coopération avec l’OMM qui a délégué à cet effet, en septembre 1993, un expert, M. François Duvernet. Celui-ci a établi un rapport comprenant un programme à exécuter en trois phases : Assurer au centre la «matière première» nécessaire. Reconstruire et équiper les stations. Équiper et développer entièrement le réseau climatologique. Ce plan a été mis au point en coopération avec l’Aéroport de Paris (ADP) et la société française Sofréavia. Il prévoit la construction et l’équipement des sections suivantes: Un centre principal d’observation météorologique, lequel comprend des services chargés de missions diverses, dont : - la réception et l’analyse des cartes satellitaires - les communications sur le réseau local et international - l’analyse, le traitement et les statistiques -la distribution et la publication des bulletins climatologiques - une documentation détaillée des services climatologiques Un réseau national d’observation comprenant : -des stations synoptiques -une station d’observation de l’atmosphère de la mer -des stations automatiques diverses -deux stations pour détecter le taux de pollution de l’air -une station-radar climatologique. Le travail de recherches Les prévisions météorologiques et l’analyse de l’observation se font à plusieurs niveaux. En ce qui concerne la pression et la direction du vent, un ballon-sonde est lancé, qui est lié au système informatique auquel il transmet les données qui vont être analysées par la suite. Pour que les informations soient fiables, il fant lancer deux ballons-sonde par jour. Mais un problème de taille se pose à ce niveau, chaque lancement de ballon coûtant non moins de 200 dollars, ce qui ramènerait l’opération à 12 000 dollars par mois . Pour la température à la surface de l’eau, la direction et le mouvement des vagues,une bouée de houle directionnelle transmet les données par liaison hertzienne vers une unité de réception, qui permet une acquisition, un traitement, un stockage et une diffusion de ces données. En prévision du calcul des quantités d’eau tombée en cours de journée, un pluviomètre est installé en différents points du pays pour recueillir et mesurer les précipitations. En ce qui concerne les prévisions, des études sont effectuées sur des cartes transmises par satellites. Les efforts conjugués des spécialistes libanais et français ont enfin abouti à un système de travail permettant des calculs de plus en plus fiables et portant sur une plus longue période. Est-ce assez pour nous faire oublier la bonne vieille grenouille de nos grands-parents, infaillible pour prévoir les moindres changements de temps ? Les nostalgiques inconsolables de cette époque bénie, par ailleurs imperméables à tout progrès scientifique, sont loin de le penser.
Quel temps fera-t-il demain? Pourrons-nous aller skier ou nager? De nos jours, l’observation météorologique occupe une place importante dans notre existence, alors qu’auparavant elle n’était indispensable qu’à l’aviation et à l’agriculture, mais là, les dictons populaires se chargeaient de dire aux paysans à quel moment rentrer les foins et à quelle date il fallait...