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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Dalloul accuse Hoss de vouloir camoufler son échec

L’ouverture d’une enquête sur les dépenses engagées par le gouvernement précédent, sans qu’elles soient couvertes par des crédits, a soulevé une nouvelle tempête dans les milieux politiques opposants. Si MM. Sleiman Frangié et Élie Hobeika, qui détenaient les portefeuilles respectivement de la Santé et des Ressources hydrauliques et électriques sous l’ancien régime, se sont contentés d’une brève explication, l’ancien ministre de la Défense, M. Mohsen Dalloul, a tiré à boulets rouges sur le gouvernement, le qualifiant de «Cabinet des rumeurs» avant de l’accuser de soulever l’affaire des dépenses non couvertes par des crédits pour «détourner les regards de son échec sur les plans politique et économique». «Il semble que le gouvernement actuel raffole des dossiers fictifs qui l’aident à escamoter les échéances sérieuses», a déclaré M. Dalloul après avoir brossé un tableau sombre de la situation dans le pays sur le double plan politique et économique. Pour lui, «il ne fait pas de doute» que le Cabinet Hoss «cherche à camoufler son échec par l’ouverture de dossiers inconsistants». «Nous défions “le gouvernement des rumeurs” d’aller jusqu’au bout de l’enquête qu’il a ordonnée», a fulminé l’ancien ministre. Ironiquement, il a «félicité» le Cabinet d’avoir «pu effectuer en quatre mois ce que la guerre civile n’a pas réussi à réaliser pendant des années» en parlant de «la dégradation» dans le pays. M. Dalloul s’est dit disposé à «démontrer le caractère mensonger et tendancieux des allégations sur les dépenses engagées sans crédits au ministère de la Défense» avant d’annoncer qu’il a décidé de prendre contact avec la Cour des comptes pour comparaître «le plus tôt possible» devant les magistrats en charge de l’enquête. Rappelons que M. Hoss avait ordonné jeudi au parquet financier d’enquêter au sujet de 1 130 milliards de livres dépensées sous l’ancien régime sans que les crédits nécessaires pour couvrir des dépenses ne soient au préalable assurés. Les dépenses auraient été ainsi engagées par le CDR, la Caisse centrale des déplacés, le ministère de la Défense, le Conseil du Sud, le Fonds municipal pour l’électricité et le ministère de la Santé. M. Sleiman Frangié, qui détenait le portefeuille de la Santé au sein du dernier gouvernement de M. Rafic Hariri, a implicitement reconnu avoir engagé des dépenses sans attendre l’ouverture de crédits. Dans un communiqué qu’il a fait paraître, il a affirmé qu’il «assume l’entière responsabilité» de ce qu’il a entrepris au ministère de la Santé «pour ce qui a trait à la couverture des frais d’hospitalisation et de traitement de malades, afin que les classes les moins nanties de la population ne soient victimes de leur pauvreté». M. Élie Hobeika a pour sa part assuré dans un communiqué qu’il n’a «autorisé aucune dépense engagée au profit de l’EDL et qui n’était pas couverte par les crédits correspondants». Quoi qu’il en soit, il appartiendra à la justice de trancher. Dans une interview à Télé-Liban, le ministre des Ressources hydrauliques et électriques, M. Sleiman Traboulsi, ancien magistrat à la Cour des comptes, a confirmé qu’il y a eu manquement aux règles constitutionnelles dans les dépenses engagées sans crédit, précisant que c’est le parquet financier qui se prononcera en définitive sur la question. Les 1 130 milliards de livres, a-t-il expliqué, avaient été dépensées sans l’autorisation préalable de la Cour des comptes. «Est-il possible que le CDR engage des dépenses s’élevant à 600 milliards de livres sans obtenir préalablement les crédits nécessaires pour les couvrir ?», s’est-il écrié. Certaines dépenses engagées étaient indispensables, comme celles du ministère de la Santé, a noté M. Traboulsi, précisant que le ministre qui sera tenu pour responsable d’avoir endetté son département devra «payer de sa poche l’équivalent des sommes dépensées, en attendant la régularisation de l’infraction». M. Traboulsi a toutefois reconnu que certaines dépenses étaient parfois urgentes, comme celles engagées par le ministère de la Santé afin de couvrir les frais d’hospitalisation des malades. «Cela n’empêcha pas qu’il y a eu manquement aux règles», a-t-il dit, précisant toutefois que les fonctionnaires qui auraient donné le feu vert à ces dépenses «bénéficieraient de circonstances atténuantes». Même son de cloche auprès du chef du gouvernement. M. Hoss a en effet considéré que «seul le cas du ministre Frangié embarrasse dans la mesure où ce dernier a agi de la sorte (contrairement aux règles en vigueur) pour des considérations d’ordre humanitaire».
L’ouverture d’une enquête sur les dépenses engagées par le gouvernement précédent, sans qu’elles soient couvertes par des crédits, a soulevé une nouvelle tempête dans les milieux politiques opposants. Si MM. Sleiman Frangié et Élie Hobeika, qui détenaient les portefeuilles respectivement de la Santé et des Ressources hydrauliques et électriques sous l’ancien...