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Actualités - CHRONOLOGIE

Moscou exige en vain l'arrêt immédiat des frappes

La Russie a exigé à l’Onu « l’arrêt immédiat » des frappes de l’Otan contre la Yougoslavie, mais son appel est resté lettre morte alors qu’une majorité des membres du Conseil de sécurité a justifié les bombardements. « La Fédération de Russie demande avec véhémence l’arrêt immédiat de cette action militaire illégale contre la RFY », a dit l’ambassadeur russe Serguei Lavrov lors d’un débat public au Conseil. Après les premiers bombardements contre des cibles militaires serbes en Yougoslavie, la Russie a demandé une réunion urgente du Conseil qui avait été jusqu’alors court-circuitée par l’Otan. Mais seul un débat public a été organisé, permettant aux quinze membres et à dix autres pays d’exprimer leurs points de vue. Aucune action du Conseil n’est attendue, alors que cinq de ses membres (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Canada, Pays-Bas) appartiennent à l’Alliance atlantique et ont pris part aux opérations militaires. L’ambassadeur américain Peter Burleigh a ainsi déclaré que « l’action de l’Otan est justifiée et nécessaire pour arrêter les violences et prévenir un encore plus grand désastre humanitaire » dans la province serbe séparatiste à majorité albanaise. Le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, s’est lui aussi gardé de critiquer l’opération de l’Otan en estimant que le recours à la force était dans ce cas «légitime». «Il est certainement tragique que la diplomatie ait échoué, mais il est des moments où l’usage de la force peut être légitime dans la poursuite de la paix», a-t-il dit. L’objectif proclamé des frappes de l’Otan est d’amener le président yougoslave Slobodan Milosevic à accepter l’accord de paix sur le Kosovo. M. Annan a cependant également affirmé que le Conseil de sécurité, qui a selon la Charte de l’Onu la «responsabilité première» du maintien de la paix et de la sécurité, aurait dû être consulté. Devant le Conseil, le délégué russe n’a pu qu’exprimer «la profonde indignation» de Moscou. Il a affirmé que l’attaque de l’Otan était «une tentative d’établir de facto la prééminence de la force et du diktat unilatéral dans le monde». «Les membres de l’Otan n’ont pas le droit de déterminer le sort d’autres États souverains et indépendants», a dit le délégué russe qui a rappelé que la Charte des Nations unies s’imposait à tous. L’ambassadeur de Chine, Qin Huasun, lui a fait écho en réclamant lui aussi «un arrêt immédiat des attaques de l’Otan» et en rappelant «la forte opposition» de Pékin à cette action. L’Inde a aussi appelé à une cessation des attaques de l’Otan. Quant à l’ambassadeur yougoslave à l’Onu, Vladislav Jovanovic, il a déclaré que son gouvernement «lançait un appel urgent à tous les États à s’opposer à l’agression de l’Otan et des États-Unis». Mais, la majorité des membres du Conseil a fait porter à Belgrade la responsabilité des opérations militaires, à l’instar de l’ambassadeur britannique Jeremy Greenstock qui a déclaré que «cette action a été prise avec regret, afin de sauver des vies». «L’action prise est légale. Elle se justifie comme une mesure exceptionnelle pour prévenir une catastrophe humanitaire massive». L’ambassadeur de France, Alain Dejammet, a lui aussi insisté sur le fait que l’action de l’Otan s’appuyait sur plusieurs résolutions du Conseil et répondait «à la violation par Belgrade de ses obligations internationales».
La Russie a exigé à l’Onu « l’arrêt immédiat » des frappes de l’Otan contre la Yougoslavie, mais son appel est resté lettre morte alors qu’une majorité des membres du Conseil de sécurité a justifié les bombardements. « La Fédération de Russie demande avec véhémence l’arrêt immédiat de cette action militaire illégale contre la RFY », a dit l’ambassadeur...