Balkans - Bombardements sur l'ensemble du territoire yougoslave L'Otan frappe, la Russie menace (photo)

Mettant ses menaces à exécution, l’Otan est passée hier à l’acte contre la Yougoslavie après de longs mois de négociations et d’atermoiements, dans l’espoir d’obliger, par la force, le président Slobodan Milosevic à signer un accord de paix sur le Kosovo. Ainsi, des vagues de bombardiers, dont le fameux furtif B-2, ont pilonné hier en soirée les défenses antiaériennes yougoslaves et des dizaines d’autres objectifs militaires. Des missiles de croisière ont été également lancés contre des installations de l’armée serbe sur l’ensemble du territoire, y compris au Monténégro, qui, dans la journée, avait tenté de se démarquer de Belgrade qui a proclamé l’état de guerre. Plusieurs avions de chasse serbes auraient été abattus et plusieurs civils auraient été tués ou blessés. À Moscou, le président Boris Eltsine s’est déclaré «profondément indigné», menaçant de prendre «des mesures militaires en cas d’extension du conflit, pour assurer la sécurité de la Russie et celle de l’Europe». Pékin, de son côté, s’est contenté de réclamer «l’arrêt immédiat» des frappes. Ce n’est apparemment pas l’avis de Washington où le président Clinton est intervenu pour défendre l’initiative de l’Otan nécessaire selon lui «pour donner un coup d’arrêt aux agissements de Milosevic, dont les troupes assassinent les civils innocents». À l’Onu, Kofi Annan a justifié l’emploi de la force et le Conseil de sécurité a tenu une session d’urgence à huis clos pour débattre de la crise dans les Balkans.