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Actualités - CHRONOLOGIE

Les sorties de la semaine Quoi de nouveau ? Shakespeare !(photos)

La sortie dominante de la semaine, c’est évidemment le «Shakespeare in Love» de John Madden – d’ailleurs le seul inédit de la programmation (il est vrai de taille!). Le seul autre titre à signaler est une reprise, elle aussi dans la perspective des Oscars: il s’agit du film de Spielberg, «Saving Private Ryan». Au fait, avec «The Thin Red Line» (de Terrence Malick), tous les grands favoris en lice pour les Oscars sont actuellement sur nos écrans (y compris «The Truman Show», de Peter Weir). Rien de glorieux n’est attendu pour la semaine prochaine... en dépit de «Gloria», le remake par Sidney Lumet (avec Sharon Stone) du film de John Cassavetes. Il y aura encore – autre remake! – «Mighty Joe Young», de Ron Underwood, et un nouveau Jackie Chan (histoire de changer!), «Who Am I?». Réponse: tout de même pas un autre James Bond. Encore que... Roméo, l’amour et Juliette Shakespeare in Love, de John Madden «L’art imite la vie, la vie imite l’art», ou encore – légère variante française – «la nature finit toujours par ressembler à l’art»: vous connaissez les clichés, ils sont tous présents ici. Mais, sublimés ou transcendés, ils sont utilisés intelligemment par John Madden pour donner à son film une sorte de vérité «théâtrale». En bref et en clair, Shakespeare in Love, spectacle agréable et prestement troussé, est un bon film. Historique? Bien peu, mis à part un aperçu gaillard de la vie dans l’Angleterre de l’époque (et une vision haute en couleur de la «Reine Vierge», Elizabeth Première). Des libertés avec l’Histoire? Probablement – mais quelle importance, puisque la vie même de Shakespeare n’a été qu’une éruption de libertés, prises avec l’amour et la sexualité, le théâtre et le pouvoir... jusqu’au principe même de son existence! En effet, certaines thèses apparemment argumentées – mais concernant Shakespeare et son œuvre, tout n’est qu’apparences – avancent tranquillement que Shakespeare n’aurait été que le prête-nom de personnages connus de son temps (Francis Bacon en tête). En somme, pour l’auteur de Hamlet, être ou ne pas être était bien la question-clé, initiale et vitale! À partir de là, tout était permis. Sauf que, dans le film qui nous occupe, Shakespeare déborde de vie, de passion(s) et de désirs. Il bouillonne, écrit, joue, se bat en duel, fait l’amour, souffre, s’amuse à l’occasion... quoi encore! Alors, qu’importe qu’il n’ait pas réellement vécu? La réussite du film tient, pour une grande part, à la qualité d’un scénario astucieusement travaillé, qui entremêle avec habileté l’histoire de Roméo et Juliette et celle de la liaison amoureuse entre Shakespeare et Viola Le Dessaps (le parallèle n’étant pas forcé outre mesure). En même temps que nous assistons à la naissance – au forceps – de la tragédie romantique la plus renommée, la plus populaire (en ce sens qu’elle a toujours su toucher tous les publics) de l’auteur des Amants de Vérone. Les touches d’humour ne manquent pas, le film étant par ailleurs mené sur un rythme allègre et ne dépassant pas les deux heures de projection. Restent deux points intéressants. D’abord, la sexualité de Shakespeare. Tout le monde est d’accord pour admettre que l’auteur de La comédie des erreurs était homo/bisexuel (on en discute!): voir, entre autres «signaux», le destinataire des «Sonnets» enflammés. Comment introduire cette ambiguïté dans Shakespeare in Love? Madden s’en est tiré élégamment en mettant face à Will, lors de leur première rencontre, une Viola déguisée en garçon (coup de foudre réciproque!)... en un temps où les femmes étant interdites de scène, des hommes travestis tenaient leurs rôles. Ensuite, l’interprétation. Légère déception avec Gwyneth Paltrow, dont la beauté n’est pas aussi éclatante qu’on l’a proclamée, ni le talent aussi affirmé qu’on l’a prétendu. Par contre, le Shakespeare de Joseph Fiennes est étonnant de dynamisme, d’allure et de présence: une belle performance. Le reste de la troupe est parfait, avec une mention spéciale à Judi Dench, flamboyante Elizabeth d’Angleterre. Un dernier mot pour signaler que le film propose une explication originale – une de plus – de la fin, restée mystérieuse, du dramaturge Christopher Marlowe, alors rival de Shakespeare. Et les Oscars? C’est pour ce dimanche 21. Être ou ne pas être oscarisé pour Shakespeare in Love, c’est la question. Pour le scénario, la direction artistique (décors, costumes, etc.), ce devrait être assuré. Pour le reste, on ne sait pas trop: la concurrence est rude et même «guerrière». Voyez le film de John Madden. CONCORDE, FREEWAY, PLANÈTE/ABRAJ/KASLIK/ PLAZA/ZOUK Il faut «ressusciter» le soldat Ryan Saving Private Ryan, de Steven Spielberg Avec ses 11 nominations aux Oscars cette semaine et de très nombreuses récompenses: Golden Globe du meilleur film dramatique et meilleur réalisateur, Director’s guild award du meilleur metteur en scène (etc.), il n’est pas étonnant que nos circuits décident de ressortir Saving Private Ryan, déjà un succès auprès du public. Revenons un peu sur l’intérêt de ce film, considéré par beaucoup comme un chef-d’œuvre. On se doute bien qu’il s’agit là surtout d’une référence à la scène d’ouverture du débarquement de Normandie. Plus de vingt minutes de combat étonnantes de réalisme! En fait, il faut préciser que Spielberg n’a pas voulu «simuler» les émotions de ses soldats, les embarquant tous en Irlande et en Angleterre dans un camp, entraînés par un vétéran de guerre le capitaine Dale Dye, ex-membre des Marines US comme s’ils y étaient, littéralement, traînés dans la boue tous les jours! Côté interprétation, s’il est justifié que la performance de Tom Hanks qui incarne le capitaine John Miller soit admirée et maintes fois citée pour des récompenses (mais à notre goût pas suffisamment bonne pour un Oscar), on s’étonne que le reste de la distribution soit resté relativement dans l’ombre (mis à part une nomination d’ensemble aux Screen Actor’s guild awards). Pourtant, ils offrent des prestations crédibles à commencer par Tom Sizemore (acteur aux nombreux seconds rôles dans des bons films Heat, Devil in a Blue Dress, Natural Born Killers) puis Edward Burns (acteur, réalisateur, scénariste de She’s the One vu l’année dernière avec Cameron Diaz) et surtout Jeremy Davies dans le rôle du caporal Upham, traducteur terrorisé et très émouvant, qui méritait bien une citation pour un second rôle. Spielberg avait aussi engagé une série de jeunes talents encore pas très connus mais devenus depuis célèbres: Matt Damon (le soldat Ryan lui-même!) «recruté» bien avant la sortie de Good Will Hunting, Barry Pepper (Enemy of the State), Giovanni Ribisi (qui sera bientôt le partenaire de Claire Danes dans The Mod Squad), Adam Goldberg et Vin Diesel. Surtout n’allez pas imaginer que Saving Private Ryan n’a pas d’intérêt si l’on a vu Thin Red Line, de Terrence Malick, et vice versa. Les deux films, certes placés dans un même contexte de Seconde Guerre mondiale et présentant des scènes de combat tout aussi violentes, apportent chacun un point de vue différent. À commencer par la distinction de base: Terrence Malick a voulu placer le spectateur à la place du soldat, dans sa tête, alors que Spielberg nous projette dans le combat comme si on y assistait. À quelques jours des Oscars, Saving Private Ryan semble bien parti pour rafler les statuettes de meilleur film et meilleure réalisation. Nous, on sent que Malick mérite mieux l’Oscar de la réalisation, mais on ne nous a pas vraiment demandé notre avis! CONCORDE, LA CITÉ, LA SAGESSE, PLANÈTE/ABRAJ/ZOUK
La sortie dominante de la semaine, c’est évidemment le «Shakespeare in Love» de John Madden – d’ailleurs le seul inédit de la programmation (il est vrai de taille!). Le seul autre titre à signaler est une reprise, elle aussi dans la perspective des Oscars: il s’agit du film de Spielberg, «Saving Private Ryan». Au fait, avec «The Thin Red Line» (de Terrence Malick), tous les...