Israël veut empêcher une réédition d'Arnoun Une marche sur Mlikh reportée après des conseils américains

Les habitants du village de Mlikh, près de Jezzine, ont ajourné une manifestation populaire similaire à celle qui s’était produite à Arnoun et qui avait abouti à la libération du village annexé par Israël à la zone occupée. Ce report est intervenu après des informations selon lesquelles Washington aurait transmis à Beyrouth une mise en garde d’Israël contre toute réédition de l’expérience d’Arnoun. Selon des sources bien informées, le chargé d’affaires américain, M. David Hale, reçu samedi par le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, aurait «annoncé à plusieurs parties libanaises que les Israéliens ne resteraient pas les bras croisés face à une réédition d’Arnoun». Les mêmes sources ont précisé que le diplomate américain aurait déclaré que les Israéliens pourraient demander à l’Armée du Liban-Sud d’intervenir contre les manifestants, «transformant ainsi le problème en conflit interlibanais». Israël voit d’un mauvais œil les manifestations Citant des sources officielles, le quotidien al-Hayat rapportait dans son édition d’hier que M. Hale a informé M. Hoss qu’Israël «voyait d’un mauvais œil les manifestations qui se sont déroulées à Arnoun et le retour de la localité au sein de la souveraineté libanaise». «Il lui a conseillé de surseoir à l’organisation de nouvelles manifestations en vue de libérer d’autres localités», ajoute le journal. Plusieurs centaines d’étudiants, conduits par l’Union de la jeunesse démocratiques (communistes) et d’autres associations laïques, suivies par des villageois, avaient arraché à mains nues, à la fin du mois dernier, les barbelés installés par Israël à Arnoun, coupant le village du reste du pays. Une manifestation, prévue hier en direction de Mlikh, a été reportée à la dernière minute «en raison des conditions sécuritaires délicates au Liban-Sud et pour permettre de plus amples concertations», précise un communiqué publié par les habitants. Hier matin, une centaine d’habitants observaient un sit-in à 5km de Mlikh pour exprimer leur volonté de réintégrer leur village qu’ils avaient été contraints d’abandonner en 1985.