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Actualités - ANALYSE

Plusieurs idées à l'étude pour arranger les choses Les Etats-Unis négocient avec Israël

Moyennant l’assurance que Beyrouth ne portera pas plainte devant le Conseil de sécurité, les Américains s’engagent à s’entremettre pour lui permettre de récupérer Arnoun. En réalité, Washington a pris les devants et engagé des pourparlers intensifiés avec les Israéliens, dans l’espoir que la question serait réglée avant que le Liban ne se décide à en appeler à l’Onu. L’affaire a donné lieu, il convient de le signaler, à un jeu assez étrange. En lieu et place du recours à l’Onu, le Liban aurait accepté l’arbitrage du comité international de surveillance issu des accords d’avril 96. Mais les Israéliens ont soutenu que cette instance est incompétente en la matière et le président américain du comité, en s’abstenant de prendre parti, leur a en pratique donné gain de cause : le groupe s’est finalement dessaisi du dossier. Résultat, sans doute voulu par Washington : c’est l’Amérique qui garde l’exclusivité de ce dossier particulier. Il reste à espérer que cette partition jouée en solo ne débouche pas sur un couac. Toujours est-il que les idées discutées actuellement pour arranger les choses se présentent comme suit : – Israël enlève les barbelés qui isolent la localité et renonce à l’annexer à l’enclave frontalière occupée. Pour la suite, Arnoun serait en quelque sorte zone neutre, la résistance tout comme l’occupant s’engageant à ne plus y mettre le pied. Solution commode sur le plan pratique. Mais inadmissible pour le Liban sur le plan des principes, car aucune agglomération du territoire ne doit devenir inaccessible pour une résistance légitime tant que l’occupation perdure. – À peu près dans le même sens, l’armée libanaise serait déployée dans Arnoun. Principalement pour empêcher la résistance de s’en servir comme base. Même cause, même effet et même refus libanais. – Laisser les choses en l’état, et se contenter d’un appel du président du Conseil de sécurité à un retour à la normale, jusqu’aux élections israéliennes du 17 mai prochain. Autrement dit attendre que l’on puisse remettre sur le tapis l’ensemble du dossier Sud. Ce qui reviendrait à intégrer Arnoun à l’enclave frontalière occupée et à la soumettre, comme le reste, à l’application potentielle de la 425. Là aussi, le Liban refuse. En effet, il peut d’autant moins accepter une telle proposition qu’il exige un retrait israélien total aussi immédiat qu’inconditionnel, aux termes justement de la 425. – Redonner le dossier au comité de surveillance, pour éviter que le Liban n’aille en Conseil de sécurité. Cette fois, ce sont les Israéliens qui se montrent réticents. Ils se soucient d’une plainte libanaise à l’Onu comme d’une guigne. Car ils savent que les USA opposeraient leur droit de veto à tout projet de résolution les condamnant. Et ils affirment en effet que le comité existe uniquement pour protéger les civils des bombardements, des deux côtés de la frontière. Alors que les Libanais estiment que sa mission est de protéger les civils de toute sorte d’agression, dont l’annexion et l’isolation représentent des formes graves. Quoi qu’il en soit le gouvernement libanais a fait comprendre aux Américains qu’il veut bien les laisser faire, mais qu’il ne s’agit pas de temporiser et qu’il faut des résultats raisonnablement proches dans le temps. Sinon il irait devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce qui sur le plan diplomatique pur, n’est pas tout à fait une vaine menace. Car si la plainte libanaise a peu de chances de passer, elle suffirait pour affecter la prééminence du rôle américain dans la région, en redonnant envie à l’Europe, aux Français surtout, d’entrer en ligne et en compétition avec le géant US.
Moyennant l’assurance que Beyrouth ne portera pas plainte devant le Conseil de sécurité, les Américains s’engagent à s’entremettre pour lui permettre de récupérer Arnoun. En réalité, Washington a pris les devants et engagé des pourparlers intensifiés avec les Israéliens, dans l’espoir que la question serait réglée avant que le Liban ne se décide à en appeler à...