Iran - Les municipales marqués par la violence politique Le siège du parti de Khatami mitraillé à l'arme automatique(photo)

Une vague de violence contre l’aile rÈformatrice du rÈgime a marquÈ la fin de la campagne pour les Èlections municipales de vendredi en Iran, premier scrutin du genre depuis la RÈvolution islamique de 1979. Le siËge de la principale formation favorable au prÈsident modÈrÈ Mohammad Khatami a ÈtÈ mitraillÈ ‡ l’arme automatique par des inconnus, faisant un ‡ trois blessÈs. Le Parti des serviteurs de la reconstruction, visÈ par cet attentat, a dÈnoncÈ une opÈration «terroriste» et affirmÈ dans un communiquÈ que «la voie tracÈe par le prÈsident Khatami ne sera pas fermÈe par de telles attaques». Deux femmes politiques proches de M. Khatami, Mme Azam Taleghani et une fille de l’ancien prÈsident Ali Akbar HachÈmi-Rafsandjani, Faezeh HachÈmi, ont vu des rÈunions politiques auxquelles elles participaient attaquÈes par des militants intÈgristes, ont rapportÈ plusieurs journaux. Les deux principales factions du rÈgime – conservateurs et rÈformateurs – sont ‡ couteaux tirÈs depuis plusieurs jours pour ces Èlections qui doivent permettre de dÈsigner les conseillers municipaux pour les villes et villages du pays. TÈhÈran, avec prËs de 10 millions d’habitants, constitue l’enjeu essentiel de ce scrutin par lequel le prÈsident Khatami entend renforcer la sociÈtÈ civile iranienne et donner un second souffle dÈmocratique au rÈgime. En province, le scrutin est trËs souvent dominÈ par les enjeux locaux, voire familiaux ou tribaux, difficiles ‡ interprÈter sur le plan politique. Les rÈsultats de deux grandes villes pourraient toutefois dÈgager des indications intÈressantes : Ispahan (centre) fief des partisans de M. Khatami, et Machhad (est), traditionnel bastion conservateur. Les Èlections municipales sont considÈrÈes par les principales factions comme un test avant les lÈgislatives gÈnÈrales du printemps 2000, ‡ l’occasion desquelles les rÈformateurs entendent s’emparer du Parlement, actuellement dirigÈ par des conservateurs dÈterminÈs ‡ s’y maintenir.