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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Marwan Hamadé : une priorité absolue, la déconfessionnalisation politique (photo)

«Voulons-nous vivre ensemble ou sommes-nous condamnés à le faire ?» Sur le thème lancinant, “Identité et pouvoir” l’ancien ministre Marwan Hamadé, a donné hier une conférence à l’AUB, à l’invitation de Mme Mona Amiouni, coordonnatrice du programme d’études Civilisation et cultures. Pour commencer, M. Hamadé a défini ce que l’identité libanaise n’est pas. Ni ethnique, ni sociale, mais culturelle et surtout religieuse. Pour régler une fois pour toutes les disparités engendrées par un système politique figé, M. Hamadé a préconisé une déconfessionnalisation totale de la vie politique et publique, c’est-à-dire la séparation totale, définitive et irrévocable entre l’Église, la mosquée et l’État, y compris en matière de statut personnel. «Cette déconfessionnalisation est une absolue priorité», a-t-il insisté. Illustrant les inégalités politiques engendrées par les diverses appartenances religieuses, M. Hamadé a déclaré en avoir donné une idée lors d’une rencontre au Sénat français. «Regardez-moi, avait-il dit aux sénateurs, regardez ma famille. En tant que druze, je jouis d’un petit lot de droits. Ma sœur est mariée à un orthodoxe, et en a acquis davantage de droits. Ma femme sunnite peut prétendre à davantage encore, et ma mère catholique se tient au sommet de la pyramide». Seule la déconfessionnalisation politique mettra un terme définitif à la lutte d’influence que se livrent les Libanais de génération en génération, guettant les changements démographiques, économiques ou sociaux pour eccaparer les leviers du pouvoir. Et renforçant, à leur corps défendant, les courants fondamentalistes «des deux bords», a enchaîné M. Hamadé. «Ce serait là compromettre les chances d’établissement d’un État moderne, ouvert au progrès. Le temps d’agir est venu», a-t-il poursuivi. Certains des instruments de cette déconfessionnalisation proposés par M. Hamadé sont le manuel d’Histoire du Liban «unifié», l’élaboration de deux nouvelles lois, l’une sur les partis, l’autre sur les modalités des élections législatives. Une alternative libanaise au conflit d’identités est vitale non seulement pour le Liban, mais pour tout le Moyen-Orient, a indiqué M. Hamadé. «Notre succès ira bien plus loin que le Liban, et pavera la voie, comme l’a affirmé le pape Jean-Paul II, à une nation modèle de dialogue, de compréhension mutuelle et de convivialité». Modèle pour la Palestine démocratique, qui serait comme la fille cadette du Liban. Modèle pour une meilleure intégration nationale en Égypte, le renforcement de l’unité irakienne, le règlement équitable de la question kurde et une fin civilisée au conflit algérien. «Craignez moins, espérez plus. Soupirez moins, respirez plus. Haïssez moins, aimez plus et le monde entier sera à vous», a conclu M. Hamadé, citant un proverbe suédois.
«Voulons-nous vivre ensemble ou sommes-nous condamnés à le faire ?» Sur le thème lancinant, “Identité et pouvoir” l’ancien ministre Marwan Hamadé, a donné hier une conférence à l’AUB, à l’invitation de Mme Mona Amiouni, coordonnatrice du programme d’études Civilisation et cultures. Pour commencer, M. Hamadé a défini ce que l’identité libanaise n’est pas....