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Actualités - ANALYSE

Suppression des crédits TP alloués aux députés

On ne sait pas encore si le gouvernement va vraiment innover en matière de loi de finances. Mais ce que l’on sait c’est qu’il compte comprimer les dépenses. Et que dans ce cadre le ministre des Finances M. Georges Corm, en accord avec son collègue des Travaux publics et du Transport, M. Nagib Mikati, veut supprimer les crédits dits de routes alloués ordinairement aux députés. Cette enveloppe mettait à la disposition de chaque parlementaire 150 millions de LL pour des travaux routiers ou autres petits projets dans sa circonscription. Soit au total 19,2 milliards de LL, les honorables représentants de la nation étant comme on sait au nombre de 128. En dollars, une économie de quelque 12 millions. Bien entendu l’opposition s’est emparée de ce contre-projet pour ameuter les députés et tenter de les dresser contre le gouvernement, de les porter notamment à l’attaquer vivement lors du prochain débat budgétaire. La fibre est en effet sensible car ces 150 millions permettent aux députés de rendre autour d’eux dans leur région des services électoralement rentables. De fait nombre de parlementaires ont fait savoir qu’ils n’accepteraient d’approuver le projet de budget gouvernemental qu’à la condition qu’on leur rétablisse ces crédits de routes. Il existe à ce propos un précédent dans cette même république. Une fois, sous M. Hariri, l’ancien ministre d’État aux Affaires financières M. Fouad Siniora avait de même tenté de supprimer ces allocations ciblées, qui étaient alors de 100 millions de LL par député. L’hémicycle avait fait bloc avec succès contre lui et avait même obtenu que le chiffre fût porté à 150 millions ! On peut donc penser que les parlementaires voudront rééditer cet exploit. Sauf que ni le pouvoir ni les temps ne sont plus les mêmes. L’État manifeste actuellement plus d’autorité, du moins dans la mesure où le président de la République veut bien soutenir le Cabinet dans ses diverses positions. Et d’autre part la situation financière du pays, littéralement catastrophique, ne permet plus les amuse-gueule, si l’on peut ainsi s’exprimer. On prévoit donc que la majorité finira sur ce point par se ranger à l’avis du gouvernement. Sauf si M. Nabih Berry, dont l’influence est grande place de l’Étoile, décidait d’aider la contestation, au nom des droits des régions. Mais aussi au nom du principe que les dépenses publiques d’infrastructure sont un élément de dynamique et de croissance économiques. Autrement dit, beaucoup d’économistes pensent que lorsqu’on est amené par mesure… d’économie à réduire les dépenses publiques, il faut rogner uniquement sur les chapitres totalement improductifs ou somptuaires, comme l’acquisition de mobilier de luxe pour les bureaux ministériels ou la location de bâtiments, et non sur les crédits qui produisent du travail. Comme on est au Liban, il est possible qu’en définitive on parvienne à un compromis. Les crédits de routes seraient maintenus mais allégés ou même attribués globalement aux régions, l’exécution devant se faire en toute transparence sous un étroit contrôle comptable et technique. Certains ministres technocrates, qui n’aiment pas beaucoup les politiciens, estiment cependant que si l’on doit maintenir une telle enveloppe il serait encore préférable de la confier aux municipalités ou aux caïmacams.
On ne sait pas encore si le gouvernement va vraiment innover en matière de loi de finances. Mais ce que l’on sait c’est qu’il compte comprimer les dépenses. Et que dans ce cadre le ministre des Finances M. Georges Corm, en accord avec son collègue des Travaux publics et du Transport, M. Nagib Mikati, veut supprimer les crédits dits de routes alloués ordinairement aux...