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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Polémique - Le régime a échoué, affirme le leader druze Tollé contre les déclarations de Joumblatt

Il fallait s’y attendre. La campagne tous azimuts menée par l’ancien ministre Walid Joumblatt contre le Cabinet Hoss et contre le régime a commencé à susciter des réactions hostiles dans les milieux du gouvernement et des loyalistes. Le ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil, Michel Murr, a ainsi estimé hier que les dernières attaques de M. Joumblatt ne s’inscrivent plus dans un contexte d’opposition politique. Selon M. Murr, «elles commencent désormais à menacer l’ordre public». Le vice-Premier ministre «conseille» de ce fait au député druze «d’abandonner la nostalgie du temps des milices, de la partition et des cantons (…) L’État ne lui permettra pas – de même qu’à d’autres – de saborder la paix civile et l’entente nationale». Il faut dire que M. Joumblatt n’a jamais été aussi virulent dans sa critique contre le gouvernement mais aussi contre le régime. Dans une interview accordée à notre confrère al-Massira paraissant aujourd’hui samedi, il a notamment estimé que «la grande majorité de la classe politique libanaise est stupide» et que «ce jugement est aussi valable pour les militaires». Khalil et Naaman : Pourquoi cette haine de Lahoud ? L’ancien ministre a en outre affirmé que le régime du président Lahoud avait déjà échoué. Le vice-Premier ministre Michel Murr a répondu à ces attaques en déclarant : «C’est (M.) Joumblatt lui-même qui a échoué deux jours et demi après la formation du gouvernement. Il a perdu la tête et ne sait plus, depuis, comment régler ses problèmes politiques», a-t-il ajouté. Évoquant d’autre part le retour des personnes déplacées, M. Murr a poursuivi : «Au cours des six dernières années, M. Joumblatt a pris en charge le ministère des Déplacés. Il a obtenu des sommes exorbitantes pour financer le retour, comme l’a affirmé en septembre dernier l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Malgré cela, les personnes déplacées sont toujours dans la rue et attendent son bon vouloir», a conclu le vice-président du Conseil. Dans un communiqué conjoint, les deux ministres druzes du Cabinet Hoss, Anouar el-Khalil et Issam Naaman, ont également riposté aux attaques du député Joumblatt. «Nous n’aurions sans doute pas répondu aux diffamations de (M.) Joumblatt (…) si elles n’avaient pas pris pour cible le président de la République et le chef du gouvernement». «Comment expliquer ses attaques contre le président Émile Lahoud, avant même que celui-ci ne soit élu à la première magistrature de l’État ? Est-il donc permis de s’en prendre à lui sous prétexte que c’est un militaire ? (…) M. Joumblatt oublie-t-il que le président Hafez el- Assad était lui-même un chef militaire avant d’accéder à la présidence de la République ?», se sont demandés les ministres. D’autre part, au député druze qui affirme que le général Lahoud est parvenu à réunifier l’armée libanaise «grâce à une décision syro-américaine», MM. el-Khalil et Naaman ont répondu : «(M.) Joumblatt veut-il donc une armée disloquée et sectaire ? N’est-ce point la preuve que la mentalité milicienne prévaut toujours dans ses positions et son discours politique ?» En réponse à l’ancien ministre qui a en outre déclaré qu’ils ne représentaient pas la communauté druze, MM. Khalil et Naaman ont ajouté : «On dirait que les druzes sont sa propriété et qu’il peut en disposer à sa guise». De son côté, le député Fayçal Daoud a souhaité que M. Joumblatt mette un terme à ses attaques verbales «car elles nuisent à son intérêt et à celui de l’ensemble de la communauté druze». Quant au député Jamil Chammas, il s’est montré particulièrement lapidaire en déclarant : «(M.) Joumblatt estime que le président Émile Lahoud a échoué». «En fait, il prend ses rêves pour des réalités. Il est temps qu’il se réveille pour constater qu’il est le seul à avoir échoué», a-t-il ajouté. De son côté, le cheikh Akl druze p.i. Bahjat Ghaïth a affirmé que «la tension vécue par M. Joumblatt ne peut que conduire au suicide». Enfin, M. Henri Sfeir a estimé que l’ancien ministre ne veut pas d’une armée «car il veut le Chouf pour lui seul sous prétexte de sauvegarder les droits de la communauté druze. Sans doute n’a-t-il pas encore abandonné son projet de canton». Quant à la représentativité communautaire des ministres el-Khalil et Naaman, M. Sfeir a déclaré : «N’est donc druze que celui qui s’incline devant Walid bey ?».
Il fallait s’y attendre. La campagne tous azimuts menée par l’ancien ministre Walid Joumblatt contre le Cabinet Hoss et contre le régime a commencé à susciter des réactions hostiles dans les milieux du gouvernement et des loyalistes. Le ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil, Michel Murr, a ainsi estimé hier que les dernières attaques de M. Joumblatt ne...