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Actualités - REPORTAGES

Sécurité routière - Le succès dépend du sérieux de l'application La peur du gendarme et la discipline pour arrêter l'hécatombe

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Encore faut-il bien le faire. D’autant que, malheureusement, c’est un peu tard pour tous ceux qui ont déjà trouvé la mort sur la voie publique et ils sont bien nombreux ceux-là. Il est triste de dire que c’est leur mort qui servira peut-être, cette fois-ci, de leçon. «Les routes de la République nous mènent droit au ciel», titrait cyniquement un journal, il y a quelques temps. La route c’est en tout cas l’enfer, affirment les Libanais en chœur, et les responsables auront mis bien du temps à le comprendre. Mais soyons optimistes tout de même. Mardi dernier, le ministère de l’Intérieur, secondé par les responsables de la voie publique, a enfin accouché de quelques décisions qui paraissent, a priori, lumineuses, mais dont les lacunes ressortent clairement après réflexion. Car, on ne le répétera jamais assez, ce ne sont tant pas les lois, réglementations ou mesures répressives qui font défaut, mais les moyens pour les rendre effectives, et ce sont les esprits qu’il faut préparer. Côté citoyens, c’est un véritable matraquage médiatique qu’il faut organiser et il est nécessaire d’inculquer la prudence et la discipline aux conducteurs. Côté agents publics, inutile de dire que ces derniers pourraient manifestement bénéficier d’une formation intensive sur l’art de gérer le trafic, de prévenir les sinistres et de faire appliquer la loi. Ils pourraient également profiter de quelques leçons de courtoisie. D’ailleurs, d’aucuns espèrent que, dans la foulée des nouvelles réglementations, les gardiens de l’ordre public se verront doter de nouvelles prérogatives et non pas d’un «autoritarisme absolu», comme on a l’habitude de le voir toutes les fois que l’on assiste au réveil brusque de la Belle au bois dormant. En d’autres termes, ces mesures seraient bien utiles, si elles sont accompagnées des mesures répressives correspondantes. Les radars sont certes efficaces, à condition que le contrôle qui en découle soit couplé à des actions punitives, sous forme de sanctions financières et pénales lourdes (plus lourdes qu’une simple saisie de voiture). Il est peut-être temps que le citoyen reprenne l’habitude de «craindre» la vue d’un agent de la circulation, pour ce qu’il représente, c’est-à-dire l’autorité et la force coercitive, et non pas pour l’humiliation qu’il va subir. Quant à la décision arbitraire d’interdire les motocyclettes aussi séduisante qu’elle puisse paraître, elle reste, bien entendu, des plus irréalistes et apparaît plutôt comme une fuite en avant. Que feront les dizaines de petites entreprises qui utilisent la moto comme véhicule de transport pour la bonne marche de leurs affaires (courrier rapide, livraison de pizza, de fleurs, etc.) sans compter tous les étudiants fauchés, ouvriers et employés, qui comptent sur les deux roues pour se déplacer, faute de pouvoir se payer une voiture. Enfin, inutile de dire que l’on attend aujourd’hui, plus que jamais, que la transparence soit de mise durant cette campagne, car la route c’est l’affaire de tous. Les chiffres doivent être communiqués régulièrement à l’opinion publique, ainsi qu’au Conseil national des statistiques, observateur par excellence de l’évolution de la mort sur les voies publiques. Et pourquoi ne pas y impliquer l’Internet comme outil de conscientisation pour des milliers de jeunes qui surfent sur les autoroutes de l’information avec un peu plus de doigté qu’il ne le font sur les routes réelles.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Encore faut-il bien le faire. D’autant que, malheureusement, c’est un peu tard pour tous ceux qui ont déjà trouvé la mort sur la voie publique et ils sont bien nombreux ceux-là. Il est triste de dire que c’est leur mort qui servira peut-être, cette fois-ci, de leçon. «Les routes de la République nous mènent droit au ciel»,...