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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Partenariat euro-méditerranéen - Objectif ultime, la disparition des barrières douanières L'UE presse le Liban de réformer sa fiscalité (photo)

L’Union européenne (UE) a de nouveau appelé hier le Liban à engager une profonde réforme fiscale afin d’être en mesure de conclure des accords dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen. Cette demande, formulée par l’ambassadeur d’Allemagne à Beyrouth Peter Wittig, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE, ainsi que par le représentant de la Commission européenne, Dimitri Kourkoulas, intervient deux mois avant la conférence ministérielle de Stuttgart, qui doit réunir en avril prochain les 27 pays membres du forum euro-méditerranéen (les 15 de l’UE plus 12 pays méditerranéens). MM. Wittig et Kourkoulas s’exprimaient lors d’une réunion préparatoire à la conférence de Stuttgart, organisée par l’association Friedrich Ebert à l’hôtel Commodore, avec la participation notamment des députés Nassib Lahoud, Mohammad Abdel Hamid Beydoun et Camille Ziadé, de représentants du ministère de l’Économie et de l’Association des industriels, ainsi que d’un certain nombre de diplomates et d’universitaires. Les débats ont été répartis en quatre séances organisées chacune sur un thème particulier. Prenant la parole au cours de la première séance, présidée par Nassib Lahoud et axée sur les points de vue de l’Europe et de l’Allemagne en particulier, M. Wittig a notamment fait valoir que le partenariat euro-méditerranéen «ne doit pas être réduit à une association politique, gouvernementale et économique, mais doit également être un partenariat culturel, humain et social et atteindre les sociétés civiles». L’ambassadeur a souligné que les accords de partenariat «offriraient au Liban une option stratégique élargissant ses horizons et lui permettant de faire face aux défis de la mondialisation». Toutefois, a ajouté M. Wittig, pour être en mesure de frapper à cette porte, le Liban «devrait nécessairement procéder à des modifications fondamentales dans son système fiscal». Abondant dans le même sens, M. Kourkoulas a souligné «la nécessité d’une réforme du système fiscal au Liban, au même titre que tous les autres pays méditerranéens membres du forum». Il a lui aussi estimé que le partenariat «ne concerne pas uniquement les gouvernements mais aussi les sociétés civiles», soulignant en outre que la stabilité de l’Union européenne dépendait largement de celle des pays du bassin méditerranéen. Les négociations pour un accord de partenariat entre le Liban et l’UE, qui doivent mener à terme à la disparition des barrières douanières, sont en grande partie bloquées en raison de l’incapacité des gouvernements libanais successifs d’engager une véritable réforme fiscale, notamment en introduisant la TVA, comme le demandent les Européens, pour remplacer progressivement les recettes douanières. Celles-ci sont actuellement évaluées à près de 60 pour cent des ressources du Trésor. Au cours d’une autre séance, consacrée aux questions économiques et financières, le député de Tyr Mohammad Abdel Hamid Beydoun a souligné que le Liban a «réalisé de grands progrès dans ses relations bilatérales avec l’UE, en particulier avec la France et l’Italie, et jusqu’à une certaine mesure avec l’Allemagne». Il a néanmoins estimé que le pays souffrait de l’absence d’«options fondamentales», et déploré le fait que les gouvernements libanais successifs n’aient pas tenté jusqu’ici de définir de telles options et de les concrétiser dans des programmes de travail». «Ainsi, a expliqué en substance M. Beydoun, tout le monde s’interroge sur la vocation de l’économie libanaise dans un monde globalisé, sur le rôle de l’État, sur les secteurs à privilégier, mais toutes ces questions nécessitent des politiques adéquates. Or, au Liban, la politique est un obstacle au développement économique et social parce qu’elle est sclérosée du fait des intérêts confessionnels et de la mentalité moyenâgeuse». Le député a conclu en souhaitant que le mandat actuel puisse entamer «des réformes radicales» dans tous les domaines, «en se fondant sur des options économiques précises, et non pas en se contentant de la rengaine sur le libéralisme économique et l’ouverture des marchés». Enfin, s’exprimant lors de la séance consacrée aux questions sociales, culturelles et humaines, le député du Kesrouan Camille Ziadé a axé son propos sur les qualités faisant potentiellement du Liban un «axe fondamental» de cet aspect du partenariat. M. Ziadé a cité notamment à cet égard «le dialogue entre les diverses cultures et religions, la liberté (relative) de la presse, la qualité de l’enseignement, la propension des Libanais à maîtriser plusieurs langues», etc.
L’Union européenne (UE) a de nouveau appelé hier le Liban à engager une profonde réforme fiscale afin d’être en mesure de conclure des accords dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen. Cette demande, formulée par l’ambassadeur d’Allemagne à Beyrouth Peter Wittig, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l’UE, ainsi que par le représentant...