Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Municipalités - Pas de redevances depuis 1990 A Zouk, la continuité dans le progrès-malgré tout (photos)

Aujourd’hui, Zouk évoque immanquablement fleurs, maisons à l’architecture traditionnelle, artisanat, patrimoine... Sa réputation ne s’est pourtant pas construite du jour au lendemain. Un homme a grandement contribué à la faire : Nohad Naufal, président de la municipalité depuis trente-cinq ans. M. Naufal parle de ses nouveaux projets. Il s’indigne également des revers que connaissent les municipalités ces jours-ci : redevances impayées et surtout absence de prérogatives. Les difficultés qui entravent le travail des municipalités, Nohad Naufal est bien placé pour les connaître, lui qui a vécu la période de la guerre et de l’après-guerre à la tête de la municipalité de Zouk. «La seule façon d’assurer le développement durable dont on parle tant aujourd’hui est de donner plus de prérogatives aux municipalités», dit-il. «On ne nous a presque rien versé de ce qui nous est dû depuis 1980, ce qui est immoral et illégal», ajoute-t-il. «Le financement des projets figure parmi nos difficultés majeures». Et pourtant trois sources sont prévues pour alimenter les municipalités : l’imposition directe, la Caisse autonome et le pourcentage perçu sur les factures d’électricité, d’eau et de téléphone. Ces deux dernières sources sont taries depuis un grand nombre d’années. «La Caisse autonome de l’État représente 70 % de nos revenus», explique M. Naufal. «Or, notamment de 1980 à 1993, nous n’avons rien reçu de ces sommes qui sont, pour 75 %, acheminées vers le Conseil de reconstruction et de développement (CDR)». Les offices autonomes, eux, doivent en principe réserver aux municipalités 10 % des quittances qu’ils perçoivent. La réalité est toute autre. «Nos parts sur les factures d’électricité, de téléphone et de cellulaire ne nous sont jamais parvenues», explique M. Naufal. «La situation est quelque peu différente s’agissant de l’eau, mais ces revenus sont loin d’être suffisants». M. Naufal dénonce également certaines tarifications forfaitaires qui sont restées inchangées depuis longtemps, si bien que les sommes sont encore évaluées en livres et en piastres. «Cela fait que ces rentrées traitées au forfait sont très minimes», précise-t-il. M. Naufal reconnaît qu’il n’y aura pas de nouvelles taxes. «Nous ne pouvons imposer des fardeaux supplémentaires aux citoyens alors que le pays connaît une crise économique aiguë», dit-il. Amphithéâtre romain Dans une telle conjoncture, pour le moins inconfortable, comment la municipalité de Zouk arrive-t-elle à financer ses nombreux projets ? M. Naufal cite l’autofinancement et les revenus provenant des taxes directes. Mais ces rentrées ne suffisent pas. «Nous avons donc recours aux donations et à la collaboration des habitants de la région», dit-il. «Il est important de créer des projets qui contribuent à la prospérité de la localité à long terme». Ce cheminement lent et sûr vers la prospérité, la ville de Zouk l’a entamé dès 1963. «Ce fut l’année de l’adoption du premier plan directeur, qui a été exécuté entièrement depuis», précise M. Naufal. Il ajoute : «Les études établies à cette époque ont pris en considération l’environnement, le patrimoine mais aussi l’infrastructure. Les routes ont été élargies, des parkings ont été créés, des zones vertes aménagées... La municipalité a alors servi d’intermédiaire avec le gouvernement pour obtenir des services comme le téléphone et l’eau». Trente-cinq ans plus tard, l’exécution de nouveaux projets se poursuit à Zouk, sans compter deux accords de jumelage signés avec deux villes françaises : Eu, siège du dernier palais royal, et Rueil-Malmaison, où se trouve la demeure de Joséphine de Beauharnais. Et M. Naufal voit grand : - Un bâtiment au-dessous du «vieux souk» : presque terminé, il contiendra des ateliers pour une trentaine d’artisans qui travailleront des produits sur place. Ainsi, les visiteurs verront l’artisan au travail et pourront acheter ses produits. Mais ce sera également le siège d’une école de formation aux métiers artisanaux. - Un amphithéâtre ro-main pour les spectacles en plein air : il aura une capacité de 3 000 spectateurs et sera terminé probablement d’ici la fin de l’été. - Un théâtre municipal polyvalent : spectacles, music-hall, opéra... Ce projet, prévu à côté de l’amphithéâtre sur une parcelle de terrain juste au-dessous du souk, est actuellement sous adjudication. «Ces projets permettront de disposer d’une zone culturelle près du souk, et leur réalisation coïncidera avec la déclaration de Beyrouth capitale culturelle du monde arabe pour l’année 1999», souligne le président de la municipalité. - Le Palais des loisirs et des sports : le plus grand projet conçu par la municipalité. Il s’agit d’un espace de 25 000 à 30 000 mètres carrés consacré à des clubs de jeunesse, des salles de sport, des restaurants... Les travaux pour ce projet, qui sera adjugé, n’ont pas encore commencé. «Ce sera un endroit d’intérêt public pour les loisirs et les rencontres de famille», explique M. Naufal. «De plus, le terrain n’abrite aucune construction, ce qui rend l’expropriation plus facile». Les projets dont l’exécution est déjà avancée, en d’autres termes le bâtiment des ateliers et l’amphithéâtre, respectent le cachet de la localité. Les édiles de Zouk semblent avoir conclu un pacte d’harmonie avec la nature et le passé. À quand les autres régions libanaises ?
Aujourd’hui, Zouk évoque immanquablement fleurs, maisons à l’architecture traditionnelle, artisanat, patrimoine... Sa réputation ne s’est pourtant pas construite du jour au lendemain. Un homme a grandement contribué à la faire : Nohad Naufal, président de la municipalité depuis trente-cinq ans. M. Naufal parle de ses nouveaux projets. Il s’indigne également des revers que...