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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Sécurité - Congrès arabe au palais de l'Unesco Des centaines de milliers de mines antipersonnel au Liban (photos)

Plus de 100 000 mines antipersonnel et antichars restent enfouies dans le sol libanais. Du moins, ce sont celles dont on connaît l’existence. Il y a, en effet, des champs de mines entiers dans la Békaa-0uest et le Liban-Sud qu’il est impossible à l’armée de recenser, en raison des événements qui se déroulent dans ces régions, du fait de l’occupation israélienne. Malgré le manque de statistiques précises, un premier recensement effectué en 1996 a montré qu’il y avait au moins 400 victimes dans les cazas de la Békaa-Ouest et de Rachaya seulement. Les mines antipersonnel font plus de 2 000 victimes par mois dans le monde. Le problème des mines, hérité des événements et perpétué par les combats au Liban-Sud, concerne le Liban. Mais il concerne également les pays arabes dans leur totalité. Le Congrès arabe sur les dangers des mines antipersonnel et la prévention contre elles s’est ouvert hier et se poursuivra aujourd’hui au palais de l’Unesco. Ce Congrès a été organisé par l’armée libanaise et le Centre de prévention contre les dangers des mines de l’Université de Balamand et patronné par le ministre de la Défense, Ghazi Zeaiter, qui a prononcé une allocution à l’inauguration. Le Centre était représenté par Habouba Aoun, qui a également prononcé une allocution mettant l’accent sur l’importance de cet événement qui permettra aux pays arabes d’échanger leurs expériences. Outre le Liban, des délégations d’Égypte, de Jordanie, du Soudan, du Yémen, du Koweït, du Maghreb, de Palestine, de la Somalie, de Djibouti font des exposés et participent aux débats. Des représentants de tous ces pays (ou de leurs ONG) racontent leur expérience douloureuse avec les mines antipersonnel qui jonchent leur sol. Participent également à la conférence des ONG internationales comme la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), représentée par son ambassadeur, Jody Williams, lauréat du prix Nobel de la paix en 1997, ainsi que la «Norwegian Peoples Aid» (NPA) et la «Landmines Survivor’s Network». Au cours de la session consacrée hier au déminage par l’armée, une délégation de l’armée libanaise a brossé un tableau plutôt sombre de la situation : difficulté d’obtenir des informations sur les champs de mines, impossibilité de recenser les mines au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest, manque de moyens, notamment d’appareillages modernes. En ce qui concerne les champs de mines, les informations manquent quand celles-ci ont été plantées par des milices pendant la guerre et que des cartes ne sont pas disponibles. Nettoyer complètement un champ n’est pas aisé et le travail reste approximatif. Sans compter que la nature du sol peut changer et les mines risquent de se déplacer. Plus de 700 sites connus Il faut dire que le manque de chiffres et la difficulté d’accès à l’information pour des raisons diverses ont été également cités comme des obstacles majeurs par les autres délégations arabes. Selon les chiffres avancés par les représentants de l’armée libanaise, 743 sites suspects ont été répertoriés au Liban, 471 d’entre eux ont été déminés dont environ 208 ne l’ont été que partiellement, alors que 272 n’ont pas encore été traités. Selon le rapport de l’armée, les mines antipersonnel ou antichars ne seraient pas les seules causes d’accidents : les grenades et bombes non explosées font encore plus de victimes au Liban. Au cours d’une seconde session, les centres de services pour les blessés et les traitements ont été passés en revue. Jamil Abou Haïdar a représenté le ministère de la Santé, mettant l’accent dans son intervention sur l’importance de la prévention et des campagnes d’éveil, surtout dans les régions les plus touchées. Mlle Mehanna, parlant au nom du ministère des Affaires sociales, a parlé du programme de soutien global aux victimes des mines mis au point par le ministère et interrompu depuis un an pour manque de financement. Enfin, Christian Ruge a parlé de l’institution qu’il représente, la «Norwegian Peoples Aid». Avec son personnel qui compte 2 000 membres et ses 20 millions de dollars de budget (assurés en grande partie par l’État norvégien), c’est la plus grande ONG travaillant sur la lutte contre les mines antipersonnel. L’institution commencera son action au Liban bientôt.
Plus de 100 000 mines antipersonnel et antichars restent enfouies dans le sol libanais. Du moins, ce sont celles dont on connaît l’existence. Il y a, en effet, des champs de mines entiers dans la Békaa-0uest et le Liban-Sud qu’il est impossible à l’armée de recenser, en raison des événements qui se déroulent dans ces régions, du fait de l’occupation israélienne. Malgré le manque...