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Actualités - ANALYSE

L'opposition dresse déjà des bilans

Le nouveau pouvoir n’a pas encore eu le temps d’ôter ses moufles, comme on dit au Danemark, que l’opposition lui réclame des comptes définitifs. Et entreprend de dresser le bilan d’une action gouvernementale qui n’en est encore qu’à ses prémices. Et cela sous le couvert de remarques constructives, le but étant, selon ces âmes charitables, «de servir le régime en lui montrant les erreurs que commettent les ministres», et en prenant soin de l’attaquer lui-même de front. Car il est trop fort. Tous répètent en chœur qu’ils veulent soutenir le régime en tant que tel en critiquant le Cabinet. Ce qui dénote du reste une certaine adresse tactique visant à diviser le camp loyaliste en distinguant nettement entre ses composantes respectives. Plus exactement entre la présidence de la République et la présidence du Conseil, que l’opposition aimerait bien voir se dresser l’une contre l’autre comme du beau temps de la troïka. Encore plus habile, un ancien responsable fait parvenir ses observations, assez désobligeantes dans l’ensemble, aux cercles du pouvoir sans les rendre publiques. Ce qui lui permettrait de répondre présent, si on devait faire appel à ses talents comme il semble le souhaiter, sans paraître virer de bord. Sa discrétion, qui commence cependant à être connue, il la motive par l’argument irréfutable qu’«il serait déraisonnable d’ouvrir le feu sur une équipe qui n’a pas encore fait ses preuves sur le terrain. Il faut leur laisser quelques mois». Moins prudent dans son approche, un radical souligne pour sa part que «le nouveau pouvoir a déjà bien des choses à se reprocher. D’abord, pour rester dans l’actualité, l’affaire de la sous-représentation à Amman. Tellement flagrante que la télévision a évité de capter le passage de la délégation officielle libanaise aux obsèques du roi Hussein. Alors que les caméras se sont braquées sur Dory Chamoun, qui était bien là, lui. M. Hoss a voulu réparer la gaffe en se rendant à Amman. Sur le plan protocolaire, ou même diplomatique, il y a sans doute réussi. Mais sur le plan politique intérieur, il a probablement froissé les partisans de Baabda». «L’autre point capital, poursuit cette source, c’est le vote des Syriens au Liban dans des bureaux autorisés par l’Intérieur. Même à l’Ouest on ne comprend pas une telle ignorance des règles les plus élémentaires de la souveraineté. Les autorités objectent que la Syrie n’ayant pas d’ambassade au Liban, il fallait bien que ses ressortissants puissent voter quelque part. Certes, mais ils auraient pu le faire dans les sites réservés aux forces syriennes présentes dans ce pays». «Enfin, conclut cette personnalité, nous aimerions savoir ce que le pouvoir veut faire au juste en ce qui concerne la réforme administrative, qui semble maintenant suspendue et la refonte du code de l’audiovisuel, également bloquée…»
Le nouveau pouvoir n’a pas encore eu le temps d’ôter ses moufles, comme on dit au Danemark, que l’opposition lui réclame des comptes définitifs. Et entreprend de dresser le bilan d’une action gouvernementale qui n’en est encore qu’à ses prémices. Et cela sous le couvert de remarques constructives, le but étant, selon ces âmes charitables, «de servir le régime en lui montrant...