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Actualités - ANALYSE

la viabilité du gouvernement dépend de son succès

La durée de vie de l’actuel Cabinet dépend de son efficacité. C’est ce qu’estime un responsable bien placé. Pour qui il est évident que le Cabinet Hoss doit parachever la réforme administrative et commencer à faire reculer la récession économique d’ici un an. Sans quoi on le renverrait dans ses foyers. Pour le remplacer par un gouvernement des élections, prévues comme on sait en l’an 2000, formé uniquement de politiciens. Mais toujours présidé par M. Sélim Hoss. La Chambre de son côté, on l’a vu lors de sa dernière réunion, commence à grogner. Les députés loyalistes eux-mêmes n’hésitent pas à reprocher au pouvoir la valse-hésitation concernant aussi bien la réforme administrative que la refonte du code de l’audiovisuel. Pour des raisons variées, parfois contradictoires : les antitaëfistes voient désormais dans Baabda un élément d’espoir pour changer les rapports de force ; tandis que les opposants de l’intérieur du système ou taëfistes ne veulent à aucun prix se frotter aux décideurs qui, ils le savent, soutiennent à fond le président. Cependant, les uns et les autres expliquent leur retenue par le fait que le chef de l’État ne prête pas le flanc aux critiques, du moment qu’à les en croire il n’interfère pas dans les actes du gouvernement en tant que pouvoir exécutif. Toujours selon ces coursiers à œillères, «le régime n’est intervenu en aucune manière dans les mises à pied ou les nominations administratives en vue de la réforme. Il n’a pas non plus imprimé sa marque propre à la politique financière, fiscale et économique que le gouvernement adopte. Il laisse aux ministres concernés, qui sont des experts, le soin de décider dans les domaines qui ne sont pas de sa spécialité. D’autant qu’ils sont responsables devant la Chambre et devant l’opinion, ce qui n’est pas son cas». Ceci étant le chef de l’État, reprennent ces opposants de bonne composition «entre en jeu quand il estime que l’action gouvernementale est susceptible de nuire à l’intérêt public, pour en corriger la trajectoire. Mais tant qu’il évite d’influer dans un sens ou dans l’autre les décisions des ministres concernés et tant qu’il ne devient pas le protecteur politique du Cabinet, on ne peut s’en prendre à lui». Un fair-play d’autant plus remarquable que le président de la République a publiquement pris la défense du gouvernement contre ses détracteurs lors d’un récent Conseil des ministres. Toujours est-il que selon un loyaliste tendance Baabda – car on commence à distinguer des courants distincts au sein du pouvoir, surtout après l’affaire d’Amman – «le chef de l’État tient absolument, et il le dit, à ce que la réforme administrative soit menée jusqu’au bout. Elle doit toucher même ceux qui ont été installés à leurs postes de fraîche date, s’il apparaissait qu’ils sont défaillants. Dans le même esprit, le président n’hésiterait pas à remercier le gouvernement lui-même si ce dernier échouait clairement dans sa mission, qui est de répondre aux aspirations des Libanais dans tous les domaines. Mais il faut laisser évidemment à l’équipe Hoss le temps d’agir et de faire ses preuves».
La durée de vie de l’actuel Cabinet dépend de son efficacité. C’est ce qu’estime un responsable bien placé. Pour qui il est évident que le Cabinet Hoss doit parachever la réforme administrative et commencer à faire reculer la récession économique d’ici un an. Sans quoi on le renverrait dans ses foyers. Pour le remplacer par un gouvernement des élections, prévues comme on sait...