Engin de mort ou de transport public ?(photo)

Un accident, heureusement plus spectaculaire que grave, a eu lieu hier sur la corniche de Manara, à Beyrouth. Il témoigne une fois de plus de l’irresponsabilité dominante sur les routes, au lendemain du terrible drame de Dora, qui a coûté la vie à quatre étudiants. Un bus relevant de l’Office des transports en commun (OTC, entreprise publique) a décroché, alors qu’il était remorqué par un autre, au niveau d’un virage. Passant d’une chaussée à l’autre, il a heurté une Honda marron qui empruntait la voie opposée, sans causer des dégâts lourds. Un embouteillage monstre a suivi l’accident. Un tel choc, même sans conséquences graves, soulève de nombreuses interrogations en relation avec la sécurité routière. Ces bus sont-ils soumis à des contrôles réguliers ? Pourquoi le véhicule en panne n’était-il pas remorqué par un engin spécialement prévu pour ce genre d’opération ? Le câble de remorque qui s’est rompu était-il conforme aux normes de sécurité et avait-il été vérifié avant emploi ? Y a-t-il eu négligence ? Dans ce cas, elle serait criminelle et devrait entraîner l’ouverture d’une enquête ainsi que la prise de sanctions contre les coupables. L’insécurité sur nos routes est devenue telle, elle cause tant de morts, de malheurs et de dégâts, qu’il est temps, enfin, qu’un responsable quelconque dans notre République se décide à déclencher une campagne qui aurait valeur de véritable opération de salut public. Le changement dont on nous parle tant devrait aussi toucher le trafic routier.