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Actualités - ANALYSE

Le gouvernement tempère ses ambitions

On a un peu l’impression, à l’heure actuelle, qu’après avoir fait flèche de tout bois en débarquant, le nouveau gouvernement devient lymphatique. Parallèlement au coup d’arrêt constaté au niveau de la réforme administrative, il se confirme que le Cabinet Hoss renonce, dans le traitement du pesant dossier de l’audiovisuel, au projet qu’il comptait présenter à l’Assemblée. Ou du moins qu’il ne prétend plus réclamer, comme il en avait l’intention, le droit de nommer tout seul les membres du Conseil national de l’information (CNI). On sait que dans le système en vigueur, la Chambre partage ce droit – cinq contre cinq – avec le gouvernement. L’histoire s’est déroulée comme suit : voici quelque temps, M. Anouar el-Khalil, ministre de l’Information, est dépêché en mission d’exploration auprès du président Nabih Berry. Il lui expose longuement les motivations du projet de refonte du code de l’audiovisuel. En insistant sur la nécessité de mettre fin au scandale permanent du «partage» légué par la troïka. De prime abord, M. Berry répond qu’il n’est pas contre une telle idée. Ajoutant qu’il se prononcerait à la lecture du projet de loi une fois achevé. Et précisant que c’était au gouvernement de convaincre les députés, car, pour sa part, il ne saurait être certain de parvenir à les persuader. Une nuance restrictive dans le ton, dont la portée échappe d’abord aux dirigeants. Ils croient un moment que l’approbation de M. Berry leur est acquise. Mais doivent déchanter quand M. Berry leur fait savoir que tout compte fait, le texte ne lui plaît guère. Il précise qu’à son avis, le projet a peu de chances d’être voté à la Chambre. Un raidissement que des sources informées attribuent aux mésaventures de M. Kabalan Kabalan, président du Conseil du Sud, brusquement convoqué par les organismes de contrôle. Et interrogé assez abruptement sur les raisons qui ont pu le pousser à déposer les fonds du Conseil dans des banques privées au lieu de les confier à la Banque centrale comme le veulent, selon les organismes de contrôle, les réglementations en vigueur. Ce que justement M. Kabalan a contesté, en relevant qu’il n’existe pas de loi obligeant le Conseil à ne s’en remettre qu’à la Banque centrale. Les mêmes sources informées signalent qu’en recevant sa convocation, M. Kabalan en avait référé à M. Berry, dont il se réclame. Le président de la Chambre lui avait recommandé de ne pas se dérober à l’injonction de comparaître. Mais en même temps, M. Berry avait ressenti, ajoutent ces sources, comme une secousse, une préalerte : désormais son camp aussi était dans le collimateur. Le président du Conseil et le secrétaire général de la présidence du Conseil, MM. Sélim Hoss et Hicham Chaar, ont eu beau indiquer à M. Berry que la question du Conseil du Sud n’avait pas été soulevée en Conseil des ministres (autrement dit, que les organismes de contrôle avaient agi de leur propre chef), il n’en a pas démordu de ses préventions, disent encore les mêmes sources. D’après qui il a riposté en freinant des quatre fers du côté du code de l’audiovisuel. Et en inscrivant à l’ordre du jour de la Chambre la question de la nomination de sa part de cinq membres dans le Conseil national de l’information. Surtout que, dans les vues du gouvernement, cette instance doit disposer désormais d’un pouvoir de décision, qu’elle n’avait pas jusque-là, pour l’octroi des licences aux médias audiovisuels. Pour les mêmes sources, les tracasseries subies par M. Kabalan ont donc représenté pour M. Berry un prétexte en or pour garder à la Chambre son quota dans la désignation des membres du CNI.
On a un peu l’impression, à l’heure actuelle, qu’après avoir fait flèche de tout bois en débarquant, le nouveau gouvernement devient lymphatique. Parallèlement au coup d’arrêt constaté au niveau de la réforme administrative, il se confirme que le Cabinet Hoss renonce, dans le traitement du pesant dossier de l’audiovisuel, au projet qu’il comptait présenter à...