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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

VIIe Journée mondiale du malade - Le Liban choisi pour abriter les manifestations de cette année Chrétiens et musulmans autour d'une table ronde sur la bioéthique et le respect de la vie (photos)

Les activités marquant la VIIe Journée mondiale du malade se sont ouvertes, hier, à l’Université du Saint-Esprit, à Kaslik (Usek), en présence d’un représentant du pape Jean-Paul II, Mgr Javier Lozano Baragan, président du Conseil pontifical des services pour la pastorale de la santé. C’est à l’initiative de ce conseil que le Liban doit d’avoir été choisi cette année pour abriter les conférences et réunions marquant cette journée, qui en est à sa septième édition, et qui réunit autour d’un thème les représentants des différents personnels des soins de santé. Ces rencontres culmineront jeudi 11 février, date anniversaire de l’apparition de la Vierge à Lourdes (1858), par une messe en la basilique Notre-Dame du Liban, à Harissa. La journée d’hier a été marquée par une table ronde sur la bioéthique et le respect de la vie, à laquelle ont participé les intervenants aussi bien chrétiens que musulmans. Cette dimension inter-religieuse a été voulue par le pape Jean-Paul II qui, dans un message adressé aux participants, a déclaré : «Quel autre lieu sur terre pourrait, mieux que le Liban, incarner le symbole de l’union entre les chrétiens, et la rencontre de tous dans l’association de l’amour ?». Plusieurs présidents de commissions catholiques de la santé de pays asiatiques participent à cette journée. Au cours de la séance inaugurale, le nouveau recteur de l’Usek, le P. Joseph Mouannès, a souligné l’importance de l’Université catholique comme «lieu privilégié entre foi et raison (…) une raison qui édifie la science et la foi, qui plie (la science) à une éthique respectueuse de l’homme, de tout l’homme, et de sa dignité de créature de Dieu». Ces mots, qui reflètent le souci de l’Église catholique de promouvoir constamment la dignité de l’homme, créé à l’image de Dieu, a donné le ton des interventions et débats ayant marqué la table ronde. Le Dr Carlos Saadé, président de la Ligue des médecins catholiques au Liban, devait illustrer la légèreté ou, mieux encore, la frivolité avec laquelle une médecine et une recherche sécularisées manipulent la vie, décident de son apparition ou de sa disparition, l’éliminent ou la congèlent, dans un acharnement procréatique qui va permettre à deux ou trois mères de revendiquer le même embryon. La réflexion sur la maladie et la santé à laquelle la table ronde a donné lieu a été effectuée sous plusieurs angles. Ainsi, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir n’a pas manqué de vanter le climat et la générosité des sources du Liban, qui sont autant de facteurs de santé, ainsi que la présence d’un grand nombre d’hôpitaux et de médecins de diverses spécialités, qui ont fait dire à certains que le Liban «est l’hôpital du Moyen-Orient». Il a également décrit la face mystérieuse de la souffrance, quand elle revêt une dimension sacrificielle et rédemptrice, par son union avec la passion du Christ. La santé pour tous Pour sa part, le ministre de la Santé, le Dr Karam Karam, qui participait à la séance inaugurale en qualité de représentant du président Émile Lahoud, a défini certains des objectifs de la politique du gouvernement en matière de santé : allègement des charges quotidiennes, garanties d’une vie digne, droit à la santé pour tous, et spécialement aux plus démunis. Cet effort, a-t-il souligné, rejoint ce que l’Église catholique considère comme «l’œcuménisme des œuvres». Au nom du ministre des Affaires sociales, M. Michel Moussa, le Dr Joseph Haddad a souligné que le Liban, envers et malgré tout, demeure un pays caractérisé par de généreux mouvements d’entraide et de solidarité, en raison de la force qu’y garde le sens de la famille. La politique gouvernementale s’efforce, aujourd’hui, de s’orienter dans cette direction au service des plus démunis. Et de citer les 190 dispensaires et points d’accueil dispersés à travers le Liban, les services de la Commission nationale pour les handicapés, les projets conjoints avec les ONG, associations professionnelles et parentales et les nombreux pouvoirs locaux. Et le Dr Haddad de conclure le mot de M. Moussa par cette phrase de Claudel : «Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est pas venu pour l’expliquer. Il est venu pour la remplir de sa présence». Le silence des organes L’apport le plus consistant de la séance inaugurale a été le fait de Mgr Javier Lozano Baragan, président du Conseil pontifical de la pastorale des soins de santé, qui a défini le rôle fondamental de cet organisme, dans la définition et l’orientation des soins. Il y a une définition chrétienne de la santé, de la maladie et de la douleur humaine, a-t-il fait valoir, et l’Église a un apport doctrinal en la matière. «On a dit que la santé est le silence des organes, mais la santé n’est pas seulement l’absence de maladie. C’est un bien-être physique, psychique, social et spirituel qui permet à l’homme d’accomplir la mission que Dieu lui a confiée, selon l’étape de la vie où il se trouve». Ainsi, le personnel de la pastorale de la santé doit tenir compte de ces quatre dimensions de la santé, dimension spirituelle en tête. Selon cette vision chrétienne du monde, la lutte pour la santé ne revêt pas seulement l’aspect de la lutte contre la maladie. Chacune de ces dimensions a ses propres règles ainsi que ses limites. À chaque âge, sa santé. Ainsi, l’Église est consciente que dans son action multiforme, il est des souffrances qu’il est possible, et même nécessaire, d’éliminer, car elles ont pour cause des inégalités et des désordres dont l’homme est directement responsable. En même temps, elle sait que la définition de la santé elle-même change en fonction de l’âge des ressources économiques d’un pays ou d’un milieu, des ressources sociales et familiales, du milieu ambiant et d’autres facteurs encore. C’est dans cet ensemble de données que le personnel des soins de santé catholique doit avancer, de sorte que la vie de l’homme soit rendue utile, même dans l’impuissance totale à remédier à une souffrance, de sorte qu’une vie puisse accomplir réellement la mission qui lui a été assignée par Dieu, sinon directement, du moins par le moyen de la foi et de la prière. L’hôpital catholique C’est dans ce cadre que le représentant du pape a déclaré qu’il serait : «souhaitable que chaque organisme de pastorale de la santé au niveau national revoie l’Index de notre dicastère afin de savoir si les hôpitaux qui se disent catholiques le sont réellement, s’il ne faut pas en retirer certains». «Le critère adopté pour savoir si un hôpital peut s’appeler catholique ou non est simple, a-t-il ajouté, il doit prolonger le ministère guérisseur du Christ dans le monde d’aujourd’hui en acceptant le magistère de l’Église dans la pastorale globale de la santé et il doit être reconnu comme tel par l’autorité ecclésiastique compétente (cf. Can. 300). En d’autres termes, il accepte le magistère de l’Église tant dans les questions de santé proprement dites, en particulier en relation avec la vie depuis son début jusqu’à sa fin naturelle, que dans les questions économiques». «Quant à l’économie, il faut dire que le centre de santé qui se dit catholique n’est pas un commerce pour gagner de l’argent, mais est vraiment un centre dans lequel on applique le massage évangélique du partage chrétien des biens dans la forme pratique que l’on estime la plus opportune, en tenant compte de la nécessité, pour chaque hôpital, de subsister économiquement; cet hôpital doit également être ouvert aux pauvres et aux nécessiteux».
Les activités marquant la VIIe Journée mondiale du malade se sont ouvertes, hier, à l’Université du Saint-Esprit, à Kaslik (Usek), en présence d’un représentant du pape Jean-Paul II, Mgr Javier Lozano Baragan, président du Conseil pontifical des services pour la pastorale de la santé. C’est à l’initiative de ce conseil que le Liban doit d’avoir été choisi cette...