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Actualités - REPORTAGES

Témoignages : respect de l'autre et expérience partagée

Avant leur départ de Beyrouth, il nous a semblé important d’écouter brièvement le point de vue de chacun, personnes handicapées et accompagnateurs, pour connaître leurs motivations. Au cours d’une conversation à bâtons rompus, nous avons recueilli un témoignage, une réflexion, un souhait... Les propos émis traduisent avec force le vécu des 15 journées passées au Liban, dans la bonne humeur et avec le sens des responsabilités... Bref 15 jours à la «bonne franquette... ». Cécile Molon de Lille (accompagnatrice) : «Je connaissais deux vacanciers du groupe, et partir avec des copains, pourquoi pas... J’appréhendais, bien sûr, l’expérience me demandant si j’étais à même d’être disponible, capable de faire ce que l’on attend de moi, en évitant les gaffes... Finalement je me suis rendu compte que c’est un cinéma que l’on se fait dans la tête et je n’ai même pas eu d’effort à faire». Fabien Moneron de Lille (accompagnateur) : «Dès l’âge de 10 ans, j’avais envie d’aider les personnes handicapées et, lorsque l’occasion s’est présentée, je me suis dit “Je vais y aller”. C’est mon second voyage. Au départ, le regard porté vis-à-vis de l’autre est chargé de barrières mais, par la suite, on se rend compte que l’on a tort...». Murielle Hubert de Saint-Gilles (accompagnatrice) : «C’est simple à partir de l’instant où on a envie de partir. On n’a pas besoin de connaître toutes les personnes pour partager la vie en commun. Je voudrais apporter ce témoignage parce que quand on voit une chaise roulante, il est plus facile de tourner la tête. Alors, tu utilises tes bras, tes jambes, ton sourire et c’est tout. Tu te dis finalement que tes soucis quotidiens, c’est rien». Laurence Ziao de Merignac (accompagnatrice) : «Comment ça marche, qu’est-ce que je dois faire ? Je n’avais jamais accompagné des personnes handicapées... Vivre une aventure, bien sûr, mais rechercher un autre regard, sûrement. Un regard sans barrières... Je suis responsable d’un magasin et, aujourd’hui, après ces 15 jours d’expérience, je n’ai aucune crainte à engager une personne handicapée dans le cadre de mon travail». Limité par le temps, nous n’avons pas pu recueillir tous les points de vue, mais tout s’assemble et tout se ressemble. Il y a eu quelque part un déclic dans la vie de tout un chacun. Sam Chaaraoui de Villeneuve d’Ascq, une éducatrice spécialisée, dynamique et enthousiaste, parle ainsi avec insistance de l’«autonomie des personnes handicapées qui sont capables de se débrouiller tout seuls, de vivre dans leur propre appartement, de se faire des amis comme tout le monde...». Pierre Renard de la Chapelle d’Armentières : «Je suis plus que satisfait. Je découvre une grandeur d’âme de la part des accompagnateurs qui me surprend... J’ai été comme beaucoup de handicapés enfermé dans ma coquille pendant longtemps. Là, j’en sors... » Pierre a travaillé, il y a 30 ans, au Liban. Les moments les plus émouvants ont été sa rencontre avec un ami qu’il n’avait pas vu depuis lors, et sa visite à son ancien lieu de travail, le stade Armand du Chayla. Anne Vittet de Villeneuve d’Ascq : «Il m’arrive d’être fatiguée de la vie… de ne pouvoir faire quelque chose... Aujourd’hui, je suis libre de mes mouvements. Je me sens bien». Anne-Sophie Verherbruggen de Lomme : «Ce partage de la vie avec les autres m’a ouvert les portes, et les barrières qui tombent ont favorisé le contact». Jean-Jacques Cardin (chef de projet) de Villeneuve d’Ascq : «J’ai eu l’occasion de faire des voyages et c’est ma seconde visite au Liban... Je ne suis pas gêné par le regard des personnes qui détournent la tête. À la limite, cela m’est égal... Mon travail en tant que chef du projet est de trouver les personnes compétentes, de gérer le groupe et de trouver le financement... ». Idir Fahem (humanitaire) de Villeneuve d’Ascq : «Il y a une autonomie qui s’acquiert. Je juge mon handicap en fonction de la personne qui me fait face. Tant qu’il n’y a pas de préjugés, ça va. Sinon je rentre dans ma coquille».
Avant leur départ de Beyrouth, il nous a semblé important d’écouter brièvement le point de vue de chacun, personnes handicapées et accompagnateurs, pour connaître leurs motivations. Au cours d’une conversation à bâtons rompus, nous avons recueilli un témoignage, une réflexion, un souhait... Les propos émis traduisent avec force le vécu des 15 journées passées au...