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Actualités - REPORTAGES

Santé - Le vaccin plutôt que les antibiotiques La grippe, en se frottant les yeux ... (photo)

La grippe, tout le monde sait ce que c’est, pour l’avoir contractée au moins une fois. Très répandue dans les sociétés modernes, c’est probablement l’une des affections les plus courantes. Les Libanais, à l’évidence, n’échappent nullement à la règle générale et dès le début de l’automne les premiers symptômes font leur apparition au sein de la population, notamment dans les zones rurales. Ces dernières années, le vaccin antigrippal a fait son apparition au Liban, mais son utilisation reste plutôt limitée (encore que le manque de statistiques à ce niveau rend difficile une appréciation sérieuse de la généralisation du recours à ce type de prévention). Ordinairement, les Libanais traitent la grippe de façon empirique et peu professionnelle. Quelles sont donc les précautions à prendre pour faire face à la grippe ? Quels sont les facteurs qui favorisent l’extension du virus ? À qui le vaccin devrait-il être administré en priorité ? Autant de questions qui se posent avec acuité en cette saison et qui paraissent d’autant plus importantes que la grippe se répand d’une manière tenace, non seulement au Liban, mais aussi dans la majorité des pays étrangers. À titre d’exemple, en 1998, et malgré les médicaments mis en place pour lutter contre la propagation du fléau, près de 4 millions de Français ont contracté la grippe, soit autant qu’en 1984-1985, période qui a connu la dernière épidémie sévère. Aujourd’hui, on compte encore en France environ 2 500 décès annuels, dont des nourrissons et des jeunes, notamment à la suite de manifestations respiratoires et méningées. Le déclenchement de la grippe, caractérisée par un refroidissement ressenti subitement, est accompagné de douleurs diverses et de maux de gorge (brûlures). Quelques heures après la contamination (les chercheurs ont identifié plusieurs virus responsables de la grippe), le malade subit des écoulements nasaux, suivis de poussées hyperthermiques. Dans le même temps, il éprouve une grande lassitude. La grippe est notamment identifiée par ce qu’on appelle un «V» grippal : la courbe de température de la grippe revêt alors un aspect caractéristique. Après une forte poussée de fièvre, on observe d’ordinaire une chute brutale de la température, puis une remontée rapide. Diagnostic et traitement Les symptômes spécifiques de la grippe forment une trilogie internationalement reconnue : un début extrêmement brutal, une fièvre élevée ( 39-40°C), qui baisse puis remonte fortement, et une toux sèche, provoquant une douleur intense. Habituellement, la grippe de stade 1 est une maladie qui n’est pas très grave. Mais, mal traitée, ses complications peuvent être redoutables chez certaines personnes particulièrement vulnérables (enfants en bas âge et vieillards). L’évolution de la grippe dépend essentiellement de trois facteurs : conditions climatiques, défense immunitaire du patient et, enfin, virulence du microbe. En effet, la grippe se déclare souvent pendant les périodes de froid et d’humidité (au début de l’hiver et du printemps) qui favorisent sa transmission. De fait, le froid fait chuter les défenses de l’organisme, d’où le développement de toutes sortes de maladies virales. En tout état de cause, la grippe (à supposer qu’elle ne débouche pas sur des complications) disparaît au bout de quelques jours. À ce propos, il est nécessaire de différencier entre la grippe rudimentaire et les infections bactériennes plus graves, connues sous le nom d’«influenza» (grippe de Hong Kong par exemple). Selon un spécialiste otho-rhino-laryngologue, indépendamment du traitement médicamenteux administré lors d’une grippe, les médecins ont constaté que l’état du malade ne s’améliore pas s’il a contracté un virus de grippe plus compliqué et de stade 2. En fait, une grippe mal diagnostiquée et mal traitée peut entraîner de nombreuses pathologies qui sont souvent peu graves (otite, sinusite, laryngite), mais qui aboutissent parfois à des formes beaucoup plus dangereuses (broncho-pneumonie), voire mortelles (œdème pulmonaire). Selon le spécialiste susmentionné, la forme de contagion du virus de la grippe la plus répandue et la plus méconnue, même parmi les professionnels de la santé, est la voie lacrymale et non la voie nasale ou buccale. «En pratique, les gens qui se frottent les yeux après avoir contracté le virus, qui se fixe sur leurs mains, sont plus exposés à attraper, par ce simple geste, la maladie», explique-t-il. Notons que le virus de la grippe est très résistant et n’est pas détruit par le lavage quotidien des mains. En outre, le traitement efficace d’une grippe simple consiste, en premier lieu, à prescrire au patient des acétaminophènes (Panadol) pour faire chuter la fièvre, ou des antihistaminiques pour stopper le rhume. Il est en outre conseillé au patient de se reposer au lit et de boire des boissons chaudes . Il est recommandé de ne pas administrer à la personne grippée, dès le début du traitement, des antibiotiques. Une prise régulière d’antibiotiques pourrait faire croître la résistance du virus, en diminuant les défenses immunitaires de l’organisme. Une antibiothérapie est nécessaire, néanmoins, pour traiter des formes avancées de la grippe. Utilité du vaccin Tous les experts sont d’accord sur le fait que depuis l’arrivée du vaccin antigrippal, la mortalité a été réduite considérablement. Par ailleurs, et jusqu’à la fin des années 70, la grippe tuait en France, directement ou indirectement, de 20 000 à 30 000 personnes chaque année, avec des pics de 50 000 morts, comme en 1968. On a notamment enregistré, de temps à autre, des épidémies graves qui ont affecté tout un continent, voire le monde entier. Leur point de départ se situait généralement en Asie, d’où elles se propageaient très rapidement d’est en ouest (grippes asiatiques de 1958 et de 1968). Mais les épidémies peuvent aussi provenir d’autres régions. Ainsi, l’une des épidémies la plus tristement célèbre fut celle de la «grippe espagnole» qui, en 1918-1919, fit plus d’un million de morts en Europe. Plusieurs vaccins contre la grippe ont été élaborés. Néanmoins, aucun ne présente une efficacité absolue car les différents virus de cette maladie évoluent sans cesse. Pour les personnes âgées (à partir de 50 ans), en tout cas, et les enfants en bas âge, pour lesquels les maladies peuvent présenter un danger, la vaccination antigrippale est indispensable. Qui devrait, impérativement, se faire vacciner ? Les personnes : — âgées, qui développent des complications pulmonaires et cardiaques — qui ont des problèmes cardiaques — atteintes de maladies broncho-pulmonaires chroniques — atteintes d’affections endocriniennes ou métaboliques — atteintes d’insuffisance rénale — immuno-déprimées ( sidéens, patients greffés, diabétiques) — alcooliques — qui, par leur profession, sont exposées à la contamination (pompiers, police, armée) ou susceptibles de transmettre la maladie (médecins, personnel hospitalier, travailleurs sociaux, enseignants…) — la femme enceinte : les anticorps maternels vont traverser la barrière placentaire et protéger l’enfant, durant les premiers mois de sa vie, surtout s’il s’allaite. Le vaccin inactivé utilisé est, d’autre part, efficace 10 à 15 jours après l’injection. Et l’immunité qu’il confère dure environ un an. Le renouvellement annuel de la vaccination antigrippale est donc indispensable pour restaurer l’immunité individuelle et maintenir une immunité de fond suffisante pour limiter la diffusion des virus grippaux. Et parce que les fortes épidémies se situent en périodes hivernales, la vaccination (qui coûte environ 8 000 LL) doit être pratiquée dès aujourd’hui et jusqu’à décembre. Notons sur ce plan que l’Agence européenne du médicament vient d’autoriser la mise sur le marché d’un antigrippal qui sera commercialisé cet hiver sous le nom de Relenza. Ce médicament, qui doit être administré au plus tard dans les 48 heures suivant l’apparition des premiers signes de contamination, se présente sous la forme de poudre à inhaler. Toutefois, pour les enfants de moins de 12 ans, les personnes âgées ou asthmatiques, les femmes enceintes et les personnes atteintes d’insuffisance respiratoire qui ne peuvent être soignés par le Relenza, la vaccination reste la seule protection efficace. En Suisse, le laboratoire Hoffman La Roche a synthétisé une molécule identique au Relenza, appelée Oseltamivir (qui se prend en capsules). Ces nouveaux remèdes ne sont pas, toutefois, d’une grande utilité contre la grippe elle-même, puisqu’ils combattent les microbes et non les virus. Et en dépit des efforts investis pour combattre ce virus, la grippe n’a pas encore dévoilé aux chercheurs tous ses mystères.
La grippe, tout le monde sait ce que c’est, pour l’avoir contractée au moins une fois. Très répandue dans les sociétés modernes, c’est probablement l’une des affections les plus courantes. Les Libanais, à l’évidence, n’échappent nullement à la règle générale et dès le début de l’automne les premiers symptômes font leur apparition au sein de la population,...