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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Parquet reçoit trois notes par semaine Pluie de plaintes au Palais de Justice, les magistrats débordés

Plus de dix dossiers en cours et, en moyenne, trois notes par semaine, le parquet est décidément débordé. Le Liban tout entier semble prendre le chemin du palais de Justice, devenu apparemment le centre du pays et le symbole du changement et de la transparence. C’est comme si, aujourd’hui, l’appui au régime ne pouvait se concrétiser que par une plainte judiciaire… Et les magistrats ne savent plus où donner de la tête. Même après les horaires réglementaires, l’activité au palais de Justice demeure intense et les journalistes en quête de nouvelles ne rentrent jamais les mains vides. C’est à qui présentera une note au parquet, afin, en principe, de l’alerter sur une affaire prétendue suspecte et le pousser à ouvrir une enquête. Des députés en mal de popularité, des personnes voulant régler des comptes personnels et des parties soucieuses des fonds publics, le greffe du parquet ne désemplit pas, chaque plaignant estimant que son dossier est le plus urgent et le plus important et donc mérite la plus grande attention de la part des avocats généraux et même du procureur général Adnane Addoum. Trois notes par semaine, en plus de la dizaine de dossiers en cours, le magistrat est littéralement harassé. Il supervise ainsi les enquêtes ouvertes au sujet des résidus pétroliers, du trafic de pièces d’antiquités, de l’affaire du port de Beyrouth, du rapport de la Cour des comptes, du scandale au ministère de l’Environnement, de l’affaire des sièges de la cité sportive, etc. et doit en plus examiner les plaintes déposées par des parties médiatisées ou non, comme le député Ismaïl Succarié au sujet d’herbes médicinales jugées nocives. La plupart des affaires qui font actuellement l’objet d’enquêtes judiciaires portent toutefois sur des sommes relativement dérisoires, comparées à l’ampleur du déficit budgétaire et des dilapidations présumées de fonds publics. Certaines sources estiment d’ailleurs que ce fait serait voulu, afin de laisser la porte ouverte aux compromis, ceux-ci consistant à rembourser discrètement l’argent pris au Trésor. D’autres, au contraire, refusent toute idée de compromis et affirment que la justice ira jusqu’au bout. À ceux qui restent sceptiques devant le nombre d’affaires soulevées et le fait qu’aucune d’elles n’ait encore abouti, ces mêmes sources rétorquent que le cours de la justice est bien plus lent que celui des médias. Toujours est-il que placés sous le feu des projecteurs de médias à la recherche d’informations juteuses, les enquêteurs – avocats généraux et membres de la police judiciaire – multiplient les convocations de témoins qui prennent des allures d’interrogatoires. C’est dans ce contexte qu’a été annoncée la prochaine révocation par le Conseil des ministres du procureur financier, M. Ahmed Takieddine. Des sources judiciaires préfèrent déclarer qu’il sera remercié parce qu’il semble débordé, ayant cédé ses prérogatives aux avocats généraux financiers qui en ont parfois abusé, en médiatisant à l’extrême la moindre de leur initiative. Les explications varient, selon les affinités de chacun, mais ce qui est sûr, c’est que la justice n’a jamais été autant à la mode au Liban.
Plus de dix dossiers en cours et, en moyenne, trois notes par semaine, le parquet est décidément débordé. Le Liban tout entier semble prendre le chemin du palais de Justice, devenu apparemment le centre du pays et le symbole du changement et de la transparence. C’est comme si, aujourd’hui, l’appui au régime ne pouvait se concrétiser que par une plainte judiciaire… Et les...