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Actualités - REPORTAGES

Correspondance Les trésors de Saint-François d'Assise au Metropolitan : un hymne au dénuement

“Le Trésor de Saint-François d’Assise” au Metropolitan Museum de New York… Un thème qui sied peu au saint qui s’était détaché des biens de ce monde et qui avait trouvé le bonheur et la sérénité dans le dénuement. Cependant, il n’aurait pas été outré par cette association d’images, car il avait compris qu’il était nécessaire de magnifier le divin par une symbolique matérielle pour le rendre tangible à tous. C’est ce qui l’avait, sans doute, poussé à restaurer des églises qui tombaient en ruine. Cette exposition est destinée à attirer l’attention sur les travaux de réparation de la basilique Saint-François à Assise qui avait été gravement endommagée par un tremblement de terre en septembre 1997. On prévoit qu’elle sera à nouveau ouverte au public l’an prochain. La basilique avait commencé à être construite en 1226 après la mort de Saint-François (né en 1182). Avec le temps, elle est devenue une réserve inestimable en art médiéval. On a transporté à New York 70 magnifiques objets d’art religieux qui avaient été offerts par les grands de l’Europe pour honorer la personnalité la plus humble qui soit, de même que 30 œuvres prêtées par différents musées et représentatives des tendances de l’époque. Parmi ces cadeaux mirobolants, un missel dont la couverture est rehaussée d’une scène de crucifixion : c’est un don du roi de France, Louis IX, (devenu Saint-Louis en 1297) qui avait eu des Franciscains pour éducateurs. Il y a aussi une monumentale tapisserie flamande au motif très élaboré. C’est une sorte d’arbre généalogique qui établit un lien céleste entre les souverains pontifes, Saint-François d’Assise et la Vierge et l’Enfant. Elle provient du pape Sixtus IV. Le carton porte la signature du peintre Antonio Pollaiuolo. Ailleurs, on peut voir, sur une nappe d’autel, le pape Sixtus IV au côté de Saint-François. L’exposition est divisée en trois parties. La première met l’accent sur l’importance de la basilique comme haut-lieu de la piété médiévale. En tant que telle, elle avait attiré les artistes, les personnalités religieuses et politiques et autres dirigeants les plus influents de ce temps-là. Témoin les extraordinaires reliquaires qui s’y rapportent : des calices et autres objets liturgiques aussi bien que des manuscrits et des broderies (de la période byzantine jusqu’au XVIe siècle) qui avaient été spécialement exécutés pour la basilique. Parmi ces chefs-d’œuvre se trouvent “Le calice du pape Nicolas IV” (1209), portant la signature du célèbre joaillier de Sienne, Guccio Mannaia, “Le reliquaire de la robe sans coutures” (d’un grand atelier de joaillerie parisienne), une nappe d’autel (brodée selon un dessin d’Antonio Pollaiulo et Francesco Botticini), cadeau du pape Sextus IV et “Le Missel de Saint-Louis” (texte enluminé du XIIIe siècle). La deuxième partie est consacrée à «La Cantiere d’Assise», cet immense atelier mis sur pied spécialement pour les besoins de la construction et de la décoration du couvent d’Assise, processus qui s’est échelonné de 1230 à 1330. L’atelier a produit des pièces de très grande valeur et a marqué, par ses artistes et artisans interposés la vie culturelle de la Renaissance. Enfin, on peut admirer une collection de facture purement italienne constituée par l’historien d’art américain, Frederick Mason qui en a ensuite fait don (en 1995) à la basilique d’Assise. Il s’agit surtout de panneaux dont un portrait de Saint-Antoine de Padoue peint par Fra Angelico et des compositions par des maîtres des XIVe et XVe siècles. Toutes les splendeurs et les merveilles du monde pour glorifier l’humilité, qui «est l’antichambre de toutes les perfections».
“Le Trésor de Saint-François d’Assise” au Metropolitan Museum de New York… Un thème qui sied peu au saint qui s’était détaché des biens de ce monde et qui avait trouvé le bonheur et la sérénité dans le dénuement. Cependant, il n’aurait pas été outré par cette association d’images, car il avait compris qu’il était nécessaire de magnifier le divin par une...