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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu, un dirigeant musclé pour un Israël fort

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui brigue un nouveau mandat de 4 ans, prône un Israël « fort » pour barrer la route à un État palestinien considéré comme menaçant. En trois ans de pouvoir, M. Netanyahu a en grande partie réussi à limiter l’autonomie palestinienne consentie par ses prédécesseurs grâce à ses talents de tacticien, aux divisions de ses opposants mais aussi à la placidité de la communauté internationale. Plus jeune Premier ministre de l’histoire d’Israël — il aura 50 ans en octobre prochain —, M. Netanyahu défend dans un style moderne les vieux dogmes de la droite sioniste. Pour lui, le «Grand Israël», de la Méditerranée au Jourdain, appartient au peuple juif. Remettre aux Palestiniens le moindre pouce des territoires qu’Israël occupe depuis 1967 est un déchirement. «Le problème c’est qu’ils (les travaillistes) ne croient pas que (les territoires) sont à nous. Nous, nous savons que c’est à nous. C’est là toute la différence», a expliqué M. Netanyahu lors d’un récent meeting de campagne. «Celui qui croit que cette terre n’est pas à nous, que nous l’avons volée par péché, celui-là est prêt à la rendre», a-t-il poursuivi. La mâchoire carrée, l’œil bleu et le verbe facile, M. Netanyahu croit que seule la force génère le respect et rend possible la négociation. C’est pourquoi il exclut tout retour au «petit» Israël, dans ses frontières d’avant-1967. «Lorsque nous étions petits et rétrécis, il n’y avait pas la paix, il n’y avait aucune chance de paix, parce que la faiblesse invite à la guerre», dit-il. M. Netanyahu a montré pendant son mandat qu’il était capable, contraint et forcé, de passer des compromis, même s’il se révélait ensuite incapable de les appliquer. Énergique et courageux, mais aussi arrogant et souvent peu sincère, M. Netanyahu n’a guère d’amis. Sa conduite très personnelle, improvisée et parfois brouillonne, des affaires a enragé ses ministres et ses alliés et a fini par le contraindre, en décembre 1998, à convoquer des élections anticipées. Décrié par l’establishment israélien, qui lui reproche d’avoir saboté le processus de paix et affaibli l’économie, M. Netanyahu préfère s’appuyer sur les classes défavorisées, sur ceux qu’il appelle affectueusement «la racaille», à qui il dit vouloir apporter «la paix dans la sécurité». M. Netanyahu est pourtant lui-même issu de l’establishment ashkénaze qu’il aime dénoncer. Sa biographie officielle met l’accent sur son passage dans l’armée, où il a servi dans les commandos, participé à plusieurs opérations et fut blessé au combat, sans cependant dépasser le grade de capitaine. Elle souligne aussi son image de combattant du «terrorisme international», qu’il cultive depuis son entrée en politique en 1988 à la suite d’une carrière diplomatique. M. Netanyahu a été profondément marqué par la mort de son frère aîné, Jonathan, tué en dirigeant l’opération de sauvetage des otages d’un Boeing d’Air France détourné sur Entebbé, en Ouganda, en 1976. La notoriété lui vient avec la crise du Golfe, en 1990-91, puis à la conférence de paix de Madrid fin 1991. Simple vice-ministre mais aidé par son anglais parfait — il a passé vingt ans aux États-Unis —, il joue le rôle de principal porte-parole israélien dans l’arène internationale. Son habileté à défendre la cause d’Israël le propulse au premier rang. En 1992, à peine quatre ans après avoir été élu pour la première fois au Parlement, il succède à la tête du Likoud à M. Yitzhak Shamir, qui venait de perdre les élections face au dirigeant travailliste Yitzhak Rabin. Ses frasques conjugales, ses manières modernes et ses convictions laïques n’ont pas empêché M. Netanyahu de rallier derrière lui l’électorat ultra-orthodoxe, qui lui a apporté un soutien massif lors de son élection en 1996 et qui devrait recommencer le 17 mai.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui brigue un nouveau mandat de 4 ans, prône un Israël « fort » pour barrer la route à un État palestinien considéré comme menaçant. En trois ans de pouvoir, M. Netanyahu a en grande partie réussi à limiter l’autonomie palestinienne consentie par ses prédécesseurs grâce à ses talents de tacticien, aux divisions de ses opposants...